Chapitre 35

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La solitude. Le désespoir. La rage et la tristesse.

La vengeance.

Ce sont les seuls sentiments que j'éprouve en ouvrant les yeux.

Je sais pas où je suis et cela m'importe peu. Je ne sais pas quel jour nous sommes ni quelle heure il est. Je m'en fou.

La seule chose que je sais, c'est que j'ai envie de mourir.

Sincèrement, qu'est-ce qui m'empêche de prendre un putain de flingue et de me faire sauter la cervelle ici et maintenant ?

Probablement parce qu'il n'y en a pas ici.

Je suis allongé dans un lit à fixer une tache sur le plafond blanc. Les draps sentent bon. Et l'oreiller est confortable.

Alors pourquoi je me sens si mal ?

Mon corps est vidé de toute force. Je ne veux plus me battre. J'ai plus aucune raison de le faire.

Pourquoi toute ma vie est-elle aussi merdique ?

Ma sœur meurt presque devant moi à l'âge de 7 ans. Mon père s'en va quand j'en ai 12. Ma mère devient alcoolique et m'ignore chaque jour qui passe car me regarder lui rappelle trop sa vie d'avant. Et maintenant, sa mort à lui.

Un éclat de rire perce le silence, suivi d'un autre, puis encore d'autres. Je me déplace sur le côté et éclate de rire. Je ris si fort que ma gorge s'irrite et me fait tousser. Pourtant, je ne peux m'arrêter.

La porte de la chambre s'ouvre brusquement et des bras viennent m'entourer.

Mes yeux s'embuent à force de rire et je ne peux même pas me libérer de l'emprise que la personne a sur moi.
Elle s'assoit sur le lit et me ramène à elle pour m'immobiliser dans ses bras et poser ma tête dans son cou afin d'essayer de calmer mes rires.

Il ne parle pas. Il se contente d'attendre que j'aie fini.

Quelques minutes plus tard, j'arrive à me calmer et je me sens complètement vidée.

Ma tête est toujours dans son cou et je me concentre désormais davantage sur l'odeur de la personne.

Évidemment, je n'ai pas besoin de préciser de qui il s'agit...

"Qu'est ce que tu fais ici ?"

"De rien. Ça m'a fait plaisir de t'aider."

Je me recule, le pousse et me lève du lit.

"J'ai pas besoin de ton aide, figure-toi ! Je me débrouille très bien toute seule !"

"Oh oui, je vois ça."

Je retiens l'envie de lui sauter dessus pour lui arracher les cheveux et préfère m'asseoir par terre dans un coin de la chambre.

"Casse-toi."

"Non."

Je lui lance un regard meurtrier avant de poser ma tête dans mes bras et fixer par la fenêtre.

"Alina, reviens ici, tu ne vas pas rester par terre."

Je ne lui donne pas la satisfaction de lui répondre et me renferme encore plus.

J'entends un soupir de sa part et il s'installe confortablement sur le lit où j'étais il y a quelques minutes.

"Tu comptes rester là ?" demandé-je, agacée.

"C'est ma chambre, je te signale."

"Eh bien, c'est moi qui pars alors."

Je me lève et quitte la pièce, suivi de près par le brun.

Laisse-moi t'aider.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant