C'est après de courtes négociations que Dumbledore avait silencieusement approuvé leur volonté de dormir dans la même chambre. Ils avaient visiblement débité un tas d'arguments dans le seul but de faire rire le portrait car il n'avait émis aucune volonté de les séparer. Il avait suffit d'un hochement de tête pour que les amoureux file vers la chambre d'Hermione pour n'en ressortir que tard le lendemain matin.
C'est ainsi qu'ils passèrent la semaine, sans se détacher l'un de l'autre. Drago avait séché chaque cours sans même se préoccuper des conséquences, l'idée d'aller en cours lui était devenue complètement obsolète. Rogue avait voulu venir le réprimander mais le portrait de Dumbledore l'avait rembarré. A quoi servait il d'étudier quand on allait mourir ? Avait-il demandé au directeur.
Il s'était entraîné au combat avec Hermione, dans le salon, sous l'œil vigilant de leur tutelle. Drago lui avait apprit quelques sorts utiles qu'elle n'aurait jamais vue derrière les portes d'une salle de classe, du moins pas du temps où elle allait en cours. Ils n'utilisaient jamais leurs pouvoirs, pas même dans l'intimité de leur chambre, sachant pertinemment que Dumbledore le sentirait. La magie avait parfois été difficile à retenir, surtout quand Drago se retrouvait blottit dans les bras nus d'Hermione au milieu de la nuit.
Le sorcier avait très mal dormit cette semaine. Il s'était souvent réveillé au milieu de son sommeil et avait passé plusieurs heures sur le canapé de la salle commune, le regard perdu dans le feu de la cheminée. Il savait que Dumbledore l'avait souvent observé en silence mais il n'y avait pas prêté attention. Chaque nuit il s'était demandé ce qu'on attendait pour déclencher la bataille. Non pas qu'il avait hâte de quitter ce monde, mais l'attente était une vrai torture. Drago profitait chaque jour d'Hermione comme si c'était leurs derniers instants mais il ne savait pas vraiment quand aurait lieu leur dernier baisé, leur dernier sourire, leur dernier je t'aime. C'est ce qui l'empêchait de dormir, l'impression de perdre des instants précieux.
Mais chaque nuit Hermione se réveillait aussi et venait le chercher sans rien dire pour le ramener près d'elle..
Ce vendredi soir fut le soir choisit par Rogue et McGonagall pour venir leur rendre visite. Ils n'étaient pas encore venu les dérangés, sauf en début de semaine pour sermonner Drago au sujet de ses absences. La raison de leur visite était donc tout à fait explicite.
McGonagall les intima à les rejoindre sur le canapé une fois que le directeur eut refermé la porte. Drago sentit Hermione se tendre dans son dos, toujours sur le pas de la porte de sa chambre. Il sentait qu'elle n'avait pas envie d'affronter ça. Malgré son grand courage de Griffondor, elle ne voulait pas quitter la sécurité de leur dortoir. Drago la savait épuisée, il l'entendait pleurer chaque nuit avant qu'elle ne viennent le chercher dans le salon.
Ils obéirent pourtant à la demande de McGonagall et s'installèrent sur le fauteuil le plus près du feu. Le silence qui tomba était le plus lourd qu'il fut donné à Drago de vivre. Il observa le portrait de Dumbledore dont la mine était aussi dure que celle de Rogue.
« C'est l'heure. » Parla enfin Hermione sans vraiment poser la question. Rogue hocha la tête et l'estomac de Drago se serra.
« La bataille aura lieu demain. » Confirma le directeur.
« Comment cela se déroulera t-il ? » Demanda Hermione pour répondre à l'interrogation de Drago. Elle savait très bien qu'il n'était pas en mesure de prononcer le moindre mot.
« Le professeure McGonagall enverra tous le monde au Ministère demain matin en les faisant transplaner dans les bureaux de nos différents alliées là-bas. Ensuite nous déclencheront l'alarme en même temps que je partirais rejoindre le Seigneur des ténèbres. Il faudra agir vite pour que rien ne paraisse suspect. Si il entend dire que le Ministère a était évacua il hésitera à m'y suivre. Quand je tuerais le serpent vous le saurez Drago. Potter le ressentait chaque fois que l'on détruisait un horcruxe. Vous préviendrez le professeure McGonagall et vous vous mettrez tous en position. J'attirerais ensuite le Seigneur des ténèbres jusqu'à vous. Il ne restera dans le Ministère que ceux qui veulent encore se battre. Si nous agissons rapidement il n'aura peut-être même pas le temps d'appeler ses mangemorts. » Expliqua rapidement le directeur.
« Vous avez décidé de tout ça cette semaine sans jamais venir nous en parler ? » S'offusqua Hermione, visiblement très agacée à l'idée d'être mise à l'écart des réunions stratégiques.
« Nous ne voulions pas vous déranger, Dumbledore nous a fortement conseillé de ne pas venir. » Intervint McGonagall en haussant un sourcil vers le portrait qui émit un léger rire.
Le silence retomba soudain entre eux.
« Quand devrais je mourir ? » Demanda alors Drago, le regard perdu dans le feu. Il entendit pourtant Rogue déglutir difficilement.
« Le plus tard possible, quand votre pouvoir sera au plus fort. J'imagine que vous le sentirez. » répondit le directeur.
Drago acquiesça et attrapa la main d'Hermione sans la regarder. Elle sera fort ses doigts, si fort qu'elle aurait pu les briser. Il sentit le regard de la professeure et du directeur se tourner vers leurs mains enlacées.
« Bien, je pense que nous allons vous laisser. » Dit McGonagall en se levant. « Je viendrais vous chercher demain matin. »
Drago et Hermione hochèrent tous les deux la tête alors que Rogue se levait à son tour. Il se pencha vers eux et déposa un petit flacon vert sur le table. Drago observa la fiole puis haussa un sourcil en se tournant vers le directeur.
« Pour votre sommeil. » Clarifia t-il avant de suivre McGonagall pour sortir du dortoir.
Une fois seul, Drago entendit Hermione souffler péniblement et la pression de ses doigts se desserra. Il se tourna vers elle, inquiet. Il eut à peine le temps de voir son visage qu'elle tomba dans ses bras et s'y blotti comme si elle essayait d'entrer en lui.
« Je suis désolée, je suis désolée. » Répéta t-elle en s'arrêtant seulement le temps de sangloter.
Drago lui caressa les cheveux et tenta de la redresser mais sa prise était trop forte.
« De quoi tu parles ? » Souffla t-il contre son oreille.
« C'est ma faute, tout est de ma faute. » Pleura t-elle plus fort.
« Mais qu'est ce que tu racontes ? » Il poussa sur ses épaules et parvint enfin à voir son visage.
« Je n'ai pas réussit à te chasser de mon esprit quand il est venu. J'ai parlé de la prophétie à Alty. Tous est de ma faute Drago. C'est à cause de moi qu'il a comprit, c'est à cause de moi que tu dois mourir. » Son visage était maintenant recouvert de larmes. Drago l'attrapa entre ses deux mains.
« Regarde moi. » Ordonna t-il doucement. « Regarde moi. » Répéta t-il jusqu'à ce qu'elle obéisse.
Ses yeux contenaient tellement de tristesse que cela le rendit presque malade.
« Rien n'est de ta faute Hermione. Ce n'est pas à cause de toi si ce type est un monstre. Ce n'est pas à cause de toi si nous sommes liée, c'est comme ça c'est tout. »
« Je n'aurais jamais du en parler, à personne. » Trembla t-elle.
« Tu étais isolée et Alty était la seule personne à qui tu pouvais te confier, tu ne dois pas t'en vouloir pour ça. » De son pouce il caressa sa joue mouillée.
Elle respira doucement pour se calmer et il continua de la tenir dans ses bras.
« Il faut que tu dormes. » Souffla t-il, à contre cœur, dans ses cheveux une fois qu'elle fut plus détendu.
« Non. » Se contenta t-elle de répondre en le serrant plus fort.
Drago ne renchérit pas, comprenant parfaitement son refus. À la place, il se pencha pour récupérer la fiole et la glisser dans sa poche puis il souleva Hermione dans ses bras et monta avec elle jusque dans sa chambre.
Drago l'allongea dans son lit et elle se laissa faire quand il entreprit de lui retirer quelques vêtements. Il en fit de même et s'installa ensuite contre elle sous les couvertures. Il attrapa la fiole et enleva le bouchon sous l'œil suspicieux d'Hermione. Le sorcier n'avait pas envie de s'endormir maintenant mais il fallait que lui et Hermione soient en forme demain.
« On prend une moitié chacun ? » Lui proposa t-il.
Hermione le regarda tristement mais acquiesça. Drago fit tomber les premières gouttes sur sa langue puis il tendit la fiole vers Hermione qui la termina à regret. Puis il se prirent dans les bras l'un de l'autre. S'il avait su que cette sensation était de loin la plus agréable du monde, il lui aurait sûrement fait la cour dès la première année. Drago posa son menton sur le haut du crâne d'Hermione et ferma les yeux, attendant de s'endormir une dernière fois avec elle.