Ch. 50 : Jour maudit

125 9 13
                                    

Nous avons passé cette dernière nuit enlacés dans les bras l'un de l'autre. Nous nous sommes promis de nous retrouver rapidement, nous avons fait le vœux d'une vie douce, remplie de joie et de bonheur. Mais je ne parviens pas à dissimuler ma tristesse. Ma voix chevrotante me trahie chaque fois que j'imagine qu'il puisse mourir sur le champs de bataille. La rivière de larmes qui inonde mon oreiller semble ne jamais se tarir et pourtant il continue de me cajoler, de me rassurer, de vouloir soulager ma peine.

- Mon ange ... Je veux que tu sois prudente durant mon absence.

Je hoche de la tête pour lui répondre.

- Fais moi la promesse de ne prendre aucun risque.

- Comment pourrais-je me mettre en danger ? ironisais-je.

- A chacune de mes absences ou de nos disputes tu as trouvé le moyen de faire de mauvaises rencontre. Alors s'il te plait essaies de faire en sorte de rester sage !

- Je te promets de tout mettre en oeuvre pour ne pas te décevoir ! m'amusais-je à lui répondre.

- Ça n'est pas cela que je t'ai demandé, s'agace-t-il.

- Que crois-tu qu'il puisse m'arriver ici. Je suis constamment entourée et puis nous avons plusieurs jeunes hommes à notre service pour nous protéger d'un quelconque danger, tentais-je de le rassurer.

- D'ailleurs à ce propos ... sois aussi vigilante avec tous ces hommes en quête de nouvelle aventure. Beaucoup vont apprendre que quelques seigneurs ont abandonné leurs épouses pour la guerre. Tâches de ne pas te faire compter fleurette ...

Je ne peux réprimer le rire qui me prend en entendant le ton emplie de jalousie de mon cher époux.

- Cela t'amuse ? demande-t-il en se redressant contrarié.

Je l'attire à moi pour l'enlacer et susurrer à son oreille combien je l'aime. Nue contre lui, je me blottie alors que ses mains deviennent caressantes. Elles parcourent mon corps, laissant sur leur passage des frissons délicieux ...

Et ainsi, nous fîmes l'amour dans la plus grande des tendresses jusqu'à nous oublier l'un et l'autre et laisser le sommeil nous emporter.

Il est encore très tôt lorsque je descends en cuisine pour m'atteler à la préparation du petit déjeuner. C'est le grand jour, je m'affaire à confectionner des sandwichs mais mon cœur est lourd. A nouveau, les larmes déferlent sur mes joues, je renifle tentant de les stopper, de camoufler ma faiblesse avant que quiconque ne daigne pointer le bout de son nez. Malheureusement, Madame Chang arrive avant que je n'ai le temps de me reprendre. Elle m'oblige à lui faire face et ses bras se referment sur mes épaules. Ma tête nichée dans le creux de son cou, elle cajole tendrement mes cheveux d'une main maternelle.

- Chut ... ça va aller, me calme-t-elle. Vous n'aurez pas le temps de le voir partir qu'il sera déjà de retour, m'assure-t-elle.

- Vous savez que ce n'est pas vrai, reniflais-je contre son épaule.

- Alors nous prierons ensemble pour qu'ils reviennent tous rapidement et en bonne santé.

- J'ai l'impression de mourir de l'intérieur, me confiais-je.

- L'amour est le plus beau des sentiment, le plus glorieux, le plus pur, le plus enivrant mais il est aussi le plus douloureux ...

- Comment parviendrais-je à tenir jusqu'à son retour, me lamentais-je.

- Vous êtes une jeune femme courageuse T/P. Je ne doute pas de vos ressources. Vous saurez faire face aux difficultés qui nous attendent et puis vous n'êtes plus seule.

Monsieur Le ComteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant