Chapitre 23 Georg

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Je la sens tomber contre moi et resserre ma prise sur son corps mollement évanouie pour la maintenir.

Je jette un regard vers sa mère qui fixe le vide, les yeux rouges et les lèvres tremblantes.

"Je vais lui dire."

Elle relève les yeux vers moi et son regard me glace le sang. C'est comme si toute la colère du monde s'était logée dans ses yeux.

"Quoi ?" demande-t-elle d'une voix faussement calme.

"Pour sa maladie. Je vais lui dire !"

"Je ne crois pas."

"Oh que si ! Et personne ne m'en empêchera ! Je vais faire ce que vous auriez dû faire depuis longtemps !"

"Lâche-la."

"Certainement pas."

Je grince des dents en la serrant encore plus fort contre moi sans vraiment la m'en rendre compte quand elle s'approche pour me l'arracher.

Elle plante ses ongles dans le bras d'Alina en criant que c'est sa fille et qu'elle a tous les droits, tandis que moi je dois simplement m'y faire et partir.

Je sens qu'on me tire en arrière et le fameux Leon me pousse sur le porche, le regard menaçant.

"Dégage. Et ne reviens pas."

"Je ne partirai pas sans elle", dis-je, confiant, en appuyant fermement sur mes jambes pour ne pas tomber s'il me pousse à nouveau.

"Eh bien, passe une bonne nuit dehors."

Il me claque la porte au nez et je me jette dessus pour l'ouvrir. Mais rien à faire, elle est verrouillée.

"BANDE DE CONNARDS !"

Je tourne sur moi-même en cherchant quelque chose des yeux qui pourrait m'aider, mais rien.

"Putain !"

Je me mordille la lèvre de stress et me résigne à partir.

J'avance dans l'allée et me tourne une dernière fois avec l'espoir de la voir arriver. Mais rien.

"Évidemment..."

Je décide que je n'ai pas envie de retourner à l'hôpital et me dirige vers un endroit bien précis.

Je ne devrais pas y aller, mais je n'ai pas d'autre choix. Il est hors de question que je retourne chez les blouses blanches et je ne peux pas aller chez les jumeaux, ils m'y renverraient.

Et lui pourra m'aider.

En chemin, je rumine tout ce que j'ai appris ce soir.

Mon Dieu, elle a tellement souffert. Rien que d'imaginer ce qu'elle a enduré me fait frissonner. Et ce qu'elle supporte encore avec ces connards.

J'arrive dans ce quartier pourri que je déteste tant et me dirige tête baissée vers l'immeuble le plus délabré de la rue.

J'ouvre la porte et immédiatement, une odeur d'humidité désagréable me monte au nez.

Je monte les escaliers qui menacent de s'effondrer à tout moment et j'arrive devant sa porte. Je frappe trois fois avant d'attendre quelques minutes qu'il se décide à ouvrir.

Lorsque la porte s'ouvre, il ne cache pas sa surprise de me voir ici avant d'afficher un sourire.

"Georg ! Quel plaisir de te voir ! Qu'est-ce qui t'amène ? Entre, je t'en prie !"

Je l'observe un instant à la recherche d'un quelconque indice qui me montrerait qu'il a consommé quelque chose. Pas très grand, châtain aux yeux sombres, le corps recouvert de tatouages plus effrayants les uns que les autres, et toujours cette même tête de con.

Laisse-moi t'aider.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant