Les torches éclairaient l'escalier que Rozenn, Egon, Arthur et Erwan descendaient pour rejoindre le réfectoire. Des statues de créatures les entouraient, certaines étaient ailées, avaient un nez recourbé et des oreilles pointues, d'autres étaient mi-homme mi-animal (certainement les fameux métamorphes dont avait parlé Arthur) et d'autres encore ressemblaient à celles qu'ils avaient vu jouer à la balle près du potager.
Un homme à la barbe rousse se tenait juste devant la porte avec un manuscrit, une plume et un encrier. Un druide à l'évidence : sa robe grise était coupée comme celle de l'apprenti-druide Owen et il était beaucoup trop vieux pour débuter dans la profession.
— Votre prénom et nom de famille, articula-t-il de manière mécanique.
Egon déclina son identité et un petit bruit de grattement de papier s'ensuivit. Puis vint le tour de Rozenn, et enfin celui des jumeaux :
— Nous n'avons pas de nom, lui apprit Erwan.
— Vous..., commença le druide avant de s'interrompre.
Arthur venait de donner un coup de coude à Erwan et chuchotait à son oreille :
— Nous pourrions prendre le nom d'Annie, tu ne penses pas ? Elle s'est quand même…
Erwan évitait son regard quand il lui coupa la parole pour s'adresser de nouveau au druide :
— Qu'est-ce que vous alliez dire ?
Arthur fit les gros yeux à son frère, bouche bée.
— Vous pourrez prendre le nom Martin, c'est celui que l'on donne aux orphelins et aux enfants nés hors mariage. Mais ça ira pour le moment, je vais juste noter vos prénoms pour en informer le haut chef druidique.
Erwan acquiesça pendant que son jumeau continuait à le dévisager.
— Allez-y, déclara le druide une fois qu'il eut fini d'écrire.
Les quatre adolescents s'avancèrent alors timidement. Erwan s'essuya les mains sur sa chemise, Arthur se mit à jouer avec l'un des trous qu'il y avait dans son vêtement, Egon fit la grimace et Rozenn sentit ses jambes devenir plus lourdes : l'idée que tous les regards soient sur eux était loin d'être rassurant… Alors qu'ils entraient, leurs yeux s'écarquillèrent.
Les longues tables accueillaient des élèves de tout âge. Seule la table ronde située au centre de la pièce était déserte, uniquement décorée de chandeliers d'argent. Des deux côtés du réfectoire, des adultes étaient assis à des tables en forme de croissant de lune : certains vêtus de vieilles robes marrons, grises et surtout blanches tandis que d'autres portaient des robes noires.
Un grand garçon joufflu se planta devant eux, leur barrant ainsi le passage.
— Vous êtes des premières années, j'imagine ? Venez avec moi, je vais vous montrer où il faut vous asseoir.
Rozenn, Egon, Arthur et Erwan le suivirent, tout en continuant à admirer ce qu'il y avait autour d'eux. Les élèves de cette école les dévisageaient avec curiosité, mais aucun ricanement moqueur ne s'éleva pour autant.
En même temps, ces derniers n'avaient pas une apparence commune : certains avaient des tâches blanches sur leur corps, d'autres des yeux de différentes couleurs, d'autres avaient des cheveux blancs et un teint cireux, d'autres encore avaient des cheveux roux ou bien même étaient noirs de peau... Et ce n'était là que la version abrégée.
Après avoir traversé toute la salle, le garçon qui leur servait de guide s'arrêta.
— Et voilà ! Cet espace est réservé aux élèves de première année. Il y a six espaces en tout mais le dernier est pour ceux désirant devenir druide ou alors pour les Sentinelles souhaitant faire davantage d'études ici.
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[T.1] Les Sentinelles de l'Ombre : L'Ascension De La Sorcière
FantasyAlors que Rozenn menait une vie presque ordinaire, elle est obligée de se rendre à Brocéliande, dans une école de magie qui accueille loups-garou, vampires, métamorphes et initiés. Très vite, des élèves se font agresser pour que l'école ferme. Mais...