Chapitre 45 -Wisk -

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 Je ne vais pas tenir des lustres à ce rythme-là et maintenant que je l'ai goûté, ça va être encore pire. M'écarter d'elle m'a demandé toute mon énergie. Je n'aurai jamais pensé avoir une telle attirance pour cette femme, il y a encore quelques semaines. Désormais, l'évidence est claire pour tous : il y a bien quelque chose entre les souverains que nous sommes.

Mes agissements et ceux de Vénus devraient convaincre Nexus ou tout autre homme de rester loin d'elle. Si ce roi pense que je vais lui céder ma femme, il est loin de me connaître ! Je suis sorti de mes pensées par Donovan.

— Je fait conduire Riley jusque chez les prêtresses, annonce-t-il tout bas.

— Bien.

— Pourquoi l'as-tu laissé en vie ? demande mon ami excédé.

— Vénus a ses raisons et pour l'instant je ne veux pas que cela ruine ce que nous construisons.

— Il a essayé de la tuer.

— Par jalousie, soufflé-je. N'oublie pas qu'elle est la femme qu'il aime et qu'il devait épouser avant que je n'entre dans l'équation.

Mes paroles semblent pousser mon ami à réfléchir. Il glisse la main dans ses cheveux avec lassitude.

— Tu as raison, mais la prochaine fois je le tuerai !

— Et je ne t'en empêcherai pas, rétorqué-je.

La soirée bat son plein, je cherche ma femme des yeux, néanmoins je ne la vois pas. Par contre, je vois parfaitement les ennuis venir jusqu'à moi. Grande, la chevelure brune avec des mèches grises, des yeux en amandes bleues, des bijoux en argent, une robe blanche ne cachant rien de sa plastique parfaite, des talons mettant en valeur ses jambes et un sourire qui en dit long sur ses pensées.

— Pépins en approches, soufflé-je.

Lorsque Donovan l'aperçoit, il jure. Si je pouvais, j'en entreprendrais autant, cependant j'ai un certain rang à ne pas mettre en péril.

— Roi Wisk, déclare la jeune femme en me faisant une révérence.

— Mademoiselle Carlen.

— Oh ne soyez pas si formel, appelez moi Onas.

Je lui souris, préférant rester sur mes gardes. Elle n'a pas aimé que je la quitte et je sais qu'elle se venge toujours d'une façon ou d'une autre.

— Je ne vois pas votre dame, susurre-t-elle.

— Elle est allée prendre l'air, annoncé-je sans me départir de mon faux sourire.

— Je vais donc me présenter à elle.

— Non ! déclaré-je brusquement.

Onas sourit encore plus, elle vient d'obtenir une réaction de ma part. Je soupire avant de me rapprocher d'elle.

— Je n'ai aucune idée de ce que tu as à l'esprit, mais ne te fourvoie pas, je n'hésiterai pas à te détruire si tu mets mon mariage en péril.

La menace est claire et limpide. Elle pense me connaître, mais elle ne sait pas ce que j'ai dû affronter ces dernières semaines m'a changé. Je ne laisserai personne blesser les gens que j'aime et encore moins le faire intentionnellement. Peu importe le rang que cette personne occupe, si elle s'en prend aux miens je la réduirai en cendres.

— Crois-tu me faire peur ? questionne-t-elle tout bas.

— Je sais des choses, Onas. N'oublie pas que je peux te griller auprès des tiens si tu tentes quoi que ce soit.

— Je ne sais pas de quoi tu parles.

Elle essaie de feindre, cependant j'ai bien vu la lueur de peur dans ses yeux. Même si cela n'a duré qu'une seconde, j'ai eu le temps de l'apercevoir. Ma main se pose sur son bras, je sers.

— Tu me fais mal, souffle-t-elle.

— Si là tu souffres, imagine le choc si je venais à répandre ton petit secret. Hein, Onas, ce n'est pas ce que tu désires. Tu ne veux surtout pas que je révèle que tu as tué le prétendant masculin à ton titre.

Elle écarquille les iris, j'ai toute son attention.

— Même si c'était un monstre, soufflé-je, tu as tout de même ôté une vie elfique. Cela te vaudrait le bannissement et je te le dis, tu ne trouveras pas refuge dans nos royaumes.

L'eau remplit ses prunelles, mes menaces ne peuvent pas passer inaperçu.

— Est-ce que tu as bien compris ?

— Oui, majesté.

— Alors reste à ta place et ne t'approche pas de ma femme !

Elle hoche la tête avant que je ne la relâche. Onas se frotte le bras avant de s'incliner et de s'éclipser. Je sais que j'y ai été fort, son cousin était un être abominable qui a été violent avec elle. Je n'aurai pas dû emprunter cette voie, mais je n'ai rien trouvé d'autre pour la tenir éloignée.

— Tu y a été fort, déclare Donovan en me toisant.

— Je sais, soufflé-je mal à l'aise.

— Tu n'avais pas le choix, Wisk. Elle est trop dangereuse.

— Dangereuse pour mon couple, grincé-je.

— Pour nos royaumes, rétorque-t-il. Vénus ne doit pas te tourner le dos et si elle avait parlé avec Onas...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que Alea nous interrompt.

— La reine est partie, annonce-t-elle en me toisant.

— Partie ? Où cela ?

Je sens l'angoisse monter dans mon corps.

— Avec votre garde, elle retourne au Palais.

— Pourquoi ?

— Elle s'est sentie fatiguée.

Entre le sauvetage de ma mère, sa perte de contrôle de l'autre jour et l'orgasme que je lui ai donné, je veux bien croire qu'elle soit épuisée.

— Merci.

Elle hoche la tête avant de se poster à nos côtés. Donovan la déshabille du regard comme d'habitude, mais elle ne prête visiblement pas attention à lui, ce qui est étrange. Ils ont coutume de se chercher tous les deux, sans que cela n'aille plus loin.

Je l'observe quelques instants avant de reporter mon attention sur la soirée organisée par mon ami Aimon. J'aurai aimé que Vénus reste, j'aurai aimé la faire danser.

Dommage, une prochaine fois...

L'initiation d'une reine - Romantasy -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant