Laisse-moi t'aider.

Chapitre 31

La porte d'entrée s'ouvre et des pas s'approchent du salon où je suis installée en boule.

Il s'arrête sans doute surpris de me trouver ici dans le salon sombre, avant d'allumer la lumière et de s'installer à côté de moi.

Il ne parle pas. Ne bouge pas. Il attend probablement que je me lance de moi-même.

"J'ai peur."

Son regard sur moi me stresse un peu mais je continue quand même.

"J'ai peur pour toi... qu'il t'arrive quelque chose et que tu... tu me laisses seule..."

Je me tourne dos à lui et fixe les passants par la fenêtre pour éviter qu'il me voie pleurer. Je déteste pleurer devant lui.

Le canapé s'affaisse juste derrière moi et des bras viennent entourer mon corps tremblant de manière protectrice.

"Je te promets qu'il ne m'arrivera rien."

"Comment tu peux le savoir ?"

"Je ne t'abandonnerai pas, Alina."

"Tu ne peux me prédire l'avenir..."

"Non. Mais je peux t'assurer d'une chose. Tu ne seras jamais seule."

Je renifle, attrape sa main dans la mienne et dépose un baiser dessus.

"Promets-moi de ne pas y aller."

"Nous ne l'avons même pas trouvé."

"Promets-le." L'obligeai-je en écartant les doigts de ses mains pour l'empêcher de mentir.

"C'est promis." Soupira-t-il. "Tu sais que ça ne veut rien dire ?" Rigola-t-il en parlant de la technique enfantine de croiser les doigts pour mentir.

"Ça compte à l'école primaire."

"Mais nous ne sommes pas à l'école primaire."

"Ah ouais ? Vu ton niveau mental, j'aurais cru."

"T'es con."

Je rigole aussi avant de me lever.

"Il faut que je te dise quelque chose."

Il s'assoit en face de moi, les jambes écartées et les coudes sur les genoux, pendant que je tourne en rond en jouant avec mes doigts.

"Je sais où se trouve le dealer."

Il se crispe sur le canapé et m'écoute attentivement.

"Je connais aussi son nom et je sais de quoi il est capable."

Je le vois se redresser du coin de l'œil et se placer juste à côté de moi.

"Il se trouve à quelques rues du croisement qui m'est interdit. Dans un quartier rempli de drogués et de tarés. Et c'est un putain de tueur en série."

"Et comment tu le sais ?" dit-il d'un ton faussement calme.

"Eh bien... je... je voulais t'aider et... j'ai mené mon enquête et j'ai trouvé son quartier."

"Alina."

Je tique et me renferme en entendant mon nom sonner comme une menace.

"Réponds-moi honnêtement."

"Eh bien, ça dépendra de la question..."

"T'es allée là-bas ?"

"Eh bien... disons que j'ai effectué une petite expédition dans un quartier peu fréquentable et-"