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Je rouvre les yeux et sens le torse musclé de Jayden tout contre ma joue ; ses mains autour de mes hanches sont douces et chaudes.
Cette sensation me rassure, j'ai tant envie de prolonger cet instant et rester là sans bouger, blottie contre lui. Mais quelque chose me trahit, ma respiration peut être ou encore les battements de mon cœur :- « Laïla ? » Dit-il d'une voix si douce.
- « J'ai mal à la tête » Voici la seule chose que j'ai pu bafouiller d'une voix tremblante.
- « Qu'as-tu vu, cette fois ? »
- « La même petite fille à table, le même bruit de cuillère de sa mère que la concubine a fait tomber subtilement par terre avant de s'en aller en courant comme si elle allait vomir. »
- « Bizarre, cela ressemble à des souvenirs... Qu'en penses-tu ? »
En effet, cela ressemble bel et bien a des souvenirs mais a qui appartiennent-ils ? A moi ou a un être qui m'est cher ? Je ne peux lui demander tout de suite car lorsque mes yeux retombe sur lui, Jayden a dû prendre conscience que nous sommes encore blottis et me lâche, le visage tout rouge, en s'excusant. Mon corps redevient froid comme à chaque fois qu'il me relâche après m'avoir sauver de ces souvenirs qui me hantent. Cela est redondant, ennuyant. J'ai l'air d'une princesse sans défense que son chevalier vient secourir à chaque danger. C'est pourtant bien ce que toute femme du royaume de France ou du royaume d'Espagne se doit d'incarner. Je ne veux pas paraître hautaine, vile ou encore sans manières mais cette idée me dérange particulièrement et je ne peux m'y résoudre.
Jayden ne me trouverai pas étrange lui, il est le seul dans ce bateau et je pense même l'un des rares hommes de son royaume à avoir cette même animosité envers cette idée minimaliste du rôle féminin. Nous nous rendons dans nos cabines respectives, moi accompagné par des pensées explosives et lui accompagné par un silence que je ne peux démêler.
Je dois cesser ces pensées qui ne peuvent me mener vers une seule et unique réponse. Il faut se reposer avant notre arrivée au royaume d'Espagne, demain.La lune est bien lumineuse ce soir. Elle traverse la vitre sale de mon hublot. Il fait froid. Les draps en coton ne réchauffe en rien mon corps coupable. Coupable du sang versé pour me couvrir. Est-ce la lumière de la lune qui m'éblouit et m'empêche de dormir ? Ou alors le froid qui me fait grelotter ? Ou encore mes pensées pour ces peuples envoyés en masse vers un territoire nouveau, contre leur gré, esclavagé et surtout qui me sont identique en tout hormis une simple couleur de peau.
Mais je dois être honnête c'est la peur qui m'empêche de dormir. La peur de dormir. La peur de demain. La peur de rêver. La peur de me réveiller.
Même si les rêves ont l'air moins violent qu'au départ, je crains que cela ne recommence. J'ai d'autant plus peur depuis que l'idée que ces rêves sont le reflet de souvenirs réels. Essayons de penser a autre chose. J'attrape un livre de médecine de ma valise et le parcourt.
Les plantes médicinale : le pavot à des propriétés sédatives. Voici une découverte que l'on tient de nos cher égyptiens. La fameuse belladone est utile pour les spasmes et cela a été révélé par les Assyriens.
Mes yeux se ferment au rythme des pages qui passent.
Mon regard se pose sur...╔══════════ ❀•°❀°•❀ ══════════╗
C'est la petite fille ? Elle a tellement grandi, j'ai du mal à la reconnaitre tant cette dernière a changé, et non seulement de l'extérieur ! Que s'est-il passé ? À présent, elle est si froide, si irascible...
Je sens tout cela au fond de mon propre être. Seul l'oiseau blessé, gisant sur le parterre du jardin où elle se promène, la fait réagir. Elle le ramasse délicatement et court dans ses appartements.- « Il faut que je désinfecte son aile et que je lui fasse un bandage.»
Elle le pose sur une serviette, récupère un de ses livres ainsi que sa petite trousse de soins. Cela fera l'affaire.
Ses gestes précis et efficaces me remplissent le cœur de fierté joyeuse.
Contre tous et contre tout, elle se sent utile.╚══════════ ❀•°❀°•❀ ══════════╝
Un sursaut suffit pour me sortir de ce rêve. Non, ce n'était pas un rêve j'en suis persuadé ce sont des souvenirs, c'était évident. Les miens, je suppose. Comment de simples rêves pourraient traiter d'une même personne à des âges différents. Il y a un moyen de savoir qui je suis, ces rêves vont me le permettre. Une peur persiste dans mon cœur. Est-ce une bonne chose de connaitre mon passé? Si mon propre corps a rejeté ces souvenirs, cela peut signifier qu'ils sont trop dure à porter. Sans oublier la possibilité que je puisse faire partie de ces nobles cruel et exécrable que Jayden déteste tant. Cette confiance que nous avons construit pourrait s'émietter en un instant. Cette seule éventualité me donne une sensation d'étouffement. J'ai besoin d'air. La couverture en coton est la première chose que je retire faisant tomber par la même occasion le livre de médecine que je lisais avant de m'assoupir.
Le temps ne fonctionne plus dans ma cabine, elle a l'air identique, la lueur de la lune continue d'éclairer le vieux bois poussiéreux. Mes pensées tambourinent toujours aux parois de mon crâne. La sensation de ne pas m'être assoupi est si forte que l'idée de remettre en question ces souvenirs, est alléchante.
Pourtant le couloir animé de pas pressés vient rompre le sortilège qui me paralyse et cette peur qui m'étouffe.
Ce sera sûrement la dernière fois que j'attrape un de ces pantalons trop large pour mon corps maigre. Cela ne m'empêche pas de l'enfiler précipitamment afin de pouvoir sortir de cette pièce qui me rendra malade. Je n'ai aucune idée du temps que j'ai pu passé à dormir mais je sais bien que les bras de Morphée sont devenu les bras d'Azraël. Ce n'est plus un refuge mais un piège.
La porte s'ouvre sur un Tadeo pressé qui prend tout de même de son temps pour s'arrêter à ma vue.- « Bonjour dame Laïla. Que faite vous levé à cette heure ? Nous ne jetons l'encre que dans deux heures. »
- « Sir Tadeo, bonjour. J'ai eu un sommeil revigorant, mon aide vous sera une bénédiction. »
- « Cela est contraire à mes principes. Je m'excuse, c'est inconvenable à votre rend. Jamais je ne pourrai faire subir à une dame de telles tâches ingrate si tôt dans la journée. »
- « Je comprends, ma place dans cet équipage est en effet inexistante. Cela m'a été prouvé plus d'une fois, mon aide est inutile. Apres tout une femme n'a pas sa place sur un tel bateau. Je m'excuse de déranger votre quotidien ainsi que d'être un tel poids pour vous. » Ma mine attristé composé de toutes pièces a réussi à faire se sentir coupable le chevalier dévoué. Je m'en veux d'employer de tel stratagèmes. Ce pauvre Tadeo ne mérite pas que je joue avec ses émotions de la sorte. Excuse moi Sir Tadeo mais la simple idée de replonger dans l'obscurité de cette cabine m'effraie. Peu importe la méthode, je refuse d'y retourner. - « Agréable journée Sir Tadeo ». Ma révérence n'eut pas le temps d'être complète car Tadeo revient aussitôt sur sa décision.
- « Ce n'est pas ce que je voulais dire Dame Laïla ! Vous nous êtes très utiles, même indispensable. Je suis la preuve vivante de vos exploits. Celui qui ose nié vos capacités pour l'unique raison que vous êtes une femme n'est rien d'autre qu'un sot. Votre aide sera un honneur, si vous voulez toujours m'accompagner ? » Explique t-il maladroitement.
Son bras tendu m'invite à l'accompagner ce que j'accepte sans aucune hésitation. Le pauvre homme a foncé tête baissé dans mon jeu. Tadeo est très sincère, il sera une personne de confiance pour mon séjour au Royaume d'Espagne. Je suis rassuré de l'avoir à mes cotés. Il est très différent de Jayden. Mais n'en est pas moins agréable. Il n'ose même pas lever les yeux sur moi tant ses principes guident ses actions. Voilà un homme bien loyal et respectueux.
...À suivre🌹🥀
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Femme malgré tout
Roman d'amourUne femme, un don interdit. Me réveillant sur un bateau de soldats espagnols, je suis une simple Française qui ne se souvient de rien. Rien, hormis mon don exceptionnel pour la médecine. Un don qui m'est pourtant interdit étant une femme au XVIIe s...