Ch. 29 : L'épidémie (quatrième partie)

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- Jungkook ! Jungkook ! tentais-je de le réveiller.

Son corps nu alangui à mes côtés, ses muscles saillants, ses yeux clos et sa bouche légèrement entrouverte, il irradie cette chambre par sa beauté. Un léger rayon de soleil, qui transperce les ailettes du volet, danse sur sa peau hâlée. Je suis subjuguée, il est la perfection même, chaque parcelle de son anatomie est un régale pour mes yeux. Je pourrais rester ainsi, assise dans ce lit, à le regarder sans jamais me lasser.

- N'as-tu pas bientôt fini de me reluquer ? questionne-t-il alors que je le croyais endormi.

Je gifle sa cuisse et l'intensité du geste lui fait ouvrir les yeux soudainement. Je porte mes mains à ma bouche pour étouffer le rire qui m'échappe. Ses yeux d'abord arrondis par la surprise se plissent, menaçant il se redresse, son corps imposant couvre le mien. Son attitude m'intimide et j'aime ça, j'attire ses lèvres aux miennes, il se laisse attendrir mais son baiser est ardent. Il cherche à me dominer, il s'impose à moi mais nous ne pouvons nous attarder au lit alors je le repousse pour l'informer que le soleil est déjà levé et qu'il lui faudrait regagner sa chambre avant que quelqu'un ne s'aperçoive de son absence. Il ne coopère pas, il me plaque à nouveau contre le matelas pour prendre possession de ma bouche, sa main s'immisce entre mes cuisses. Je suis tentée de baisser ma garde, ses doigts déjà me pénètrent et ma respiration s'accélère. Je sens contre ma hanche son sexe se réveiller mais alors que je suis sur le point de me donner à lui, une lueur de bon sens s'anime et définitivement je le repousse pour le prier de rejoindre sa chambre. Il souffle mécontent, sort du lit pour se rhabiller me laissant le loisir d'admirer encore son corps sculpté. A nouveau présentable, il s'approche de moi, saisi mon menton pour m'obliger à le regarder.

- Hier soir tu m'as presque fait oublié combien j'étais en colère contre toi mais à présent que j'ai les idées plus claires saches que nous aurons une discussion en rentrant et qu'il est fort probable que l'envie de te corriger me prenne, gronde-t-il avant de plaquer un baiser sonore sur mes lèvres et de quitter les lieux.

Je ne parviens pas à me rendormir, sa dernière réplique tourne en boucle dans mon esprit. Que sous entend-il par correction ? Je n'ose imaginer par quel moyen il compte s'y prendre, le rouge me monte aux joues et le trouble m'envahi. Lorsque le soleil est assez haut dans le ciel, je me prépare pour rejoindre mes hôtes dans la salle à manger pour petit déjeuner. La charmante Duchesse m'accueille un sourire ravissant sur les lèvres, son époux plus renfrogné m'accorde à peine un bonjour, quant à Jungkook son regard taquin sur moi me fait frissonner l'échine. Une correction avait-il suggéré ? Perdue dans mes pensées lubriques, je ne lève pas le nez de ma tasse.

- Etes-vous souffrante ma chère ? m'interroge la Duchesse.

Je lui présente mes excuses pour mon manque d'attention prétextant ne pas être habituée à dormir ailleurs que dans mon lit, ce qui manque de faire s'étouffer le Comte avec son café. La dame, satisfaite de ma réponse, me propose une visite guidée du château et de ses extérieurs.

- Pourquoi ne pas profiter du soleil radieux pour nous promener dans les jardins ? Rien de telle qu'une balade matinale pour bien commencer la journée !

Je ne sais comment décliner son offre, elle est si gentille que cela me fend le cœur de lui refuser un peu de notre temps. J'interroge silencieusement Jungkook qui hoche la tête pour me donner son approbation.

- Parfait ! entonne-t-elle guillerette. Finissons rapidement notre repas pour que vous et Monsieur le Comte ayez le temps de visiter l'entièreté du domaine avant de repartir.

- Je vais devoir m'entretenir avec Jungkook si vous n'y voyez pas d'inconvénient ma mie ? demande le Duc que nous n'avions pas encore entendu.

C'est ainsi que je me retrouve à zieuter les moindre recoins de ce château avec pour seule compagnie la Duchesse. Cette femme est pleine de surprise, avec une éloquence que je lui découvre, elle m'apprend l'histoire de ces murs, de ces fondateurs, de la lignée de ses ancêtres enterrés dans le caveau familial. Elle est à la fois passionnée et passionnante par son aisance à conter le récit de ces générations successives. La Duchesse, très fière de ses aïeuls, ne cesse de flatter les batailles et les territoires conquis par son arrière-grand-père et les dîners fastueux organisés par son épouse laquelle invitait à sa table les plus grands intellectuelles mais aussi les chefs d'état, les tsars de Russie, elle déblatère durant plus d'une heure sur cette vie d'avant, celle qu'elle avait côtoyé durant son enfance.

Monsieur Le ComteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant