Chapitre 11 - La sentence du roi

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Il se regardait dans son grand miroir incrusté de diverses pierres précieuses dont certaines étaient mêmes inconnues pour les humains. Comme chaque jour, il observait son visage qu'il jugeait parfait, il ne possédait pas de nez, ses narines se trouvaient sur le dessus de sa tête entre deux cornes pointues et imposantes. Ses petits yeux rouges étaient particulièrement effrayants et envoûtants lorsqu'on les fixaient, ce qui l'amusait beaucoup, il se délectait de la peur des autres. Sa bouche était remplie de grandes dents pointues qui permettaient de laisser des blessures graves sur ses ennemis, ne les lavant jamais, il y avait encore des tâches de sang sur certaines. Son corps, lui ressemblait à celui des humains à quelques détails près. Ses mains et ses pieds finissaient par des griffes recourbées et tranchantes, des poils courts et rouges vifs le couvrait et une longue queue fourchue traînait derrière lui lorsqu'il se déplaçait.

Toujours aussi satisfait de son apparence, il tourna le dos au miroir et appela ses serviteurs afin qu'ils l'habillent. Il portait une tunique orangée et or ainsi qu'une cape assortie qui parvenait par sa longueur à recouvrir sa queue. Quand il se jugea prêt, il demanda à un de ses serviteurs de faire venir sa fille. Elle allait payer sa faute.

Quelques minutes plus tard, elle arriva, ses longs cheveux rouges flamboyants attachés en une haute queue de cheval, accompagnée du serviteur qui s'inclina avant de partir discrètement. Sa fille se prosterna devant lui et décida de commencer à parler.

«- Père, dit-elle de sa langue natale - le dialecte Diable - je suis désolée, j'ai failli à ma mission, mais cela ne se reproduira plus, je vous le jure.

- Je ne veux pas de tes excuses de faible. Tu n'a pas exaucé mon souhait, ce n'était pourtant pas bien compliqué, il la fixait de son regard impitoyable et elle baissa les yeux, regarde moi quand je te parle ! J'en ai assez de ces échecs constants.

- Pitié, je ne vous décevrais plus !

- Silence ! Tu ne mérites même pas de vivre. Tu as de la chance d'être ma fille, je te condamne seulement à l'exil définitif.

- Non ! Répliqua-t-elle, où vais-je pouvoir aller ?

- Je t'ai dit silence !»

Il lui asséna un violent coup de griffe qui lui ouvrit une profonde entaille dans le ventre. Elle hurla de douleur en appuyant sur sa blessure pour stopper l'hémorragie.

Le Diable ne s'en souciait pas plus que ça, il fit venir le chef de son armée qui arriva très rapidement. Il s'appliqua alors à réciter la formule d'usage.

«- Moi, roi des Diables, envoie Seriana en exil. J'exige qu'elle soit jetée à la mer près de la côte du territoire humain. Elle ne pourra en aucun cas revenir à Azalor.

- Bien maître, répondit le chef de l'armée avec une révérence.»

Ils s'emparèrent de la jeune fille qui se débattait furieusement et exécutèrent l'ordre du roi.


Léna - Tome 1 : Les DiablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant