Ch. 30 : L'épidémie (dernière partie)

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Comme lors de ma première traversée, la forêt obscure et dense, me procure un frisson désagréable. Nos montures peinent à progresser tant les broussailles et les ronces jonchent le sol. Les chevaux s'enlisent dans la terre meuble ce qui ralenti notre cadence. Un sentiment de malaise me prend, je scrute aux alentours mais je ne vois rien et pourtant j'ai la sensation d'être observée. Jungkook, qui a pris la tête, m'avertie que le chemin se rétrécie et que des branches basses réduisent la visibilité.

- Baisses la tête, m'ordonne-t-il.

Je m'exécute pour éviter les feuillages à notre hauteur mais notre progression devient encore plus difficile.

- Je ne me souviens pas avoir pris cet itinéraire à l'allée, l'informais-je.

- C'est pareil pour moi. Le chemin n'était pas si escarpé, répond-il. Nous devrions descendre de cheval. Nous avancerons plus rapidement et ne les fatiguerons pas inutilement.

Jungkook saute pour rejoindre la terre ferme et s'approche de moi pour m'aider à descendre. Je m'applique à ignorer ses bras tendus et le rejoins au sol.

- Tu vas bouder encore longtemps ? m'invective-t-il.

Son ton détaché me heurte. Comment peut-il prendre cela à la légère ? Comment croit-il que je me sente ? Je suis blessée qu'il m'ai menti. Je voudrai lui dire mais ce n'est ni l'endroit ni la moment pour une discussion à cœur ouvert. Alors je me contente de le toiser pour lui signifier que je suis toujours en colère contre lui. Il souffle son mécontentement mais n'insiste pas. Il reprend les rennes de son canasson et poursuit sa route, je le suis espérant trouver rapidement l'issue de ce labyrinthe broussailleux. Blanche s'agite, comme la première fois lorsqu'elle fut surprise par l'arrivée des vagabonds dans son dos.

- Jungkook ? l'appelais-je.

- Quoi ? Tu t'es décidé à me reparler ?

- Je crois que nous sommes suivis, chuchotais-je pour n'être entendu que par lui.

- Cela fait un moment, rétorque-t-il le regard soucieux. Mais chaque pas que nous faisons nous rapproche de la sortie, ajoute-t-il avant de se retourner.

Je crispe mes mains sur les lanières en cuir, mes épaules rentrées, je fixe son dos pour ne me concentrer que sur lui. Je ne veux pas entendre le bruit des branches qui craquent au sol ou les feuilles mortes soulevés par des pas autre que les nôtres. Mais a-t-on le temps de n'avancer que de quelques mètres qu'un homme dévale le talus pour se jeter sur Jungkook. Ce dernier a juste le temps de l'esquiver qu'un second tente sa chance. Le Comte se débat mais à eux deux les hommes parviennent à le maîtriser. Alors que je m'apprête à tenter de les raisonner, un groupe d'une dizaine de vagabonds nous encerclent.

- Comme on se retrouve ma jolie, ricane l'un d'entre eux dans mon dos.

Je me retourne pour faire face au blond édenté de la rivière. Je rassemble mon courage pour lui tenir tête.

- Je pensais avoir était claire hier ! Je suis une amie de Margot et croyez-moi qu'elle ne va pas apprécier votre comportement à mon égard, fulminais-je.

- Et bien justement princesse ... lorsqu'on lui a parlait de toi, la patronne était bien surprise d'apprendre qu'une jolie demoiselle s'était présentée comme l'une de ses proches. Tellement intriguée qu'à cause de toi nous avons dû faire le gués dans la forêt jusqu'à ce que tu repasses pas là ! Et crois-moi que c'était pas une partie de plaisir ! hurle-t-il en s'adressant à ses compagnons qui beuglent d'approbation.

- Très bien ! Vous ne me croyez pas, soit ! Amenez-moi jusqu'à elle mais relâchez Monsieur le Comte !

- Un Comte dis-tu ? Mais on dirait que c'est notre jour de chance ... s'amuse le chef de bande.

Monsieur Le ComteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant