Chapitres 48

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Assise sur mon lit, la tête posée sur l'épaule de Georg, je joue avec ses doigts devant un film, sans que l'un de nous ne parle.

Des coups retentissent et je laisse échapper un petit « entrez » sans quitter l'écran des yeux. La tête de ma mère apparaît dans l'encadrement de la porte, me faisant redresser.

"Maman ? Tu as besoin de quelque chose ?"

Elle tortille ses doigts nerveusement et évite mon regard, "Hum... je voulais... m'excuser."

J'oublie de respirer et reste figée. Elle veut s'excuser ?

"Je n'ai pas été une bonne mère... et j'en suis terriblement désolée..."

"Je vais vous laisser", dit Georg en se levant discrètement pour partir.

Je ne le remarque pas vraiment et me concentre sur ma mère qui s'approche pour s'asseoir au pied de mon lit.

"Je n'aurais jamais dû t'abandonner comme ça... ni te... t'assommer. Ou te cacher la vérité à propos de l'enfant d'Angela... et ta maladie... j'aurais aussi dû t'écouter pour Leon... et retenir ton père..."

"Tu as commis énormément d'erreurs."

"Je sais..."

"Et tu penses que t'excuser réparera tout ça ? C'est trop tard !"

"S'il te plaît... j'ai besoin de ton pardon pour avancer..."

"Mon pardon ? Tu as besoin de mon pardon ?" Je me redresse furieuse et me mets à genoux. "Et moi, j'avais besoin de ma mère ! Pourtant je n'ai rien eu et je m'en suis très bien sortie."

Elle baisse la tête honteusement alors que je la regarde incrédule.

"Tu penses que parce que je t'ai aidée, je t'ai pardonnée ? Je l'ai fait car malgré tout, tu restes ma mère, rien de plus ! Je ne te pardonnerai pas pour tout ça, Maria. Jamais. Demain, tu vas partir loin d'ici et tu veux que je te dise quelque chose ? Malgré ma réaction dans la voiture, je suis plus qu'heureuse !"

Elle se replie sur elle-même en pleurant et bien que je sois en colère, cette vision me tord les entrailles.

"Tu seras plus heureuse là-bas. Ce sera mieux pour tout le monde."

Elle prend une profonde inspiration, essuie ses larmes avant de me sourire et se lever. Elle s'approche, m'embrasse sur le front, puis me tourne le dos pour sortir.

"Prends soin de toi, Alina."

Je la regarde fermer la porte derrière elle avant de laisser échapper quelques larmes. Mon brun entre directement après et s'approche pour me serrer contre lui.

"Je ne suis pas triste," je me sens obligé de préciser. "Simplement énervé et fatigué."

"Je sais. Allons dormir."

Je m'allonge à ses côtés, mon visage à quelques centimètres du sien. Nous nous regardons sans bouger, avant qu'il ne porte sa main à ma joue pour la caresser. Je m'approche lentement de lui, les yeux à moitié fermés, et glisse ma main dans son cou.

"Alina ?"

"Georg ?"

"Veux-tu... enfin... je sais que entre nous ça a changé, mais je voulais être sûr que..." il prend une inspiration avant de se lancer, "veux-tu sortir avec moi ?"

Je me mords la lèvre inférieure pour retenir l'immense sourire qui veut se frayer un chemin sur mes lèvres et hoche vivement la tête.

"Je peux t'embrasser ?" Chuchote-t-il.

"Autant que tu veux."


Georg :

Nous sommes assis dans la chambre de Bill depuis plusieurs minutes à présent, en train de discuter. Même Alina et Sarah commencent à s'entendre. Jeanne, en revanche...

Dès que mes yeux se reposent sur elle, je repense à notre échange. Je revois sans cesse nos corps pressés l'un contre l'autre, mes mains sur elle et nos langues se mêlant.

Une vague de chaleur monte en moi, réveillant une partie de mon corps qui devrait rester endormie à ce moment précis.

Je croise son regard inquisiteur, lui souris avant de me lever pour dissimuler au mieux ça avant que quelqu'un ne le remarque. Depuis deux semaines, nous n'avons toujours pas trouvé le moment de dire à mes amis que nous sortons ensemble. Deux semaines déjà... je n'arrive toujours pas à y croire ! C'était si soudain, je n'aurais jamais cru qu'elle m'aimerait.

"Georg ? Geeeooooorggg !"

"Hein ? Quoi ?"

"Sérieux mec, t'écoutes rien ! Je te parlais du concert après-demain ! T'as tout ce qu'il faut ? Tu vas réussir avec ta jambe et tout ?"

"Ouais, je suis prêt !"

Tous sourient, mais celui qui attire mon attention, c'est le sien. Ses yeux fatigués contrastent avec son sourire franc. Je me promets de l'aider à aller mieux.

Depuis le départ de sa mère, j'ai remarqué comme un poids s'est retiré de ses épaules. Elle vit désormais chez Frank qui s'occupe d'elle comme si c'était sa fille, et même si elle n'en dit rien, je sais que ça la rend heureuse.

"Ça vous dit une sortie ? Genre au zoo ou autre ! Toi aussi, Alina !"

Cette dernière relève la tête à l'entente de son nom et hausse les sourcils.

"Euh, bah ouais, si vous voulez."

Nous acquiesçons tous et nous levons pour partir.

"Tom, tu conduis."

"Soit on se serre, soit il faut deux voitures", annonce Gustav en faisant la grimace quand nous arrivons devant la voiture à 7 places.

"Non, t'es con ? Il y a 7 places et nous sommes 7."

Il fait le décompte de chacun de nous et des sièges de la voiture avant de réaliser son erreur.

"Autant pour moi."

Je lui donne une tape dans le dos en souriant et monte à l'arrière, suivi d'Alina. Pendant le trajet, nous rigolons et Alina me tient discrètement la main, ce qui me met de bonne humeur.

"Arrête-toi ici, il y a une place !"

"Où ça ?"

"Là, sur ta droite ! Mais tu l'as ratée, couillon !"

"T'as cas mieux t'exprimer quand tu expliques !"

"Tu ferais mieux d'ouvrir les yeux !"

"Ils sont ouverts !" s'énerve-t-il.

"Eh bien, ouvre-les plus grand !"

Il la regarde dans le rétroviseur en ouvrant grand les yeux.

"Ils sont assez ouverts pour toi maintenant, chérie ?"

"La ferme", grogne ma voisine en s'enfonçant dans son siège.

Je ris et porte sa main à ma bouche pour l'embrasser, ce qui lui redonne un petit sourire qu'elle tente de cacher.

Nous nous garons et marchons bruyamment vers l'entrée du zoo.

"Bonjour, 7 billets s'il vous plaît."

La femme hoche la tête, nous donne les billets et prend l'argent que Tom lui tend.

"Vous n'allez quand même pas payer pour moi ?"

"Merci, bonne journée."

Nous ignorons tous Alina pour éviter de nous faire réprimander pour avoir payé et avançons dans le zoo.

"Nan mais je rêve."

Laisse-moi t'aider.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant