Chapitre 39

307 11 0
                                    

Après le passage par le portique et la meute de photographes déjà présents dans le paddock, je suis Daniel jusqu'à l'hospitalité MacLaren. Daniel a une séance avec les ingénieurs avant de faire les essais libres cet après-midi. Je traine sur la terrasse au soleil avec un bon café latte. Lunettes de soleil sur le nez, je regarde passer les mécaniciens, les assitants et même les directeurs techniques. C'est vraiment un monde à part, c'est vivant et tellement bien huilé dans toute cette organisation. Le monde de la Formule 1 est vraiment à part. Evidemment il y a cette pression constante des résultats entre les voitures et les pilotes mais également une recherche de la performance pour les écuries. Je rigole toute seule en voyant arriver mon tonton. Il a toujours ses cheveux en pagaille et l'air de se réveiller mais c'est plus que trompeur. Il a un regard d'aigle, rien lui échappe. Sa voix est toujours posée, je ne l'ai jamais entendu crié mais les mots qu'il choisit sont parfois très tranchant. Il passe à côté de la terrasse et ne m'a pas vu.

- Salut Tonton ! on ne dit plus bonjour maintenant ?! je relève mes lunettes en lui faisant un sourire.

- Mama mia Laurena. Cosa ci fai qui ?

Il vient me faire la bise et me prend dans ses bras. Je lui demande s'il a quelques minutes pour moi mais il me fait non de la tête. Par contre, il m'embraque en direction de chez Ferrari. Je me retrouve avec un badge d'accès rouge autour du cou et me retrouve au coeur de la scuderia. Je croise Carlos et Charles en pleine discussion avec des ingénieurs et leur fait un petit coucou de la main.

- Mais qui voila ? salut Lauren. Tu viens voir comment cela se passe chez des professionnels ? sur que c'est différent de chez les british. Carlos ne peut s'empêcher de lancer quelques piques aux concurrents. C'est de bonne guerre finalement.

- Bongiorno a tutti ! Mattia me laisse en compagnie des deux pilotes le temps de régler quelque chose et je profite de voir comment tout cela se passe au sein du garage. Tout d'un coup, je sens deux mains se poser sur mes yeux et une petite voix crier : - Coucou championne !

C'est Mia suivi par Fabio. Je suis trop contente de les revoir et les embrasse chaleureusement.

- Oh vous deux ... vous m'avez manqué.

Mia m'accompagne sur le toit surplombant le garage afin de voir le paddock vu d'en haut. Cela grouille mais c'est tellement excitent. Je n'ose pas imaginer dimanche. Je fais une photo souvenir que je poste sur mon insta et envoie un message à Daniel "Hey, ne m'en veux pas, je suis chez les rouges. Croisé Mattia avant et suis avec Mia. Je te laisse faire ton essai et je t'attends chez MacLaren après. Je t'aime."

Il like mon message avec un simple : 👍🧡

oui évidemment un coeur orange ... j'ai compris le message.

Les essais se passent assez bien pour Ferrari mais un peu moins bien pour les deux pilotes MacLaren. Au terme des 3 essais, ils sont P10 et P13. On verra samedi pour les qualifications. Daniel me retrouve devant le garage MacLaren et nous repartons directement à l'hôtel sans éviter les fans qui réclament des photos et des autographes. Je préfère rester en retrait et attendre bien sagement mon pilote.

- Bon Daniel, soirée roomservice et Netflix. Cela te va ? il acquiesce avec plaisir.

Samedi jour de qualification, je sens Daniel un peu tendu et lui propose de le suivre dans son footing matinal puis sa séance avec le physio. Cela me fait du bien de courir car j'avoue que ma condition physique n'est plus aussi feet depuis plus d'un mois. Même si je n'ai plus de compétition, je me dois de rester au top pour le shooting photos de lundi prochain ainsi que les exhibitions. Je force sur le gainage dans un coin de la salle de sport et sur les haltères. J'ai toujours forcé, avoir mal aux muscles, dépasser ses limites ont été mon quotidien pendant plus de 14 ans. J'ai patiné avec des tendinites, des entorses, même fissuré des côtes sans oublier les refroidissements et les bronchites à répétition. La Covid-19 ne m'a pas épargnée non plus en 2021 et cela s'est transformé en pneumonie. Dire que je suis une guerrière ... non certainement pas mais je suis résistante à la douleur. Tout bon sportif veut se dépasser et se prouver des choses à soi-même et aux autres. Je fais partie du lot et cela au détriment de ma santé. Je commence enfin à me raisonner et à écouter mon corps.

Charity race Formule oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant