__**Thème 56 : Images d'Halloween**__
Choisissez une image et écrivez une fic dans laquelle vous allez l'intégrer. Minimum 500 mots.
Froid. Douleur. Poids sur sa poitrine. Essoufflement. Danger. Danger. Danger.
Steve revint à lui avec la sensation poignante d'être dans une situation de vie ou de mort. Sa tête tambourinait, ses poignets et ses chevilles semblaient être cisaillés, son épaule droite était en feu et du poids s'accumulait sur lui. Il tenta d'ouvrir les yeux, sans succès, ce qui pesait sur lui était trop lourd pour ses paupières. Il ouvrit la bouche et remarqua qu'une sorte de toile rapait contre ses lèvres.
Soudain, les souvenirs lui revinrent : la prise d'otages, son échange contre la libération de Danny et Grace, le sac sur la tête, les liens autour de ses poignets. Ils avaient roulé, il pensait qu'ils s'étaient arrêtés vers une zone abandonnée, maudite d'après les locaux. Ils avaient marché puis ils lui avaient ordonné de s'arrêter. Le sac était toujours sur sa tête, ses poings liés, ils avaient attaché ses chevilles. Le canon d'une arme dans son cou et l'absence de la vue l'avaient empêché de chercher à s'échapper. Ses dernières entraves ajoutées avaient condamné toute possibilité de fuite.
Une détonation.
La douleur fulgurante qui avait explosé dans son épaule l’avait déséquilibré. Le sol était bas, bien plus bas que sa propre hauteur.
Un trou. Une tombe.
Le choc l'avait assommé.
Un trou. Une tombe qui se faisait recouvrir de terre afin de la refermer.
Steve s'agita.
La terre était lourde et froide sur lui, l'air la pénètrait à peine. Tout était silencieux sous terre, gelé, mais pas mort. Il n'était pas encore mort.
Steve s'agita, tira sur ses liens, déplaça ses mains en sens opposé afin de pouvoir se libérer.
Des décharges de douleur lui transperçaient l'épaule droite et le poignet gauche. Il avait l'impression de s'arracher peau et chair pour tenter de se libérer. Peu importait, c'était la douleur ou la mort.
A moins que ce ne soit la douleur et la mort. Ses poumons brûlaient sous l'effort fourni et par l'absence d'oxygène entrant. Des vertiges prenaient le prisonnier, mais il n'abandonnerait pas.
Soudain, une secousse agita ses bras, multipliant par dix la douleur dans son épaule, mais signifiant la liberté de ses mains.
A bout de souffle, la tête prise de vertiges, le militaire se mit à fouiller la terre vers ce qu'il espérait être la surface. Il suffoquait, il devait vite retrouver l'air libre.
Enfin, son bras sortit de terre, Steve tenta de se libérer, mais il était trop profond, il n'avait plus d'air, il n'arrivait plus à lutter contre l'évanouissement.
Le noir prit possession de son esprit.
Danny sortit en courant de la voiture de police, gyrophares en route et sirènes hurlantes, alors qu'elle n'était pas encore à l'arrêt. Le téléphone de Steve bornait dans ce cimetière abandonné des locaux, mais pas des fans d'Halloween.
Devant lui s'étendait un sol dénudé de végétation, à l'exception de quelques arbres décharnés, mais riche en pierres tombales et citrouilles creusées en visages terrifiants, illuminées de l'intérieur.
Terrorisé à l'idée de ce que ce tableau pouvait signifier pour Steve, Danny se mit à sa recherche.
Alors, qu'il avançait vers la source du signal GPS, une main noire sortit du sol. Danny fit un bond d'horreur, son cœur battait trop vite, ses yeux fixèrent le membre qui s'arrêta de bouger au bout de quelques secondes, avant de se reposer sur son téléphone. Il comprit.
Il hurla le nom du commandant et se précipita pour saisir sa main. Il commença à déloger la terre qu'il devinait au niveau du visage prisonnier tout en appelant pour de l'aide. Lou, Junior, Tani et Adam furent vite auprès de lui pour creuser.
Danny priait pour qu'ils ne soient pas arrivés trop tard et quand ils firent apparaître le corps inerte sentit une partie de son cœur s'arrêter de battre. Sans hésiter, il se glissa dans le trou, une jambe de chaque côté du torse immobile, retira le sac et posa sa bouche sur celle de Steve. Il débuta son massage cardiaque avec l'énergie du désespoir pendant que l'équipe urgeait les secouristes à s'approcher.
Souffler. Masser.
Souffler. Masser.
Souffler. Masser.
Souffler. Masser.
Souffler. Masser.
Les secouristes le relayèrent avec leurs équipements. Tani pleurait dans les bras de Junior qui avait le visage fermé. Lou et Adam marmonaient des prières à il ne savait quels dieux. Danny avait l'impression d'agoniser, il ne sentait pas les larmes qui coulaient sur ses joues.
Soudain, les secouristes arrêtèrent le massage. Avec efficacité, ils placèrent le commandant sur un brancard et l'amenèrent à l'ambulance. Danny monta avec eux, le cœur de Steve était reparti, mais l'état du blessé restait critique.
