C'est seul que Drago arpenta le passage secret en direction de l'école. Quand il émergea du tunnel le saule cogneur demeurait encore immobile. Il ne se remit à bouger que quand Drago fut hors de portée de ses grosses branches. Le jeune sorcier se tourna pour observer les gros poings de l'arbre voler autour de son tronc. Il s'assit sur un rocher un instant. Le soleil s'était couché et le parc était silencieux.
Il venait de vivre le moment le plus frustrant de son existence. Hermione, à sa portée, mais trop brisée pour qu'il ne puisse l'approcher, tout ça par sa faute. Au fil des heures elle s'était habituée à sa présence et avait finit par se détendre. Il l'avait vu discuter avec Luna, rire à une blague de la belette, boire le thé que lui avait servit Ginny. Mais elle ne l'avait plus regardé de la soirée et il n'avait plus dit un mot.
Drago avait décidé que s'en était trop pour lui quand Weasley avait posé une main sur l'épaule d'Hermione pour lui souffler quelque chose à l'oreille. Il s'était levé, avait salué tout le monde puis avait pris la fuite après avoir promis à Blaise qu'il reviendrait un autre soir. Promesse qu'il n'était pas certain de vouloir tenir.
Il avait mal au cœur, mal au corps. Son âme semblait brûler, le suppliant de retrouver celle d'Hermione. Mais elle n'était pas prête pour le retrouver, il ferait en sorte qu'elle le soit, mais pas ce soir.
Il regagna le château d'un pas lent, pas particulièrement désireux de se retrouver à nouveau seul. Les couloirs étaient déjà vide malgré qu'il ne soit pas encore l'heure du couvre feu. Quand il passa devant la grande salle il croisa le professeur Mcgonagall qui en sortait par la grande porte. Elle s'arrêta pour l'observer, il n'eut même pas besoin de parler. Elle s'approcha de lui et posa une main délicate sur son bras. Drago faillit s'effondrer à ce contact bien trop maternel. Elle le regarda d'un air triste.
« Le temps répare mon garçon. » Lui souffla t-elle pour le réconforter.
« Je ne suis même pas certain du temps qu'ils nous restent. » Se contenta t-il de répondre en s'écartant poliment de la professeure.
Il sentit son regard le suivre quand il s'éloigna dans le couloir pour rejoindre son dortoir.
La semaine se déroula comme s'il n'avait jamais mit un pied dans la cabane hurlante. Il n'était pas aller voir Rogue pour lui conter ce qu'il s'y était passé, il ne lui avait pas non plus demandé s'il pouvait s'y rendre à nouveau. Il n'était pas certain de le désirer. Drago avait continuer de se mouvoir tel un bon mangemort dans l'école. Surveillant et punissant chaque travers dont il était témoin. Il n'avait loupé aucun cours de la semaine mais n'avait adressé la parole à personne. Les seules fois où ses cordes vocales avaient servi, c'était pour prononcer le nom d'Hermione qui était toujours le mot de passe de son dortoir. Une pointe plantée dans son cœur chaque soir mais dont il savourait la douleur. Prononcer son nom était une manière de se rappeler que leur histoire était réelle, qu'il n'avait pas inventé tous ces sentiments.
Ce samedi matin il fut réveillé par le Directeur qui toquait à la porte de son dortoir. Il se leva rapidement et enfila ses vêtements de la veille pour aller ouvrir. Il ne comprenait pas pourquoi Rogue s'en tenait aux formalités de toquer à la porte. Il pouvait entrer comme il le voulait dans chaque pièce de ce château.
Drago ouvrit la porte en le regardant à peine, déjà las de cette conversation qui n'avait pas encore débutée. Il ne voulait pas parler d'Hermione. Il ne voulait parler d'elle avec personne d'autre qu'elle même. Il s'affala dans son canapé, devant le feu crépitant qui réchauffa son visage. Le Directeur s'approcha mais ne prit pas la peine de s'asseoir. Drago espéra donc que la discussion soit de courte durée.
