Chapitre 48 - Wisk -

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 Je suis enragé et je suis un putain de jaloux. Je sens mon pouvoir crépiter sous ma peau. Mes iris cherchent ce connard d'Hadès.

Si tu m'entends, tu sais ce que je pense de toi !

Je fouille les lieux, mais elle est seule. Mon être se rapproche du sien, je n'ose pas la toucher de peur de lui faire mal, parce que clairement j'en serai capable. Je n'ai jamais été dans un tel état, tout cela n'a aucune logique.

— Tu m'as envoyé Alea pour que je puisse mieux prendre le fait que tu tapes un autre homme ! m'emporté-je en la toisant.

— Il n'y a pas d'autre amant, Wisk.

Sa voix n'est qu'un murmure et cela m'inquiète. Je reporte mon attention sur son visage et je percute. Ses yeux sont rougis, je vois encore les traces de ses larmes. Elle est ici pour déverser sa peine, mais pourquoi ?

— Dis-moi ce qui se passe ?

— Je ne suis pas certaine que tu sois prêt pour cela, souffle-t-elle.

— Tu espérais que je coucherai avec Alea ? questionné-je avec une pointe d'appréhension.

Vénus ferme les yeux, je me rapproche d'elle. Mes paumes se posent sur ses joues, j'ai besoin de savoir où nous allons tous les deux. Il est temps que nous crevions l'abcès, nous ne pouvons plus reculer.

— Réponds-moi, Vénus.

Ses iris se remplissent de larmes et je suis désemparé.

— Non, chuchote-t-elle, mais tu aurais mieux fait.

— Pourquoi ?

Les pleurs coulent silencieusement sur ma peau. Vénus lève les mains puis ajoute :

— Pour ça, déclare-t-elle avant de me toucher.

Je suis propulsé avec violence dans un autre monde. Tout est gris autour de moi, il n'y a pas de sol, pas de plafond. Tout ce que je vois ce sont des images qui défilent les unes après les autres. L'une d'elle s'arrête pour venir me percuter de plein fouet.

Je me bats contre Nexus. Il pense gagner avec facilité, mais il ne me connaît pas. Il a engagé cette stupide guerre et il va le payer. Il ne touchera jamais à ma femme, elle est à moi !

Je pare ses coups sans grandes difficultés, puis quelque chose m'arrête dans mon dos. Quelqu'un vient de me planter une lame dans le dos ! C'est ainsi que je trépasse, à cause d'un lâche !

— Je t'avais dit qu'elle serait mienne d'une façon ou d'une autre ! crache le roi Flowers.

Puis il est propulsé à des dizaines de mètres, j'ai même le temps de voir son corps se disloquer. Il est mort sans aucun doute la-dessus. Je suis retourné et je me retrouve en face de ma femme. Que fabrique-t-elle ici ? Elle me parle, mais tout ce que je vois c'est sa beauté. Vénus a capturé mon cœur depuis tellement longtemps, je n'ai fait que l'attendre toute ma vie. Je sens le bébé à travers son ventre, notre enfant est vivant. Ma lignée est assurée, mais elle ne sera pas seule et c'est ce qui m'importe le plus.

— Je ne l'aurais jamais laissé t'avoir sans me battre, soufflé-je avec difficulté.

— Garde tes forces, m'ordonne-t-elle.

Elle ferme ses iris et je sens son pouvoir se répandre.

— Tes forces, mon amour. Ne fais pas ça, c'est trop risqué pour toi et le bébé, l'imploré-je.

— Des enfants il y en aura d'autres, mon aimé, tu es unique ! rétorque-t-elle les larmes au bord des yeux. Sans toi, je n'ai plus aucune raison...

— Vis pour nous, mon amour, supplié-je le souffle court.

Je sens la vie quitter mon corps, mais je suis heureux parce qu'ils sont tous les deux en sécurité, même si j'aurais préféré passer plus de temps avec elle.

— Je t'aime.

Sur ces dernières paroles et impressions, me voilà revenu dans la réalité. Je lâche brusquement Vénus, portant les mains à ma poitrine afin de vérifier que je n'ai rien. Idiot, je me doute, mais c'est plus fort que moi. Ma respiration est difficile, j'ai aussi un peu le tourni. Ma femme le remarque puisqu'elle s'empare de ma main afin de m'aider à m'assoir sur un banc. J'avoue que cela est déstabilisant. Je viens de vivre ma propre mort ! Cela remet beaucoup de choses en perspective.

— Comment te sens-tu ? m'interroge Vénus.

Mon visage se lève vers elle, je lis la douleur, l'inquiétude, mais aussi la résignation.

— C'est ce que tu as vu tout à l'heure ? demandé-je en ignorant sa question.

Elle hoche simplement la tête en se reculant. Le fardeau qui repose sur ses épaules est lourd, trop lourd pour elle seule. Si elle voit les gens mourir sans arrêt, où si elle voit tout ce qui arrive en avance... ce n'est pas une vie pour elle. Comment peut-elle vivre en voyant tout cela ? Comment peut-elle encore tenir debout ? Depuis quand voit-elle tout cela ?

— Est-ce que tu as vu d'autres choses...

— Je ne te répondrai pas, déclare-t-elle. Ceci est mon pouvoir, mon poids. Je ne partagerai pas tout cela avec toi.

— Nous sommes mariés, Vénus.

— Voir l'avenir n'est pas de tout repos, je dois faire avec chaque jour.

— Mais je peux t'aider, rétorqué-je.

— Possible, cependant je ne te révélerai rien, car cela pourrait influencer le destin.

Je comprends son cheminement et puis la déesse m'a prévenu que Vénus avait déjà changé le cours des événements, alors c'est une possibilité que je ne peux pas écarter.

— Sauf que je ne veux plus que tu agisses de la sorte, commencé-je.

Elle me regarde, je me redresse avec rapidité, puis mes paumes se posent sur ses bras.

— Il est hors de question que tu envoies de nouveau une femme dans mon lit, soufflé-je.

— D'accord.

— Je ne plaisante pas Vénus, je ne veux plus jamais que tu entreprennes un tel truc.

— Même si c'est pour nous deux.

Je me fige. Ai-je bien entendu ce qu'elle vient de dire ? 

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant