Chapitre 33 - Vénus -

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 La journée se déroule à une vitesse folle je n'ai pas le temps de la voir passé. Après avoir discuté et pris une boisson chaude avec mon amie Bay, je suis passé voir Céati le prince des Selkies. Comme à son habitude il n'a cessé de me faire des propositions malgré que je lui rappelle que je suis mariée désormais. Céati est du genre tenace, il n'a pas tendance à s'avouer vaincu facilement. Il n'est pas l'un des descendants de Poséidon pour rien. Je ne comprends pas cet engouement qu'il y a autour de ma personne, je sais que je suis une belle femme, cependant il y en a qui sont encore plus extraordinaire que moi. Je pense notamment à Rin, une Selkie, c'est une jeune femme au teint halé, des yeux en amande et noir, une chevelure mi longue avec des ondulations et noires. Un corps parfait et c'est une combattante hors-pair. Certes, nous n'avons pas la beauté des déesses, mais nous n'en sommes pas loin.

Pour ma part, je pense que c'est mes capacités qui séduisent plus qu'autre chose, ainsi que mon affiliation à plusieurs déités. Je ne me fourvoie pas, je suis du genre pragmatique. La réalité est qu'épouser ou avoir une liaison avec une femme telle que moi donnerait beaucoup d'avantages. Que ce soit des humains ou n'importe quelle créature, quand la cupidité est de la partie, elle ne fait pas de différence. Donc j'ai toujours refusé les avances de Céati, il peut utiliser toutes les belles paroles qu'il souhaite, ma télépathie m'a toujours permis de ne pas me faire duper.

Meranara me rejoint sur le chemin du retour, elle semble assez agitée, je me demande bien ce qui peut bien lui arriver.

— Meranara, comment vas-tu ?

Elle m'observe quelques secondes avant de me faire un petit sourire en coin.

— Comme si tu ne le savais pas, ricane-t-elle.

— Je ne lis pas dans l'esprit des gens en permanence.

— Je l'aurai cru, déclare-t-elle avec amusement.

Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel avant de reprendre.

— Je t'écoute que t'arrive-t-il ?

— Tu es attendu au Palais.

— Par ? demandé-je surprise.

Elle fait une moue étrange et je n'aime pas cela.

— Je ne peux pas te le dire.

— Pourquoi cela ?

— La personne a précisé que je ne devais rien te révéler, annonce-t-elle en soulevant les épaules.

Je la fixe quelques secondes, elle soulève les épaules. Je pourrai fouiller son esprit, mais je n'en ai pas envie. Un soupir m'échappe, puis nous prenons la direction du temple des prêtresses. Le chemin est court, mais je ne cesse de m'interroger.

Qui peut bien vouloir me voir ?

Nous pénétrons dans la bâtisse et je m'arrête nette en voyant Wisk assis avec la douce Kate en face de lui. Que peut-il bien fabriquer ici ?

Il tourne la tête à mon approche, je ne sais pas si je dois être heureuse ou en colère qu'il est osé venir. La journée avait été belle, il faut qu'il vienne tout gâcher. Mon corps enclenche le pas vers lui, cependant je m'arrête à un bon mètre du sien. Il se redresse à mon arrivée, puis il s'empare de ma main afin de déposer un baiser sur le dessus. Un frisson me parcourt la peau et ce n'est pas désagréable du tout.

— Ma reine, je ne pouvais me tenir éloigné de toi plus longtemps.

— Et ta mère ? demandé-je froidement.

Il est hors de question qu'il voit qu'il me trouble. Parce que oui, ses gestes me perturbent.

— Parfaitement bien, grâce à toi.

Le sourire qui se dessine sur son visage m'électrise.

Ressaisis-toi Vénus ! Les choses ne doivent pas se dérouler ainsi !

Je ne dois pas succomber, il ne faut pas que je ressente quoi que ce soit pour lui. Je peux coucher avec lui, mais je n'ai pas le droit de l'aimer. C'est beaucoup trop dangereux !

— Que puis-je faire pour toi ? le questionné-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Je tape du pied, c'est plus fort que moi. Il est trop proche ! Cependant, je camoufle tout.

— Je suis venu pour passer du temps avec toi. Kate a eu la gentillesse de me tenir compagnie et puis Marenara m'a donné accès à notre chambre.

Mon être se tend immédiatement, je vais devoir partager mon lit avec lui. Hors de question !

— Je vois, soufflé-je. Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée.

Sa main s'empare de la mienne de nouveau, il m'oblige ainsi à rester en contact avec lui.

— Nous devons concevoir ma reine.

— Mais nous ne sommes pas obligés de cohabiter. Tu peux avoir tes propres quartiers...

— Non ! claque-t-il avec dureté.

Son ton est sans appel. C'est la première fois qu'il me parle ainsi. D'habitude je sens son irritation, mais là, il est intransigeant et sûr de lui.

Je suis dans de beaux draps ! C'est le cas de le dire !

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant