Chapitre 15 : Le téléphone providentiel - partie 3

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     Je rejoignis Fab à l'entrée. Il me tapota la poitrine de satisfaction. Je me penchai dans le couloir et regardai de gauche à droite. Il n'y avait plus personne, plus aucune trace de la jeune fille blafarde.

Fred engagea une conversation sans trop d'intérêt avec Kylian pour disperser son attention pendant que Vanessa vint me souffler à l'oreille.

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Va falloir s'occuper de son cas.

— Pas tout de suite, calme-toi. Attendons que ce téléphone soit chargé. Et puis j'ai quelques interrogations à éclaircir auprès de lui.

— Pourquoi ?

— Tout ce qu'il vient de se passer est beaucoup trop simple. On dirait qu'on nous a mâché le boulot.

— C'est juste de la chance !

— Et c'est moi le naïf ?

Un moment passa. La pointe des rayons du soleil avait parcouru un arc de cercle d'une dizaine de centimètres sur le sol marbré. Je m'approchai à nouveau du téléphone pour m'informer de son taux de charge. L'écran affichait ; 58%. Très efficace ce chargeur. Le moment fatidique arrivait. Je rejoignis Kylian et Fred discutant au bord de la grande fenêtre. Vanessa se repositionna au centre du bureau. Elle se libéra d'une des bretelles de son sac à dos qui bascula sous son aisselle. Elle posa sa main droite sur la poche principale du sac.

— Dis-moi Kylian, pourquoi n'avez-vous pas mentionné l'existence de ce chargeur solaire ? Sachant ça, nous serions partis beaucoup plus confiant.

— Oh, nous étions persuadés qu'il était détruit, c'est pour ça.

— Comme pour le téléphone ?

— Non pour lui, nous n'étions pas sûr.

— Le maire n'avait-il pas dit que l'écran était cassé ?

— Vous savez c'est un vieux monsieur qui n'est pas très accoutumé à la technologie moderne. L'écran a dû être réparé aussitôt par notre service technique.

— Oui, c'est sûr. Il n'a plus l'air d'avoir la lumière à tous les étages, dis-je en montrant du doigt le haut de mon crane.

— C'était sa dernière année de mandat. Après trente-cinq ans aux responsabilités de cette ville, il avait décidé de prendre sa retraite pour profiter de ses petits-enfants.

— Où étiez-vous au moment de la cata ?

— A la mairie.

— Oui, mais où précisément ?

— Bah je ne sais plus précisément. Tout est allé tellement vite.

— Vous ne vous souvenez plus ? Intervint Vanessa. Moi, je m'en souviens parfaitement. J'avais la tête collée entre deux sacs poubelles plongées dans une benne à ordures. Vous avez pris un coup sur la tête peut-être pour ne plus vous en souvenir.

— C'est quoi cet interrogatoire ? Nous devions être dans ce bureau.

— Donc monsieur le maire savais que le téléphone n'était n'y dans sa poche, ni posé sur son bureau.

— Je vous l'ai dit, c'est un vieux monsieur.

— Et vous ?

— Oui je le savais mais avec la panique...

— Vous auriez pu corriger les dires du maire, hier soir.

— J'ai oublié.

— En cas d'incident comme nous avons vécu, la procédure d'évacuation ne vous impose-t-il pas de vous saisir du téléphone en priorité.

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