Chapitre 16 Georg

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"COUCHEZ-VOUS !"

Je tire Alina avec moi dans ma chute et me positionne sur elle pour la protéger de l'explosion de la voiture. J'entoure sa tête de mes bras et baisse la mienne au maximum pour la protéger tout en surveillant du regard mes meilleurs amis se coucher derrière la nôtre.

Les débris retombent autour de nous et un morceau de la voiture enflammée me tombe dessus.

Je me retourne sur le dos, les yeux exorbités en voyant mon pantalon brûler sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je secoue ma jambe en reculant pour essayer d'éteindre les flammes avec mes mains sans les toucher trop, mais rien n'y fait.

La douleur me fait serrer les dents et tourner la tête si fort que tout devient flou autour de moi. J'aperçois à peine Alina se précipiter vers moi et retirer son t-shirt pour tenter d'éteindre le feu en le frappant avec.

Des larmes coulent sur mes joues rougies par la chaleur et la douleur, et mes dents sont tellement serrées que je les entends craquer.

Tout se déroule au ralenti.

Une sirène de pompiers se fait entendre et des gyrophares nous éblouissent. Les pompiers sortent et se précipitent vers la voiture avec leurs lances à eau pour l'éteindre, pendant que d'autres se précipitent vers moi.

Les policiers se dirigent vers la mère d'Alina pour lui poser des questions, pendant que l'homme qui l'a mise à la porte tombe à genoux en voyant l'état de sa voiture.

Mon regard croise celui de la blonde à mes côtés et la culpabilité que j'y lis me broie l'estomac.

Enfin, le feu qui brûlait ma jambe s'est éteint, faisant redescendre l'adrénaline et la peur. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper des hurlements de douleur.

Les pompiers remontent mon bas de pantalon de la jambe droite pour inspecter les dégâts. Alina attrape ma main et la serre fort avant qu'on me porte et qu'on m'emmène dans l'ambulance.

Mes amis se dirigent en courant vers moi, mais mon regard reste bloqué sur l'homme qui se précipite sur Alina pour la frapper avant d'être attrapé par les flics et emmené plus loin. La blonde est également menottée, arrêtée et emmenée de force dans la voiture par les policiers.

La dernière vision que j'ai avant que les portes de l'ambulance ne se referment, c'est elle qui tombe inconsciente dans les bras de l'un d'entre eux.

Pourquoi s'évanouit-elle tout le temps ?


Alina :

Je suis assis sur une chaise menottée dans une salle d'interrogatoire en attendant qu'un policier vienne enfin m'interroger.

Génial, comme si je n'avais que ça à faire de ma nuit.

Ils ne m'ont même pas rendu mon t-shirt, ces connards !

Je fixe la table en repensant à ce qui s'est passé ce soir.

Quelle belle idée de merde j'ai eue !

Je rigole nerveusement en repensant à la jambe en feu du brun, puis passe à un vrai rire en repensant à la tête de cet abruti en voyant sa voiture. Ma joue me fait mal et je suis sûr d'avoir une marque, mais ça en valait la peine !

Je l'avais promis, non ?

La porte s'ouvre et un homme en uniforme entre en me regardant droit dans les yeux.

Je me redresse en souriant et lui tends mes mains.

"Tu peux me détacher, mon chou ?"

Il me lance un regard noir avant de venir me détacher et s'asseoir lascivement en face de moi.

"Tu m'emmerdes, Ali ! Je ne vais pas te sauver le cul toutes les semaines, et putain, pourquoi t'es en soutif ?"

"Mon t-shirt a cramé." Dis-je en haussant les épaules.

"Pourquoi as-tu brûlé cette voiture, Alina ?"

"Ce connard essaie de m'éloigner de ma mère, Reinhold ! Tu voulais que je fasse quoi, hein ? Il m'a carrément mis à la porte et il m'a frappée !" Criais-je en montrant ma joue.

"Ce n'est pas la première fois que tu te prends un coup."

Je grimace et me rassois au fond de ma chaise en croisant les bras, l'air défait.

"Je n'ai plus qu'elle... je ne peux pas la perdre."

Il soupire et se rapproche de moi pour se mettre accroupi à mes côtés.

"Je vais voir ce que je peux faire. Mais tu as brûlé une voiture, Ali. Ce n'est pas rien. Et il y a ce mec là qui s'est fait brûler la jambe, je ne me souviens plus de son nom... hum-"

"Georg."

"Ouais, c'est ça. Tu le connais ?"

J'hoche la tête et le vois retenir une grimace.

"Quoi ?"

"Rien, laisse tomber."

Il se relève et commence à repartir. Je me lève et le suis dans le commissariat que je connais par cœur depuis le temps.

"Je rêve, tu es jaloux ?"

"N'importe quoi."

"Si tu l'es !" rigolais-je.

"Protecteur. Pas jaloux, mais protecteur Alina."

"Tu as peur que je t'oublie si j'ai d'autres amis ?"

Il me dit de la fermer et d'arrêter de rire, et nous déboulons dans la salle de pause.

Il va s'asseoir à côté d'un de ses collègues et je m'approche de la machine à café pour m'en servir un.

"La voilà ! Alors cette fois, t'as visée les voitures ?"

Je souris en me tournant vers le groupe, m'appuyant contre le bar. Je me moque d'être en soutien-gorge devant eux, ce sont mes amis et ils ont déjà vu pire. Comme la fois où je me suis évanouie après avoir trop bu dans la baignoire de Max et c'est lui qui m'a retrouvée. En sous-vêtements complets. Tel mère, telle fille apparemment, mais au moins je ne le fais presque que en soirée.

"Ouais, je l'ai bien brûlée !"

Reinhold lève les yeux au ciel mais sourit quand même, pendant que les autres me félicitent.

La porte s'ouvre et un homme au visage sévère et aux cheveux grisonnants entre.

"Le grand patron !"

J'arrête totalement de rire en voyant Franck s'approcher de moi sans un mot et me donner sa veste d'uniforme.

Je la prends et l'enfile, cachant enfin mon corps des yeux de certains.

Pas du tout visé, Max.

"Elle va prendre cher", entendais-je plus loin.

Le grand chef et moi nous fixons dans le blanc des yeux pendant de longues secondes avant que les miens ne se baissent, attendant la sentence.

Il ne parle pas. Et c'est ça le pire. Je préférerais qu'il me crie dessus comme il le fait si souvent, mais rien, son silence parle pour lui. Je l'ai déçu.

"Sort d'ici." Dit-il calmement, mais la déception s'entend dans sa voix.

J'hoche la tête et prends mes jambes à mon cou pour filer d'ici au plus vite.

J'arrive sur le parking et m'arrête en attendant mon suiveur.

"Je te ramène ?"

"Pas chez moi. Amène-moi à l'hôpital."

"Pour le voir lui ?"

"J'ai besoin de savoir comment il va."

Laisse-moi t'aider.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant