Chapitre 54 - Vénus -

126 11 0
                                    

  La haine, la colère et la fureur bouillonnent dans mon corps. Comment peuvent-ils penser que je vendrai mon enfant avant même sa conception ! Ils sont tous fous, mais je vais les faire descendre de leur piédestal. Notre monde va changer et je vais m'y employer.

Marénara et Alea sont en pleine discussion dans les jardins lorsque je les interpelle.

— Majesté ? demande Alea.

— Dans mon petit salon, immédiatement. Et faites appelez Avtrix et Héméra.

Alea hoche la tête, mon amie elle me regarde avec inquiétude, cependant elle me rejoint rapidement. Nous marchons en silence jusqu'à notre lieu de rendez-vous.

— Mon époux a parlé, lance-t-elle en fermant la porte derrière elle.

Oui, il a donné un grand coup de tonnerre pour me donner son appui.

— Oui, il est temps de changer le monde. Et je vais commencer avec toi.

— Comment ça ?

— Acceptes-tu de devenir ma première conseillère ?

Elle écarquille les yeux sous la surprise. Je sais que je la prends de court, mais aussi que cela n'a jamais été entrepris avant, c'est d'ailleurs pour cela que je l'effectue. Je ne suis pas certaine que les conseillers obéissent à mes ordres et il est possible que Wisk tente de me dissuader de prendre un tel chemin. Cependant, je ne me laisserai pas amadouer, peu importe ce qu'il tentera.

— Vénus, tu veux dire que...

— Il est temps ! annoncé-je avec force.

Le sourire qui s'inscrit sur ses traits est magnifique. Nous en avons parlé pendant tellement de temps toutes les deux. Changer le monde en tant que prêtresse nous avions du poids, mais en tant que Reine, je peux agir sans attendre. Il est hors de question que je laisse des femmes souffrir sans lever le petit doigt. J'ai suffisamment guéri ou écouté de jeunes femmes violées pour ne pas me bouger les fesses. J'ai ressenti tout ce qui leur est arrivé, j'ai perçu leur peur et leur douleur avec une clarté incroyable.

Certes j'aurai entrepris cela en douceur, mais aujourd'hui la lenteur n'est plus de mise. Le coup de tonnerre vient d'être envoyé et j'ai les dieux en soutien.

— J'accepte, annonce-t-elle avec fierté.

— Bien dans ce cas-là, je t'annonce que ma première loi va passer. Elle concerne le mariage arrangé et le non consentement.

— D'accord.

Nous allons en rédiger les grandes lignes, afin que le Conseil comprenne mes intentions.

Elle prend une feuille et une plume, puis elle écrit.

— Jusqu'où lances-tu les punitions ?

— Le viol est punit par la peine de mort, tout comme offrir sa femme en paiement de dettes.

Marénara inscrit tout sur son bout de papier. Je lui répète ce que j'ai dit mot pour mot au conseil et je la vois sourire encore plus.

— Ils n'ont pas dû apprécier, mais mon chéri t'ayant appuyé, cela a dû leur couper la chic.

— Nous verrons en attendant, je veux que tu lances une campagne de recrutement auprès de nos concitoyennes, déclaré-je.

— Pour ? demande-t-elle en relevant la tête vers moi.

— La reine recherche sa garde rapprochée, elle ne veut que des femmes, déclaré-je solennellement.

Alea et Avtrix nous rejoignent à ce moment précis. Je ne sais pas encore si je peux me fier à l'elfe, mais je l'espère. Son peuple est aussi sévère que moi lorsqu'il s'agit des êtres qui infligent la douleur à autrui. Ils n'ont jamais toléré ce genre de personne dans leur rang.

— Avtrix, tu vas répandre la parole de la reine et de la représentante des dieux. Je vais ouvrir une école pour les femmes, elles apprendront à se battre, mais elles recevront une vraie instruction. Elles ne sont plus autorisées à se marier sans un vrai consentement qu'elles devront signer.

— La contrainte pourra être utilisée malgré tout, annonce Alea.

— Comment ?

— Assermente des femmes, des personnes loyales avec tes pouvoirs, tu as la capacité de t'assurer qu'elles respecteront tes directives.

Je réfléchis un instant à son idée et elle a raison. Ainsi je m'assurerai que les femmes se marient avec leur cœur et non par devoir. Je vais peut-être devoir trouver de nouvelles télépathes pour assurer cette fonction.

— Bonne idée. Nous allons profiter du recrutement pour trouver ces femmes, mais en attendant tous les consentements devront être signés sous mes yeux !

— Ça va te prendre un temps monstrueux, lance Avtrix.

Oui... je n'ai pas le droit à l'erreur.

Mon esprit turbine, le temps que tout se mette en place, je reste la meilleure juge pour vérifier une union. Je ne pourrai pas entreprendre cela tous les jours, mais peut-être... Une nouvelle illumination s'éclaire dans mon cerveau.

— Une fois par semaine, je validerai les consentements. Il n'y aura plus de mariage possible sans ce papier. Les prêtresses devront veiller à avoir mon autorisation.

— Elles n'iront pas contre toi, annonce Avtrix. Tu sais à quel point elles te respectent.

— Alors c'est parti ! Divulguer l'information.

— Fais une proclamation royale, souffle Marénara. Appose ton sceau et personne ne pourra rien dire.

Elle me tend le document qu'elle vient de rédiger. Je prends le temps de le relire, nous ajoutons deux trois modifications avant de le remettre au propre. Je fais fondre la cire avec une certaine euphorie, puis j'appose le sceau royal avant de le remettre à Alea.

— Je te charge de t'assurer qu'il soit divulgué partout.

Elle hoche la tête en prenant le rouleau, puis elle s'incline avant de décamper.

Le changement est en marche et je ne reculerai devant rien.

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant