Chapitre 22

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Je l'observe attentivement puis finis par remettre mon pull sur mon dos et retourner à la porte.

"Tu comptes vraiment entrer ?"

Je prends une inspiration en fermant les yeux, me prépare avec mon plus beau faux sourire, puis tourne vivement mon corps vers lui.

"Oui ! Pourquoi ? C'est chez moi non ? Ce n'est pas un connard comme lui qui va m'empêcher de vivre là où je suis née, alors tu me feras le plaisir de déguerpir d'ici, tu abîme ma pelouse !"

Il me lance un regard las et s'approche.

"Qu'est-ce que tu-"

"Je viens avec toi."

"Quoi, non !"

"C'est non négociable, Alina", dit-il d'un ton sans rappel. "Si quelque chose se passe mal, je veux être là."

"Quoi comme chose ? C'est ma mère !"

"Avec un inconnu qui n'a pas hésité à te jeter dehors et te frapper alors qu'il y avait même des flics !"

J'étudie ses arguments avant de soupirer et de poser à nouveau la main sur la sonnette.

Et j'attends.

J'attends d'avoir le courage nécessaire.

Il reste planté derrière moi, se demandant probablement ce que j'attends, mais même avec plusieurs inspirations de pseudo courage, rien ne vient.

"Je n'y arriverai pas..."

Et ça fait mal de me dire que je n'arriverai pas à sonner pour rentrer dans ma propre maison.

Il ne répond rien et se rapproche pour que son torse frôle mon dos. Je sens sa respiration dans mes cheveux et son regard intense sur moi.

Je lutte pour que mes jambes ne flanchent pas en retirant ma main de la sonnette.
Lui lève la sienne et sonne sans hésitation.

Nous n'avons besoin d'attendre que quelques secondes avant que la porte s'ouvre sur ma mère qui arbore un visage surpris puis de colère.

"Que fous tu ici ?"

Je recule d'un pas sous cette colère soudaine, me cognant contre Georg qui m'empêche de reculer plus loin.

Tant mieux, je n'avais pas réellement envie de dévaler les escaliers une fois de plus.

"Je... je veux rentrer chez moi..."

"Ce n'est plus chez toi ici ! Comment oses-tu te pointer là après ce que tu as fait, hein ?"

Ce que j'ai fait ? C'est une blague !

"Dégage !"

Elle allait me claquer la porte au nez, mais un bras passe à côté de mon visage pour la retenir et la repousser.

"Elle a quelque chose à vous dire."

Sa voix n'a plus rien à voir avec celle que j'ai pu connaître jusqu'à présent. Elle est plus grave et plus menaçante.

Laisse-moi t'aider.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant