Chapitre 74 - Wisk -

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 L'intensité de ce que nous venons de vivre va me hanter toute ma vie. Je n'ai jamais ressenti cela avec personne, Vénus est la seule à me catapulter ainsi au sommet du plaisir. J'ai eu des conquêtes, mais rien d'aussi incroyable, rien d'aussi euphorisant. Être en elle est une sensation exquise que j'ai envie de sentir sans fin.

Nous sommes essoufflés, je suis toujours en elle, toujours menotté et toujours en laisse. Je ne pensais pas que j'aimerais cela, mais j'avais tort. C'est une expérience que nous entreprendrons de nouveau et bien plus régulièrement qu'elle ne pourrait le penser.

— Ma reine, murmuré-je.

— Hum ?

— Libère-moi.

Elle hoche la tête, je me retire, puis ma femme me retire tout ce qu'elle a utilisé pour me contrôler. Je l'embrasse avec ardeur, ensuite je m'écarte d'elle. Dans la salle de bain, il y a de l'huile dont nous allons avoir besoin, je m'empare du flacon et reviens près de ma femme. Je le lui tends, elle n'hésite pas.

— Tu sais quoi en faire ?

— Oui, murmure-t-elle, je vais prendre soin de toi.

Je m'allonge sur le lit, Vénus met une noisette de l'huile dans ses paumes, puis se met à me masser les jambes. Mon regard ne peut se détacher d'elle, sa beauté me transperce l'âme. Ces deux derniers jours ont été une torture, mais elle semble aller bien, mais je dois m'en assurer.

— Est-ce que tu vas bien ? demandé-je en me redressant.

Son doux visage se relève vers moi, ses iris sont lumineux.

— Oui, c'était fabuleux.

— Je suis ravie de l'entendre, mon amour, déclaré-je en prenant sa paume, mais je parlais de ta vision.

— Oh, chuchote-t-elle.

Elle glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille et elle me sourit.

— Oui, je vais bien. Nexus est un ennemi, nous le savions cela a juste été confirmé.

— Es-tu sûre ? J'ai vu ce qu'il a entrepris.

Elle porte ma main à sa bouche, dépose un baiser dessus avant de me sourire.

— Certaine, mon roi. Ce n'était pas plaisant, mais Hadès m'a signalé que je ne devais plus voir mes visions comme un fardeau. Aujourd'hui, je sais que Nexus fera tout ce qu'il peut pour m'avoir et nous devons nous en méfier...

— Ce n'était pas nouveau, mon amour.

Elle me scrute avant de reprendre sa main et de reprendre son massage sur mes jambes. Elle devait penser qu'il ne tenterait rien contre elle, mais vu qu'il n'a pas ce qu'il voulait c'était plus ou moins logique. Nexus est narcissique, il n'aime pas que l'on lui dise « non » et il apprécie encore moins qu'elle le lui dise elle-même.

Vénus continue son massage tout en m'expliquant ce que Hadès voulait qu'elle comprenne, cependant je sens bien qu'elle me cache une information.

— Nous devons le tenir éloigné de toi, commencé-je.

— Et comment ?

— Ne l'invite plus chez nous, déclaré-je, laisse le à l'écart. Il tentera quelque chose et nous serons présents pour l'en empêcher.

Ses mains se baladent sur moi avec douceur. Vénus remonte, mes muscles se détendent sur son passage. Cet instant n'est rien qu'à nous, une connexion s'opère entre nous, elle s'enracine pour que nos âmes ne fassent plus qu'une. Quand ses mains arrivent sur mes abdominaux, mon corps se tend littéralement sous ses yeux. Ma femme sourrit à pleine dents avant de continuer de masser mes bras, puis mes poignets et mes mains. Lorsqu'elle a terminé, nous nous embrassons avant de nous allonger dans les bras l'un de l'autre. Mes doigts caressent son bras, je sens sa respiration sur mon épiderme. La paix est ce que je ressens en cet instant et je ne tiens pas à aborder un sujet compliqué, mais il va bien falloir. Il y va de notre sécurité, enfin surtout de la sienne.

— Avant de nous occuper de Nexus, il serait bien que nous trouvions qui s'en ai pris à ta sœur, déclaré-je.

— Je sais, soupire-t-elle. As-tu une idée ?

— Non, malheureusement.

Nous sommes sortis de notre discussion par la boule de poil blanche. Il vient investir notre lit et se coller contre nos deux peaux. Brusquement, des images apparaissent sous mes yeux. Le monde passe de la lumière aux ténèbres. Je cligne des paupières en espérant que tout redevienne normal, mais rien n'arrive.

— Wisk, murmure Vénus, est-ce que tu vois...

— Toi aussi ?

— Oui, répond-elle.

— Ça me rassure je pensais être fou !

Mes iris se baissent pour croiser le regard de Ventula, ses prunelles sont luminescentes. Nous voyons le monde à travers les siens ! Je me lève et m'habille rapidement, ma femme en entreprend autant. Notre vision n'est pas revenue, nous nous dirigeons vers le balcon la cité se déploie sous nos yeux. Des loupiotes se baladent dans les rues, ce sont les membres de notre peuple. La lumière qui iradie d'eux est d'un jaune, blanc lumineux. C'est vraiment étrange de découvrir le monde sous cet angle. Mon attention se reporte sur certaines loupiotes, elles ne sont pas de la même couleur, elles tirent plus sur le vert.

— Tu vois ça, soufflé-je à ma femme en pointant l'une d'entre elle du doigt.

— Oui.

Vénus fronce les sourcils pour se concentrer visiblement. Vu la forme et la vitesse de déplacement...

— Des animaux, je pense, annonce-t-elle en coupant ma réflexion.

— Sûrement.

Notre observation continue, jusqu'à ce qu'elle pointe une essence.

— Vois-tu celle qui est bleue ? demande-t-elle.

C'est à mon tour de me concentrer sur ce qu'elle m'indique. Ce qu'elle me montre semble sortir du temple.

— Marénara, reprend Vénus, je reconnaîtrai son essence sans problème. Alors les prêtresses s'illuminent en bleu.

Je me tourne vers ma femme et effectivement un halo de cette couleur l'entoure, mais elle n'a pas que cette teinte. C'est étrange, mais je ne dis rien. Mon attention se reporte sur ce qui se déroule en bas et quelque chose attire mon regard. C'est une lumière plus vive, le souci, c'est que je sens toute la noirceur qu'elle abrite.

— C'est elle, m'affirme Vénus.

— De quoi ? la questionné-je sans comprendre.

— La voix de l'autre jour, celle qui m'a effrayée, c'est de cette personne que cela provient.

Visiblement, la noirceur de cette personne est confirmée par mon épouse. Nous nous concentrons de nouveau sur cette dernière et tout s'arrête comme ça a commencé. Toute cette lumière est presque aveuglante, nous rentrons dans la chambre assez vite. Je repose Ventula qui souhaite descendre et en le posant, je trouve qu'il a grandi, mais je ne me focalise pas dessus.

— Elle est entrée dans le palais, murmure Vénus.

— Oui, rétorqué-je.

Nous nous doutions que cette personne avait accès à notre demeure, mais au fond j'espérais avoir tort. Désormais, nous ne pouvons nous fier qu'à nos proches.

— Que faisons-nous ? demande Vénus.

Mon esprit s'échine à trouver une solution.

— Déjà nous allons manger et nourrir Ventula. Prenons cette journée et demain nous chercherons cette personne.

Ma femme hoche la tête avant de venir se blottir contre moi.

Je ne laisserai rien t'arriver !

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant