Chapitre 43

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J'étais rentrée en Suisse depuis une bonne semaine et mes journées étaient rythmées par du sport, des entraînements de glace et de mon travail de fin d'études. J'avais très bien avancé et je peux enfin soumettre mon travail pour une analyse à mon professeur titulaire. Son avis et ses commentaires me permettront de finaliser mon dossier avant de le déposer définitivement d'ici fin juin. Mais il me faut patienter une bonne semaine avant d'avoir un premier retour.
Daniel et moi avons pris l'habitude de s'appeler tous les soirs, c'est notre moment. Ni lui, ni moi avons le droit d'être occupé entre 19h et 20h. Évidemment sauf en cas de force majeur. Daniel était retourné en Angleterre à Woking chez McLaren pour travailler avec les ingénieurs et faire des tests. Il ira directement à Barcelone pour le Grand Prix. Il m'a supplié de le rejoindre mais j'avais refusé car j'ai des rendez-vous ces prochains jours. Enfin c'est l'excuse que je lui avais donnée. En fait, j'ai appelé Carlos pour lui demander des accès VIP. Il a sauté sur l'occasion pour m'organiser une visite de la ville et me faire venir un jour plus tôt que Daniel.
Mon avion a atterri le lundi matin et il fait déjà chaud. Je vois Carlos dans la foule avec un panneau « Minimoys Club » et j'éclate de rire. Il s'y met aussi, c'est pas possible. Tous les pilotes vont me surnommer comme ça si cela continue.
- Ola Carlos. Merci d'être venu me chercher.
- Bienvenida mi princesa de hielo. Tu vas bien ? en me prenant dans ces bras.
Il prend ma valise et me pousse vers la sortie en direction d'une Golf. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant la voiture. J'allais le taquiner mais il prend les devants :
- Laurena, tu n'as pas intérêt à faire un commentaire sur ma voiture. C'est passe-partout et je l'adore. Ok ?
- Carlos voyons ... j'ai rien dit. Si tu savais avec quelle voiture j'ai eue à mes 18 ans ...
- Laisses moi réfléchir. Un modèle que les filles aiment conduire ? Une Fiat ? Une Ford Ka ? Une Twingo ?
Je fais non de la tête en souriant.
- Mais je sais pas ! Vas-y balance la réponse.
Je lève mes bras dans l'habitacle du véhicule et lance :
- Tadam ... une Golf voyons !
Il éclate de rire et moi aussi.
On se balade toute la journée dans la ville et il se fait accoster souvent. Je reste toujours en retrait avec mon chapeau sur la tête afin de ne pas être reconnue et photographiée.
Carlos me propose de manger ce soir « en famille » avec ses parents et son cousin. Avant le repas, j'envoie un message audio à Daniel en trouvant une excuse à notre rdv virtuel du soir. Il va être déçu mais c'est pour la bonne cause. Je ne suis pas chez moi et je ne peux pas activer la caméra dans une chambre d'hôtel.
J'apprécie ce moment convivial avec la famille Sainz. Cela me manque de ne pas pouvoir le faire et j'ai un coup de blues pendant la soirée. Puisqu'on attend les desserts, je profite de m'éclipser 5 minutes pour prendre l'air. Carlos me rejoint. Son regard est fixé droit devant lui. Nous restons silencieux. Puis il me chuchote:
- Tu peux lâcher prise si tu en as envie. Cela pourrait te faire du bien au lieu de tout garder à l'intérieur de toi.
Il me fixe si intensément que je craque. Je pleure dans ses bras. Il me console en me parlant espagnol. Je ne comprends rien mais le ton de sa voix me tranquillise. Je me calme et me sépare de ses bras en reprenant un peu d'espace entre nous deux.
- Je suis désolée Carlos mais merci.
- De nada. Je t'ai observée toute la journée. Tu joues bien la comédie mais ça marche pas avec moi. Tu fais la femme forte depuis trop longtemps et tu as encaissé beaucoup, surtout ces 6 derniers mois.
Je renifle et baisse la tête. Je n'aime pas montrer ma vulnérabilité.
- Et tu ne sais pas tout.
- Alors la, tu te trompes. J'ai eu une longue discussion avec Daniel ce week-end. Il est inquiet pour toi et m'a expliqué ta situation. Études-entraînements-pressions multiples et futures compétitions. C'est difficile de gérer sans pouvoir extérioriser. Tu n'as pas un coach ou ton préparateur physique à qui parler ?
Je souris car il est loin de la réalité du patinage.
- Carlos, c'est pas comme en F1. Je n'ai pas une équipe pour me soutenir H24. Mon entraîneur est en Allemagne quand à un préparateur physique ... c'est la fédération qui organise les camps d'avant saison. Les dirigeants m'ont laissé gérer librement ma préparation mais en m'imposant des résultats. Sans te parler de mes sponsors. Ils veulent de retours gagnants avant de se faire tomber les contrats. Mais ça c'est pas le plus important à mes yeux.
- Mais c'est inadmissible. Tu es championne olympique, tu as des titres et tu représentes ton pays. Ils peuvent pas te traiter de la sorte c'est tout.
- Merci Carlos de ton soutien mais je vais gérer. Je vais tellement bien faire les choses qu'ils ne pourront plus rien me demander. Ils oublient juste un détail, c'est moi qui répond aux interviews et aux journalistes. C'est facile de lancer des brides informations dans une réponse pour que la vérité fasse surface plus tard. J'attends juste le bon moment et je dois être maligne.
Carlos paraît surpris par ma réponse et surtout pas le ton agressif de ma voix. Je suis prête à me battre s'il le faut.
- Bien, j'aime entendre ça. La championne qui est en toi se réveille. Tu es une winneuse, n'oublie pas qui tu es, ce que tu as accompli et ce que tu vaux.
Carlos m'embrasse le front et nous rentrons rejoindre sa famille.
Aujourd'hui, je vois Daniel. C'est moi qui vais l'attendre. Carlos est un véritable détective puisqu'il sait « en live » où se trouve mon pilote. Lando a été mis au courant et relaye les infos à Carlos. Il faut que je le remercie pour sa complicité.
Carlos et moi sommes assis dans la loggia de l'hôtel et attendons le bon moment pour nous montrer. Je reste en retrait et laisse Carlos les accueillir. Il embarque Lando en « oubliant » Daniel à la réception. Je le laisse avancer vers l'ascenseur et bondis pour retenir la porte comme il l'avait fait à Milan.
- Ola mi amor !
- Lauren mais ... oh viens la toi !
Il me tend les bras et je l'enserre de toutes mes forces. Il appuie sur le dernier bouton et m'embrasse fougueusement. Arrivé au dernier étage, il m'attrape la main et pousse sa valise jusqu'à la chambre. Je n'ai qu'une hâte, me retrouver contre lui, seuls au monde.
Nous profitons de nous retrouver et de passer ces quelques jours à Barcelone. Daniel a du mal à conduire sa monoplace, il a beau pousser au maximum sa conduite mais cela ne suffit pas. Il part en milieu de grille et finira la course à la 12ème place. Il est dégoûté et a peur de se faire éjecter avant la fin de la saison.
J'essaye de lui remonter le moral comme je peux en dédramatisant.
- Écoute Daniel, tu aurais pu finir bon dernier. En tout cas, promets-moi de ne jamais signer chez Haas.
- Pourquoi tu me dis ça ? Il est surpris que je lui parle de l'écurie.
- Parce qu'ils sont malchanceux, toujours un truc qui ne va pas et regarde cet après-midi ... zero voiture à l'arrivée. De toute façon, tu fais de ton mieux. Zak le sait mais il est obligé de te mettre la pression.
- C'est ma conduite ... Lando a la même voiture mais il tourne plus vite. Je n'y comprends rien Lauren.
- Bon ... que dirais-tu que je rentre à Monaco avec toi ? Je prends des jours de vacances.
- C'est vrai ? J'osais pas te le demander.  Merci Lauren.
- Pas besoin de me remercier, je veux être avec toi et profiter de mon amoureux.
Je l'embrasse fougueusement en m'asseyant sur ces genoux à califourchon. Il me colle à lui en me caressant le dos et les fesses.
- Hmm tu es la meilleure pour me faire tout oublier.
- Arrête de parler Dany et fais moi l'amour comme tu sais si bien le faire.
Je lui enlève son t-shirt, passe mes doigts sur ses abdos et ouvre son pantalon. Il m'aide à descendre le reste de ses habits. Il gémit sous mes caresses et mes lèvres se baladent sur son corps. Je ne peux résister plus longtemps et tire sur mon tanga pour le faire pénétrer en moi. Je mène la cadence toujours assise sur lui. Ses mains s'accrochent à mon bassin et j'accélère encore le rythme. Daniel gémit et jouit dans mon cou. Mon ventre se contracte et j'atteins moi aussi le point de non retour.
Daniel m'embrasse et chuchote :
- C'était trop bon .. je veux te faire l'amour tous les autres jours de ma vie comme ça.
Je souris en le serrant dans mes bras et je passe mes mains dans ses cheveux machinalement.
- Chut... apprécie le moment.

Le centre de Monaco grouille de monde et c'est absolument impossible de se balader sans se faire accoster. On a vécu cette aventure une bonne dizaine de fois en l'espace d'un après-midi et les paparazzis s'en donnent à cœur joie dans les rues de la principauté.
- Daniel, regarde. La presse people nous adore.
Je lui montre mon ordinateur et les différents articles nous concernant. Notre couple mangeant en terrasse, ou sortant d'une boutique et même sur la Vespa.
Daniel ricane et hausse les épaules.
- Question discrétion, on aurait pu faire mieux mais aller manger avec Lando, Max et Charles était très sympa. Et je suis content que tu fasses connaissance avec les femmes et copines des pilotes.
Il a pas tort, j'ai vraiment bien accroché avec Kelly la copine de Max. Par contre, la copine de Charles est plus discrète et timide.
- Effectivement c'était agréable de rencontrer d'autres personnes. Mais là je veux juste t'avoir pour moi avant que je sois obligée de t'attendre au paddock et de me ronger les ongles pour toi.
Je l'entoure de mes bras et profitons de la vue depuis son balcon.

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