Ch. 32 : La correction

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- Je vous demande de bien vouloir rester calme le temps que Joon termine sa récitation ! intimais-je à mes élèves.

La paix revenue, j'écoute d'une oreille attentive la fable du corbeau et du renard de Jean De La Fontaine. Sa diction est juste, le poème est sût par cœur mais je lui fais signe d'augmenter le volume de sa voix et de diminuer le débit de parole. Malheureusement le pauvre enfant comprend tout l'inverse et s'évertue à crier les vers de plus en plus rapidement. Ses camarades de classe amusés par la situation éclatent d'un rire général ce qui contrarie le petit Joon. Je m'apprête à redemander le calme quand un applaudissement provenant du fond de la salle, fait retourner toutes les têtes. Jungkook apparaît dans le chambranle de la porte. Son regard rivé au jeune garçon, il lui adresse un sourire et lui dit.

- Quel éloquence jeune homme ! Je n'ai jamais entendu personne réciter une poésie aussi distinctement de manière si rapide et la voix si haut perchée. Si vous aviez était mon élève, je vous aurez, pour sur, attribué la note maximale, conclue-t-il d'un clin d'œil.

Abasourdie par ce qu'il vient de suggérer, je ne peux que le réprimander silencieusement. Je tente de lui faire parvenir toute ma colère par le seul biais de mon regard ce qu'il semble l'amuser.

- Est-ce vrai Mademoiselle ? Je vais avoir une excellente note ? s'empresse de me questionner l'enfant.

Je lui souris aimablement pour cacher ma mauvaise humeur. Il est peut-être le maître des lieux mais ici, dans cette classe, je suis l'unique référent. Et je ne veux laisser, à personne, la liberté d'interférer à ma place. Alors je décide de me venger de Jungkook ... Je me lève de ma chaise pour demander l'attention de chacun.

- Puisque tout le monde a bien travaillé aujourd'hui, Monsieur le Comte s'est proposé de vous faire faire à tous, un tour à cheval dans le manège près des écuries. Qu'en dites-vous ?

Les hurlements de voix accueillent mon cadeau. Tous les enfants se précipitent à l'extérieur pour venir réclamer leur dû. Jungkook s'attarde un instant, les bras croisés et le dos appuyé contre le mur, il me toise d'un air mauvais mais qui fait rapidement place à un sourire vaincu.

- Tu crois avoir gagné ? demande-t-il félin.

- Etant donné que tu va devoir passer environ deux bonnes heures à supporter des enfants surexcités ... Je pense qu'on peut dire que j'ai eu ma revanche, souriais-je de toutes mes dents.

- Parfait ! Je m'en vais satisfaire ces chérubins mais n'oublie pas mon ange que je t'ai promis une correction ! ajoute-t-il avant de quitter la pièce.

Je l'avais oublié, cette promesse faite il y a quelques jours. Je ne sais toujours pas de quoi il s'agit mais vu le regard malicieux qu'il m'a jeté avant de s'en aller, j'ai bien peur qu'il s'agisse d'un supplice lubrique. A cette unique pensée, mes joues s'enflamment et se colorent d'une teinte écarlate me laissant au milieu de cette salle sous le coût d'un émotion perturbante.

- T/P ?

Charlotte choisit ce moment pour faire son apparition.

- Hum ? répondis-je surprise de la voir ici.

- Une couturière t'attend dans le hall, m'informe-t-elle.

- Ça doit -être une erreur. Je n'attends personne.

- Elle m'a confirmait qu'elle avait été dépêchée par Monsieur pour confectionner une garde robe à Mademoiselle T/P, insiste-t-elle.

- Très bien, je vais descendre mais ...

- Oui ?

- Tu sais ce qu'est une correction ?

- Bien sûr pourquoi cette question ?

Monsieur Le ComteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant