Chapitre 66 - Wisk -

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 Impuissant, je suis impuissant face à ce qui se passe.

— Donovan, Alea, crié-je en ouvrant la porte de la chambre de la reine.

Puis je regarde ses nouvelles gardes.

— Allez chercher Marénara et Avtrix ! aboyé-je.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande Donovan en arrivant en courant.

Je les laisse entrer, Vénus est dans un coin, elle tremble de tous ses membres. Donovan tente d'approcher, mais un bouclier se met en place autour de ma femme.

— N'approche pas, soufflé-je, elle va te tuer.

— Explique-moi, Wisk.

— Une vision, réponds-je simplement.

La jeune elfe s'approche, elle parle à mon épouse, mais elle ne semble pas l'entendre. Mon coeur se brise parce que j'ai vu ce qu'elle a aperçu, l'horreur pour une femme. Je ne peux même pas la toucher afin de la rassurer.

Brusquement, Vénus hurle. Un cri qui me déchire les entrailles, Donovan et Alea m'empêchent de l'approcher.

— Vénus ! crié-je afin qu'elle m'entende, mais rien.

Les larmes coulent sur son visage, nous la voyons souffrir et sommes impuissants. Je n'aurai jamais cru une telle chose possible. La souffrance s'inscrit sur ses traits, je ne sais pas ce qu'elle voit, mais cela la terrorise. J'ai envie de les envoyer valser afin de la réconforter, mais le champ de force me tuerai.

Les deux prêtresses arrivent en courant, elles sont essoufflées toutes les deux.

— Qu'est-ce qu'elle a ? demande Marénara.

— Une vision, annonce Alea.

— Ma pauvre princesse, murmure Avtrix en se postant près de la bulle. Tant qu'elle n'est pas terminée, elle ne peut pas revenir à nous.

L'autre jeune femme s'approche, elle semble réfléchir. Puis contre toute attente, elle glisse sa main sur le dôme. L'électricité glisse sur sa main, mais ne semble pas lui faire le moindre effet.

— Vénus, ma reine, c'est Marénara.

— Part avant que Nexus ne t'utilise, souffle-t-elle.

— Ma reine, tu sais que Zeus ne laissera pas cela arriver.

Je ne comprends pas tout de leur échange.

— Marénara est la femme de Zeus, sa seule épouse, murmure Avtrix à mon oreille.

Oh !

— Et tu crois que Hadès laisserait quoi que ce soit arriver à sa première protégée ?

— Pitié, fais cesser cela. Pitié, faites que ça s'arrête, pleure Vénus.

La prêtresse la touche et ma femme perd connaissance. Ensuite Marénara lui caresse la tête, le bouclier disparaît et je me jette sur ma moitié. Je la serre contre moi, mon cœur se brise devant son inconscience. Comment peut-elle supporter un tel fardeau ? Sa vision m'a glacée d'effroi, mais en plus elle doit tout ressentir, elle... Je maintiens son corps contre le mien, puis je la dépose dans notre lit.

— Dites-moi que sa vision s'est arrêtée, couiner-je.

— Oui, répond celle qui l'a endormi.

— Qu'est-ce qui se passait dans cette vision ? demande Alea.

— Nexus, il l'a détenait, il la torturait, elle s'est arrachée à moi pour que je ne perçoive pas la suite.

Je caresse ses cheveux avec douceur. Je me lève puis je vais chercher une tenue afin de la vêtir. Il y a tout de même un homme dans la pièce. Quand il me revoit revenir, il se retourne en comprenant que sinon il risque gros. Je suis à deux doigts de craquer complètement. Je lui enfile une tunique, Avtrix m'aide, puis nous la mettons sous la couette.

— Nous devons la laisser se reposer.

— Je ne peux pas la quitter, déclaré-je doucement.

— Wisk, tente Donovan.

— J'ai vu ce qu'il lui fera, je ne le permettrai pas et je ne sors pas d'ici. À son réveil, je refuse qu'elle soit seule, alors n'insistez pas.

Ils se regardent, puis hochent la tête. Je reste allongé près d'elle, mon cœur est en lambeau. Je l'ai vu la battre, rien qu'avec cette image, mes envies de meurtres se réveillent.

— Nous devons nous débarrasser du roi Flowers.

— Enfin, annonce une voix en entrant dans la pièce.

Nous nous retournons brusquement, je reconnais la voix de l'homme qui vient de se manifester.

— Hadès ! s'exclame Marénara en s'approchant du dieu et en l'enlaçant.

— Ma belle-sœur préférée ! Je suis content de te voir, il faudra que tu te décides à me rendre visite aux enfers, ricane-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Les autres s'inclinent, mais je ne bouge pas. Je me demande bien ce qu'il vient fabriquer ici.

— Wisk, déclare-t-il en posant sa main sur mon épaule.

— Votre déité, rétorqué-je sarcastique.

Il me sourit, avant de poser sa paume sur la tête de ma femme.

— Le temps est écoulé, je viens la récupérer.

— Quoi ! explosé-je en me redressant. Hors de question, elle est à moi !

Le dieu lève les yeux au ciel avant de secouer la tête.

— Enfin ! Tu te rends compte du bonheur que c'est d'être avec elle, soupire-t-il. Je suis content pour vous deux, mais je ne viens pas la chercher pour cela. D'ailleurs, c'était un subterfuge pour que tu la vois vraiment.

Il m'énerve, cependant je n'ai aucun doute que ce qu'il m'annonce est réel.

— Je vous ai choisi, Wisk. Alors, je vais aider ma reine et mon roi.

— Tu ne peux pas, s'insurge Marénara.

— Je fais ce que je veux, répond Hadès.

Il reporte son attention sur moi, avant de prendre ma main.

— Tu sais qu'elle n'est pas comme les autres Wisk. Je peux l'aider à faire face, mais tu ne dois pas la voir ainsi.

— Je ne te fais pas confiance.

— Je sais, ricane Hadès.

Il me tend la main, j'hésite un instant avant de la lui donner. Il caresse le dessus de cette dernière avant de se remettre à ouvrir la bouche.

— Je te jure de te rendre ta femme Vénus dès qu'elle ira mieux.

Cette simple phrase appose une nouvelle marque. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il disparaît avec le corps de mon épouse.

La colère s'empare de moi, j'envoie tout valser. 

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant