Léna - Tome 1 : Les Diables

Chapitre 15 - Seriana

Dzarkin en avait marre de ces humains. Tharx était revenu blessé en lui annonçant que tous les Diables qui l'avait accompagné avaient été tués. Cela avait mis le roi des Diables dans une colère noire. Comment les humains osaient-ils le défier ainsi ? Ils le payeraient très cher. Surtout ces deux humains plus puissants que les autres qui à eux seuls avaient exterminés une grande partie de son armée.

Un de ses serviteurs lui annonça que la jeune humaine qui le servait souhaitait lui parler. Le grand Diable fit signe qu'il acceptait. Il lissa sa tunique en faisant attention à ne pas la déchirer avec ses griffes et s'installa tranquillement sur son trône composé d'ossements humains qui était bien plus confortable qu'il n'y paraissait.

Elle entra et se prosterna devant lui. Il lui fit signe de se relever et lui demanda pourquoi elle voulait le voir.

«- Je suis au courant des problèmes que vous avez eu avec les humains. Je sais aussi que vous avez banni Seriana qui n'a pas été capable de réussir ses missions. Je souhaite la remplacer, j'en suis parfaitement capable.

- Je n'en doute pas, tu as de grandes capacités. Et si tu croises Seriana sur le territoire humain, n'hésite pas à la tuer. Je ne pouvais pas la tuer par principe, je suis tout de même son père. Mais rien n'empêche que toi tu le fasse...»

Les yeux glacés de la jeune femme pétillèrent de plaisir.

«- Je ne vous décevrais pas comme l'a fait votre fille.

- Je te fais confiance, Alicia.»

Allongée sur la plage, Seriana reprenait tranquillement son souffle. Elle s'était laissée porter par le courant qui l'avait déposé sur la berge mais sa blessure la faisait toujours souffrir. Elle ne saignait plus, mais il était possible qu'elle ne guérisse jamais. La jeune femme aux cheveux rouges maudissait son père qui lui faisait subir tout cela. Finalement, elle était contente d'avoir quitté les Diables. Ils étaient incapables de ressentir des sentiments et elle ne s'était jamais sentie aimée. Elle se demandait si elle devait essayer de rejoindre les humains, il était possible qu'ils ne l'acceptent pas. Certes, elle ressemblait en tout point à une humaine, mais le détail de ses cheveux rouges risquait de les effrayer.

Elle se tordit soudainement de douleur. La blessure infligée par son père recommençait à la tirailler. C'était insoutenable, elle finit par s'évanouir.

Lorsqu'elle se réveilla, il faisait déjà nuit noire. Seules la lune et quelques étoiles éclairaient la plage et Seriana dut plisser les yeux pour regarder autour d'elle. Il ne semblait pas y avoir de dangers quelconque. Elle se releva alors péniblement et se décida à avancer, elle n'allait pas rester éternellement ici. Chaque pas la faisait souffrir mais elle ignora la douleur, il lui fallait être forte pour résister jusqu'à ce qu'elle trouve des humains, avec un peu de chance, ils seraient capables de l'aider.

Elle continua à suivre le petit sentier qu'elle avait découvert jusqu'à ce qu'elle voit une grande muraille. C'était vraisemblablement une construction humaine. C'est à ce moment là qu'elle hésita, les humains étaient tout de même ses ennemis à la base, pouvait-elle vraiment leur faire confiance ? Le temps de réfléchir, elle décida de s'installer dans la forêt et d'attendre au moins que le soleil se lève. Elle trouva même quelques plantes qui purent un peu atténuer sa douleur. Elle s'installa sur la mousse verte au pied d'un grand chêne et se rendormit.