Drago était retourné à l'école l'esprit plus léger. Voir Hermione et Blaise lui avait fait beaucoup de bien. Aucun d'eux ne lui avait parlé de son père. Drago savait que Rogue leur envoyait des nouvelles du monde extérieur, omettre cette information était un bon moyen de lui éviter d'avoir à dire la vérité à Hermione tout de suite. En revanche, les autres membres de l'ordre du phénix était sûrement au courant de la mort de Lucius. Drago espéra que cette mort leur paraîtra anodine, ou que du moins Rogue fasse en sorte qu'elle le soit. Il retardait le moment de parler à Hermione mais il voulait que la vérité sorte de sa bouche.
Pendant la semaine il échangea brièvement par la pensée avec Hermione, le moins possible, Rogue leur avait déconseillé de trop se servir de ce moyen de conversation. De manière générale, tout ce qui se passait dans la tête de Drago pouvait être intercepté par Voldemort. Mais il voulait parler à Hermione, la voir, la sentir, la toucher. C'était difficile pour lui de passer ses nuits seul, en proie à ses pensées macabres et sa mort imminente. Drago trouvait difficilement le sommeil, parfois il ne le trouvait pas du tout, ce qui le rendait particulièrement irritable. Il sentait qu'Hermione était dans le même état que lui, sûrement par sa faute car il partageait, sans le vouloir, ses tourments avec elle.
Cependant, ce jeudi matin, il sentit Hermione particulièrement joyeuse à travers leur lien. Il fronça les sourcils devant son petit déjeuner, assis seul dans la grande salle. Il tourna son visage vers la table des professeures. Rogue et McGonagall était absent. Cela devait signifier que l'ordre du phénix était maintenant réunit dans la poussière de la cabane hurlante. Un frisson parcourut le corps du sorcier quand la voix d'Hermione résonna dans sa tête pour lui confirmer ce qu'il savait déjà. Il ne prit pas la peine de répondre, Hermione ne sembla pas le prendre mal. Il la sentait toujours aussi joyeuse. Lui ne l'était pas. Leur arrivée n'était qu'une étape passé dans le compte à rebours qui le rapprochait de la mort, mais ça, Hermione ne le savait pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir d'être heureuse, pourtant il ne parvint pas à s'en empêcher. Drago savait que c'était le morceau d'âme de Voldemort qui assombrissait ses sentiments. Au fond de lui il savait que voir Hermione heureuse était sa seule préoccupation.
Drago ne termina pas son déjeuner, comme chaque matin. Il quitta la grande salle sous les regards curieux et prudents des autres élèves. Aucuns d'eux ne semblaient comprendre ce qui était sur le point de se passer. Dans le hall il croisa Rogue et McGonagall qui semblait naturellement revenir d'une balade dans le parc.
« Suivez nous. » Se contenta de lui souffler le directeur sans même s'arrêter.
Drago leur emboîta le pas sans parler. C'est alors qu'il sentit la tristesse l'envelopper. Il ferma les yeux un instant, sachant pertinemment pourquoi Hermione était triste. On lui avait dit pour Lucius. Drago s'en voulait de ne pas lui en avoir parlé, mais lui seul pourrait lui dire toute la vérité le moment venu. Il rouvrit les yeux et continua de marcher à la suite du directeur. Il les suivit, quelques pas derrière eux, jusqu'au bureau de Rogue. C'est toujours sans ouvrir la bouche que Drago s'installa dans le siège à côté de celui de McGonagall et attendit qu'on lui annonce ce qu'il savait déjà.
« Les membres restant de l'ordre sont arrivé. » Confirma Rogue.
« Je sais. » Marmonna le sorcier. Rogue hocha la tête.
« Je vois, mais savez vous ce que cela signifie ? » Drago releva le menton vers lui, l'intiment à continuer. « Il est bientôt l'heure. Ce week-end nous allons tous nous rendre à la cabane hurlante pour décider d'un plan. D'ici là je vous conseille de vous fournir en crochet de Basilic. » La voix de Rogue dérailla sur la fin. Drago savait que cela lui coûtait d'évoquer sa future mise à mort.
« Hermione et moi ne somme pas prêt. » Objecta t-il.
« Nous le savons. Cependant nous ne pouvons prendre le risque de vous entraîner de nouveau. Je vous ait déjà évoqué les risques. Nous ne pouvons pas nous permettre de vous mettre en danger. »