Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l'air de pleurer de joie

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- Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l'air de pleurer de joie. Paul-Jean Toulet

Danny entendit la porte de son cachot se refermer avec soulagement. Du sang frais coulait sur ses paupières et emplissait sa bouche. Ses côtes cassées rendaient sa respiration difficile. Ses jambes brisées l'empêchaient de se déplacer autrement qu'en rampant. Il avait depuis longtemps abandonné l'idée de se couvrir de vêtements, ceux qu'il portait lors de son enlèvement avaient été réduits en lambeaux par les séances de passage à tabac. Au départ, il avait tenté de s'enfuir, ou de ne pas crier lorsque ces hommes s'escrimaient à le démolir, mais il avait fini par cesser de lutter. Rapidement, ses geôliers lui avaient expliqué que ce n'était pas lui qu'ils voulaient, mais Steve. Que lui aurait la vie sauve, qu'il pourrait revoir la lumière du jour et ses enfants si Steve prenait sa place. Or, Danny ne savait pas comment contacter son ancien collègue et même s'il l'avait su, il n'en aurait certainement rien dit. Steve, qui avait quitté Hawaï près d'un an auparavant pour prendre soin de lui, avait été et était toujours la personne la plus importante pour lui après ses enfants, l'homme dont il était tombé secrètement amoureux. Il redoutait autant qu'il espérait le voir arriver dans son enfer personnel pour le sauver, mais le temps passait et ses kidnappeurs s'assuraient de le lui faire savoir. Régulièrement, ils lui donnaient un journal parlant des non avancées de l'enquête sur sa disparition et que personne ne savait où était Steve. Les journaux parlaient des passages à tabac dont il était victime et qui étaient filmés avant d'être envoyés à Grace et au 5-0.

C'était certainement ce qui lui faisait le plus mal, bien plus que les coups, de savoir le mal que ça faisait à ses enfants et à ses amis. Il ne doutait pas que chacun des membres de l'équipe faisait de son mieux pour contacter Steve, mais voilà, Danny était dans cette cave humide depuis six mois. Qu'attendait donc Super Seal pour venir le sauver ?

Danny tremblait de froid ou de chaud, il ne savait plus. Depuis quelques temps il s'était mis à tousser. Une toux grasse qui lui déchirait la gorge et le laissait essoufflé. Une toux ensanglantée qui annonçait la mort. Il n'allait plus tenir longtemps, il le savait. Ses côtes cassées menaçaient de s'enfoncer dans ses poumons à chaque toux et à chaque passage de ses tortionnaires. Sa fièvre lui donnait peu d'espoir de revoir ses enfants un jour. Steve semblait l'avoir abandonné. Son dernier espoir était que quelqu'un réalise lors du visionnage de la vidéo que ses ravisseurs venaient de faire, à quel point il allait mal et qu'il accomplisse un miracle. Il en était là, après neuf mois en enfer, à s'en remettre à un miracle. Neuf mois, le temps qu'il fallait pour créer la vie, mais dans son cas, pour le faire dépérir.

Sa porte s'ouvrit, la lumière blanche soudainement allumée l'aveugla. Il mit difficilement un bras sur ses yeux pour les protéger de cette agression. Il ne prêta pas attention aux paroles dites au-dessus de lui, la fièvre et la douleur l'abrutissaient bien trop pour cela. Un premier coup de pied dans son ventre le fit grogner de douleur et se replier en position fœtale. Les coups se mirent à pleuvoir sur lui, son corps entier était source de douleur. Il entendit à plusieurs reprises ses os craquer alors qu'il était submergé par une peine plus vive que les autres. Il se mit à tousser, s'étouffant avec le sang qui lui envahissait la bouche. Les coups ne cessaient pas, il ne parvenait plus à respirer. Ça y était, le jour de sa mort était arrivé, noyé dans son propre sang. Des larmes se mirent à couler, autant à l'idée de mourir qu'au manque d'oxygène. Sa tête se mit à tourner, ses poumons le brûlaient, la douleur fut partout en lui jusqu'à ce que le noir l'englobe.

Une lumière pâle semblait l'entourer, était-il mort ? Non, il avait mal, trop mal pour être mort. Danny cherchait à comprendre ce qu'il lui arrivait. Il était ballotté à un rythme assez important, le sol ne bougeait habituellement pas ainsi. Il lui sembla qu'il était porté par deux bras forts et qu'il était plaqué contre un torse musclé. Un de ses tortionnaires ? Non, l'odeur... l'odeur de cet homme, il la connaissait. Soudain, la lumière autour de lui fut plus forte, de l'eau se mit à tomber sur son corps dénudé et des chants d'oiseaux lui parvinrent. L'air doux du printemps lui fit du bien après des mois dans sa geôle nauséabonde. Perdu, ne parvenant pas à comprendre ce qu'il lui arrivait, il entrouvrit les yeux. La lumière l'aveugla un instant, mais entre ses paupières entrouvertes, il aperçut une silhouette qu'il connaissait que trop bien. Cette vision réchauffa son cœur, mais Steve ne pouvait pas être là, pas neuf mois après avoir espéré qu'il vienne à son secours. Il ne pouvait pas être venu pour le voir mourir dans ses bras.

"J'hallucine, c'est ça ? chuchota-t-il faiblement.

- Non, je suis là Danno, je t'emmène à l'hôpital.

- Ils vont te tuer...

- Je sais, je me suis chargé d'eux, répondit-il d'une voix sinistre, faisant frissonner Danny. Économise tes forces.

- J'ai cru que tu m'avais oublié.

- Impossible, je tiens trop à toi."

Quelques larmes se mélangèrent à la pluie sur les joues du blond. Son calvaire était fini, Steve l'avait sauvé, il pouvait se laisser aller à sa fatigue le cœur en paix. Ce qui suivrait serait la fin d'une vie... Il y avait encore quelques mots qu'il voulait prononcer avant de se laisser aller à sa torpeur :

"Je t'aime Steve."

Sur cette déclaration, Danny perdit connaissance, n'entendant pas les mots prononcés par le brun en réponse.


Après l'explosionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant