Laisse-moi t'aider.

Chapitre 25

Une fois calmé, il m'aide à me relever et s'agenouille devant moi.

"J'ai de quoi te libérer de ça."

Joignant le geste à la parole, il attrape ma cheville et détache les chaînes.

"Pourquoi elle me déteste..."

Je sens ses mains se crisper sur ma cheville mais il ne dit rien.

"J'ai l'impression que... qu'elle... qu'elle ne me croit pas légitime d'être affectée... alors que c'était ma sœur et c'était mon père... et que j'étais là ce soir-là... et-et-et.."

"Hé Ali..."

Il se relève et pose sa main sur mon visage, caressant ma joue de son pouce.

"Tu as tout à fait le droit d'être triste, Alina. Ce n'est pas parce que ta mère prétend le contraire que c'est vrai."

"Elle n'a jamais laissé de place à ma tristesse..."

"Je sais. Je sais qu'elle ne le fait pas. Mais je suis sûr qu'elle ne te déteste pas. Elle est juste-"

"Alina."

Je me crispe, a la limite des crampes, et continue de fixer devant moi. Le brun m'a désormais libéré de toutes les chaînes, ferme les yeux en soupirant.

"Tu peux nous laisser seuls ?"

Rainhold me regarde pour s'assurer, et je lui fais un signe de tête pour lui dire que tout va bien. Il se lève, m'embrasse le front et passe à côté de Frank avant de refermer la porte derrière lui.

Celui-ci me regarde toujours debout au bout de la pièce, les bras le long du corps.

Je reste le regard fixé sur le sol devant moi, les mains agripper à mes cuisses.

"Raconte-moi."

Il se place comme l'homme avant lui pour avoir un aperçu de mon visage baissé.

"Tu n'auras qu'à lire le rapport de police. Et ça, ça devrais te donner un aperçu." dis-je en montrant les chaînes emmêlées par terre.

"Je ne veux pas un aperçu ou un écrit Alina. Je veux ta version, ton ressenti et comment tu l'as vécu."

"Elle a recommencé... mais cette fois, c'était pire. Elle m'a attachée après que je me sois..." Je fronce les sourcils en me remémorant l'évanouissement. Cette fois, je suis sûre qu'elle n'a rien à voir là-dedans.

"Que se passe-t-il ?"

Je relève les yeux vers lui, totalement perplexe.

"Pourquoi ? Pourquoi ça arrive ?!"

"Qu'est-ce qui arrive," demande-t-il aussi perdu que moi.

"Les évanouissements ! Je n'arrete pas de m'évanouir ! Tout le temps ! Avant, je sais que mes parents y étaient pour quelque chose, mais depuis quelque temps... je ne comprends pas !"

Il se mordille nerveusement la lèvre, évitant mon regard.

Le doute et l'inquiétude s'insinuent lentement en moi, créant un nœud nerveux au milieu de mon ventre.

"Frank ? Qu'est-ce que tu me caches ?"

"Écoute... promets-moi de ne pas te mettre en colère, d'accord ? Je n'avais aucun droit de te le dire."

"Tu me fais peur..."

"Tu as une maladie."

Je recule, comme si ses paroles m'avaient frappée, et retire mes mains des siennes qu'il avait attrapées plus tôt.