Chapitre 42

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- Respire Lauren. J'ai pas tout compris mais je vois bien que tu es fâchée. Daniel vient à ma rencontre et s'assoit à côté de moi sur le canapé en me tendant un verre d'eau.

- J'avais raison, ils se sont mis d'accord sans me consulter et je n'ai qu'à suivre comme un bon petit toutou. Je vais faire leur fichue finale de Grand Prix à Turin et basta ! Cela sera donc trois compétitions : Trophée de France, la Finlande et le Japon. J'ai pris ma décision.

- Concrètement, cela implique quoi pour toi ? il me demande cela gentiment car il n'a pas le recul nécessaire par rapport à mon sport pour tout comprendre.

- Et bien, premièrement me faire passer pour une imbécile puisque cela contredit mon annonce faite à Milan. J'avais annoncé que je ne faisais plus de compétition et me voilà obligée de finir cette saison. Et c'est sans compter sur Audi qui est également le sponsor principal 2022/2023 pour l'ISU. Je suis points liés dans cette histoire. Et deuxièmement, devoir m'entrainer tous les mois de septembre et octobre. Troisièmement, jongler avec mes exhibitions programmées.
Daniel secoue la tête et ne peut s'empêcher de commenter ce qui me tombe dessus :
- Tu vas réussir à tout faire ? Entre tes études, tes galas, les déplacements et tes compétitions ?
Je hausse les épaules et souffle profondément pour me calmer. Je reprends mes explications :
- Les trois compétitions sont en novembre. Je ne vais pas monter un nouveau programme de compétition car je n'ai pas le temps et l'énergie pour cela. Cela sera du "déjà vu" mais je m'en fiche. Je vais adapter le programme court de l'avant dernière saison et reprendre le programme libre des JO. Tout est une question de points pour le classement. Ils veulent que je sois en finale alors j'y serais !

- Hmm tu peux me les montrer en vidéo stp ? je voudrais bien me rendre compte. Daniel semble intéressé par la question des notations et je prend le temps de lui expliquer.

Après les visionnages, Daniel est devenu un expert selon lui. Je ne veux pas le contrarier ni lui faire perdre ses illusions. Il est tout mimi à tenter de me coacher et faire ses notations sur les sauts et les difficultés techniques.

- Bon aller ça suffit pour aujourd'hui ! Daniel me claque la cuisse en se levant d'un coup.
- Aïe ! Ça va pas ? Tu m'as fait mal.
En effet, j'ai une belle plaque rouge qui apparaît.
- Oups sorry, j'ai pas jauger ma force. Daniel est tout désolé mais reprend :
- Aller j'ai une surprise. On part dans 10 minutes. Prends un maillot et tenue décontractée. Go !
Au sous-sol de l'immeuble, je ne peux que siffler d'admiration devant les belles voitures alignées dans le parking.
- Je me demande bien laquelle est à toi ?
Il ricane et très sérieusement me dit :
- lesquelles plutôt ! La MacLaren, la Porsche et le Range Rover.
- Okay ! Et du coup on prend quoi ? lui demandais-je en regardant les véhicules.
Il marche vers la Porsche mais continue en la contournant pour pousser une Vespa !
- J'hallucine, tu roules en scooter à Monaco ? J'éclate de rire mais en y réfléchissant c'est une bonne option. Il me tend un casque et je monte derrière lui.
Arrivé au port, nous nous approchons d'un magnifique bateau gris. J'en déduis que nous allons faire un tour en mer.
Dany me fait un clin d'œil et me lance :
- Tu as compris la surprise ?
- Je crois bien que oui, on va faire du pédalo !
- Pardon?! J'ai bien entendu ? me lance une voix depuis l'arrière du navire. Tu traites mon bateau de pédalo ? Lauren, je t'interdis de monter à bord.
J'éclate de rire en voyant Charles, les mains sur les hanches avec un faux air offusqué.
Je lève les mains et fait une révérence de mea culpa :
- Oh Capitaine, Mon Capitaine ... je m'excuse.
Daniel ne peut s'empêcher de sourire en m'entendant échanger en français.
- Aller les amoureux, embarquez et soyez les bienvenus à bord.
C'est vrai que le bateau est magnifique tout comme la vue sur la principauté. On longe la côte en direction Menton.
C'est vraiment un après-midi agréable ou nous discutons de tout sauf de F1 et de patinage.
- Lauren, tu es déjà venue à Monaco ? me demande Charles.
- Oui, trois fois. Ma mère a donné des concerts avec l'opéra de Monte Carlo. Je l'ai accompagnée à deux reprises. Et une fois avec une amie. Nous avions fait des vacances à Nice.
La conversation dévie sur la musique et évidemment le piano.
Charles s'est découvert une passion pour cet instrument et me fait écouter des morceaux enregistrés.
Nous rentrons au port et remercions Charles pour la balade. Daniel me fait faire un petit tour en Vespa dans le centre et rentrons à l'appartement.
Affalée sur le lit, je lance à mon australien :
- Merci Daniel, j'ai passé une superbe journée.
- Avec plaisir ma belle. Tu as souris tout l'après-midi et encore maintenant. J'ai réussi à atteindre mon objectif fixé aujourd'hui.
- Et qui est ? je le regarde en me couchant sur le ventre et le suivant du regard.
- Te faire « lâcher prise » et de te détendre. Mission réussie.
- Hmm tu crois ça ? Je suis détendue seulement à 80 %. Il faut encore donner de ta personne mon baby Shark.
Il me fixe intensément et vient se mettre à califourchon sur mes jambes.
- Tes désirs sont des ordres !
Il commence à me masser le dos en passant ses mains sous mon t-shirt. Ses gestes me font du bien et se transforment en caresses. Je ne peux résister bien longtemps sous ses doigts. Je me tortille pour me retourner et coller ma poitrine contre son torse. On s'embrasse passionnément, nos mains parcourent  le corps de l'autre. Cette fois-ci, c'est moi qui domine et je me retrouve au dessus de Daniel. Mes mouvements de bassin donnent le rythme et je sens Daniel s'accrocher à mes hanches en s'enfonçant encore plus profondément en moi. Nous sommes propulsés avec force dans un tourbillon de sensations et atteignons simultanément l'orgasme.
Un peu plus tard, toujours enlacés, je lui murmure :
- Batterie rechargée à 100 % Mr Ricciardo. Tu as réussi ta mission. Je t'aime.
Il soupire de satisfaction et me serre encore plus fort dans ses bras. Je l'entends murmurer dans mes cheveux:
- Moi aussi je t'aime.
Un peu plus tard, je lui propose de cuisiner et j'inspecte ses placards qui ne sont pas si vide que ça. J'arrive à préparer une poêlée de légumes et poulets accompagné de tagliatelles. Simple et efficace. Daniel aimant le vin, il ouvre une bouteille et nous profitons de déguster nos verres sur la terrasse et attendant que le repas soit prêt.
- Lauren, j'ai une question à te poser. Mais ne le prend pas mal ok ?
- Hmm dis-moi. Je le regarde dans les yeux en attendant sa fameuse question.
Je le vois hésiter puis se lance :
- Il me semble que tu as hérité de ta grand-mère et puis il y a eu le décès de ta maman. Tu m'as abordé le sujet de capitaux mais as-tu le soutien d'un professionnel pour gérer tout ceci ? Dans la F1, on brasse beaucoup d'argent et nous les pilotes avons des revenus conséquents. On a des business managers et des gestionnaires de fortune pour nous aider. J'ai l'impression que tu dois faire beaucoup de choses toute seule.
Je suis étonnée par sa question qui est certes pertinente mais quelque peu intrusive aussi.
- Daniel, je ne le prends pas mal. Ta question est intéressante et je vais y répondre avec sincérité. Ma famille, enfin moi vu que je suis seule héritière,  est riche. Ma grand-mère avait épousé mon grand-père diplomate anglais venant d'une famille d'industriels qui ont bien gérés leur business. Dans les années 90, il a revendu une partie de ses affaires et a fait fructifier ses capitaux. Ma mère était la seule descendante et au final, moi. Quand à mon père, tu le sais, il est décédé dans une étape de championnat du monde de rallye mais il avait comme tout pilote, des assurances en cas d'accident. Ma mère et moi avons reçu une somme importante après son décès. Ma grand-mère avait des relations dans le milieu bancaire à Genève et j'ai encore maintenant un gestionnaire très compétent pour mon argent et mes biens.
- Je ne savais pas tout cela. Donc tu n'aurais pas besoin de travailler.
Je fronce les sourcils car je ne comprends pas sa dernière phrase.
- Daniel, que veux-tu dire ? Certes je n'ai pas besoin de me prendre la tête en réfléchissant comment finir les fins de mois mais je dois faire quelque chose de ma vie. Et qui dis job, dis salaire. Je bosse comme une folle depuis 10 ans de compétitions. J'ai fait pas mal de choses et d'investissements mais je le crie pas sur les toits. Alors pour répondre et clarifier cette discussion: je suis riche, j'ai des conseillers, j'investis des capitaux pour mon futur et surtout j'aide les autres. Voilà !
Daniel se penche vers moi en me tendant mon verre que je reprends machinalement. Nos deux verres se touchent et il trinque :
- L'argent ne fait pas le bonheur mais peu y contribuer et aider ceux qui en ont besoin.
Il a raison et il est loin de se douter que j'ai bien des projets pour aller dans ce sens.

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