Chapitre 11 : Le discours de Gaïa Langfort (2/2)

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Quand tous les élèves furent rassasiés, quatre druides se dirigèrent vers la table des élèves de première année, tenant dans leurs mains un parchemin ainsi que plusieurs clés accrochées à un fil de laine. 

Dans ce groupe, il y avait une jeune femme, brune et les cheveux bouclés, elle parcourait de ses yeux verts la foule tout en parlant à un grand garçon au visage poupin. Un druide au visage bien joufflu et un autre plus vieux dont la barbe avait été sculptée minutieusement les suivaient de près.

Tout cela sous le regard acéré du vieil homme qui avait proposé son bras à la directrice. Vêtu d'une robe blanche, il tenait dans sa main son pendentif et ne lâchait pas une seule miette de ce que ses confrères faisaient. 

— Lorsque nous appellerons votre nom, veuillez vous présenter devant celui ou celle qui vous a appelé, déclara le plus grand en essayant d'adopter un ton grave afin de s'affirmer.

L'appel commença, les élèves se levaient donc les uns après les autres pour retrouver Élisabeth, Loïc, Sylvain et Ernest. Mais par rapport aux autres années, ils étaient peu nombreux : une dizaine, tout au plus. La table se vida donc rapidement et Rozenn fut aussitôt appelée par le druide à la barbe ciselée. Elle sauta sur ses deux jambes et après s'être faufilée dans la foule, elle se planta devant lui. 

Le regard franc, celui-ci devait avoir dans la quarantaine, et vêtu de blanc, il portait à sa taille une épée accrochée à sa ceinture.

— Mon nom est Ernest, je suis un druide-guerrier mais surtout ton druide référent. Si tu as des problèmes, c'est vers moi que tu devras te tourner. Katell ?

La blonde de tout à l'heure qui parlait à une fille plutôt ronde se retourna et s'avança vers eux.

— Oui ?

Elle se mit bien sagement à côté de Rozenn.

— Vous allez être dans la même chambre, je vous confie donc les clés.

Katell les attrapa, ses yeux vairons brillaient d'excitation. Rozenn regarda autour d'elle, les jumeaux venaient de rejoindre son groupe, quant à Egon il ne se mêlait pas aux autres et restait bien à l'écart, seul. 

La jeune fille se pinça les lèvres : devait-elle aller le voir ? Il avait l'air de vouloir rester dans son coin. Et puis, elle serait sûrement mal reçue si elle venait comme ça... Mais en même temps, l'idée qu'il reste isolé ne lui plaisait pas. Elle connaissait très bien cette sensation d'être là, au milieu des autres, et de ne penser qu'à une seule chose : partir.

Seulement, elle n'eut pas l'occasion de faire un choix : Ernest appelait déjà son groupe à le suivre hors du réfectoire. 

Rendus à l'extérieur, ils traversèrent toute la cour et pénétrèrent dans la deuxième tour. Rozenn ne quittait pas des yeux Katell, n'ayant pas très envie de passer la nuit dehors…

Arrivés au premier étage, des élèves rentraient déjà dans leur chambre avec leurs camarades de chambrée. Ernest se tourna vers ses élèves de première année :

— L'aile gauche est pour les filles et l'aile droite pour les garçons. Vous avez un numéro qui est inscrit sur votre clé alors pour trouver votre chambre vous n'avez qu'à trouver l'écriteau qu'il y a sur les portes. Je vous rappelle toutefois qu'il est interdit de se promener la nuit dans les couloirs et que les dortoirs pour les filles sont réservés aux filles et l'inverse est aussi vrai pour les garçons.

Il plissa les yeux et son regard se déplaça sur chacun d'eux. Puis comme aucune contestation ne s'élevait, il poursuivit :

— Des rondes de surveillance sont faites par les druides-guerriers chaque nuit. Ce qui veut dire par moi aussi, et je peux vous assurer que si je trouve l'un de vous en train de se balader dans les couloirs ça ira très mal et les sanctions tomberont. J'espère avoir été assez clair.

[T.1] Les Sentinelles de l'Ombre : L'Ascension De La Sorcière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant