Monsieur Le Comte

Ch. 27 : L'épidémie (deuxième partie)

La première nuit fut éprouvante, trois autres enfants furent contaminés. Taehyung ne savait plus où donner de la tête et je ne savais pas vraiment comment lui venir en aide.

Les premières éclaircies de la journée s'immiscent dans la pièce où nous nous trouvons tous, les malades toujours allongés, semblent agoniser sur leur couche de fortune. Les teins livides de ces petits anges me serrent le cœur, les pauvres enfants n'ont pas fermé l'œil de la nuit, transis de froid et sans cesse dérangés par leur toux. Le son de leurs respirations sifflantes accentue l'atmosphère morbide qui règne dans l'ancien grenier.

- Je donnerai cher pour un café bien chaud ... soupire Taehyung assis près de moi.

Au même instant, Jungkook pousse la porte pour apparaître avec un plateau sur lequel repose le breuvage fumant dont le Docteur mourrait d'envie. Je me redresse pour le rejoindre.

- Comment vas-tu ? s'empresse-t-il de me demander.

- Je vais bien mais plusieurs sont souffrants. Taehyung ne sais pas combien de temps il va tenir avec les flacons de médicaments qu'il possède, répondis-je ennuyée. Si d'autres venaient à tomber malades il n'est pas sûr de pouvoir leur administrer le remède ...

- Où peut-on s'en procurer ?

- Yoongi a déjà vidé les pharmacies de la ville voisine, nous interrompt le Docteur.

Jungkook frictionne ses cheveux semblant chercher une alternative à notre problème.

- Combien de temps pouvez-vous tenir ?

- Pas plus de deux jours si aucun autre ne contracte le virus, répond Taehung.

- Cela devrait suffire ...

- Suffire pour quoi ? questionne Taehyung intrigué.

- Pour me rendre à cheval du côté de la frontière Nord, répond Jungkook déjà sur le point de partir.

- Attends ! lui cri son ami en le retenant par le bras. Tu ne peux pas te présenter là-bas. Il avait juré de te tuer si tu remettais les pieds sur ses terres.

- Qui veut tuer qui ? demandais-je inquiète.

- Personne T/P c'est de l'histoire ancienne. Il n'osera rien contre moi, affirme Jungkook en rivant son regard à celui de Taehynug.

Ce dernier, qui ne l'avait toujours pas lâché, insiste.

- Ne commets pas d'imprudence Jungkook. Tu ne peux pas y retourner. J'ai entendu dire que sa femme ne s'est pas remise de la perte brutale de Camille.

- Camille ? interrogeais-je surprise que son prénom soit nommé ici.

Les deux hommes ne prêtent pas attention à mon étonnement et poursuivent.

- Je ferais amande honorable devant eux et leur demanderai leur aide. Ils ne peuvent pas ignorer que leur fille m'a aimé et qu'ensemble nous avons eut un enfant.

- Ce Duc est un tyran. Il est craint par ses propres fils. Il te fera enfermer et pendre ! Tu le sais aussi bien que moi. Je t'en supplie ...

Jungkook agacé par la tournure mélodramatique que prend cette conversation, se défait de l'emprise de son ami.

- Je ne vais pas resté les bras croisés une fois de plus. Je pars sur le champs et devrai être rentré demain soir.

Je reste interdite devant cet échange entre les deux amis. Certaines bribes d'informations me paraissent plutôt claires alors que d'autres ...

- T/P n'est pas malade ! s'énerve Taehynug en le fixant.

- Je ne prendrai pas le risque de la voir disparaître comme Camille ... souffle d'agacement Jungkook à l'attention du Docteur.