3 - Pourquoi aimer quand on peut haïr ?

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Une semaine plus tard, je retourne au lycée.
La docteur Beneventi m'avait dit de rester une semaine tranquille chez moi - grâce a beaucoup de chance, un "miracle" comme ils le disent, je n'ai rien eu - et c'est ce que j'ai fais... Pendant près de deux jours.

Au début du troisième, Norma a trouvé judicieux de me faire travailler à son profit pendant mes quelques "jours de congé" ordonnés par la docteur.
Me voilà donc, une semaine après mon réveil, totalement épuisé par cette semaine de travail - qui était censé être une semaine de récup - , devant le lycée.

Avant hier, j'ai utilisé quelques billets qui faisaient parties de mes économies pour m'acheter de nouveaux vêtements et voila le résultat.

J'ai chaussé des bottes blanches à talon carré de 6 centimètres m'arrivant au dessus des mollets, une jupe blanche en cuir, mi- courte, une fente de quelques centimètres allant avec, un pull à col roulé mauve-lavande rentrée dans celle-ci.
J'avais assorti à cet ensemble un serre-tête de la même couleur que le haut que je portais.
Je porte par dessus un grand manteau blanc et des lunettes de soleil.

Mes talons tapent au sol, ma est tête haute, ma posture est droite, mon manteau vole et les têtes se tournent vers moi.
Je n'y suis pas préparé, je le sais car j'ignore toutes les visages étonnés qui se tournent vers moi, compris celui d'Alexandre.
A ce moment, je ne fais qu'aller d'un point A à un point B, en l'occurrence, le point A étant le portail de l'entrée et le point B, la salle où se passe mon cours de SVT.
J'arrive devant la porte pile au moment de la sonnerie. J'entre dans la salle de cours, c'est une salle assez basique pour l'établissement.
Chaque rangé est surélevée à la manière d'un amphithéâtre, les tables sont par deux et le professeur dispose d'un pupitre et d'un micro.
Je monte les escaliers pour me rendre à mon bureau quand l'équipe de basket - dont Alexandre fait partie - passe devant moi.
Une fois arrivé tout en haut, Nicolas , leur capitaine, me reluque de haut en bas puis, se lèche les lèvres de façon obscène.
Furieuse je m'écris à son intention :

- Guarda lontano, stronzo¹ ! Au lieu de me regarder comme une pute, regarde ta mère, tu verras peut-être ce que tu cherches !

Tous les élèves déjà présents dans la salle se retournent vers nous, choqués. Personne n'avait encore osé le dire à voix haute.
La mère de Nicolat a dût se taper la moitié de la ville mais personne n'aborde le sujet, encore moins directement avec son fils.

- Rèpetes pour voir. Je crois que j'ai mal entendue.

- Moi je crois que tu as très bien entendu. Tu sais, nous somme dans une petite ville, et les rumeurs circulent vite... Mais bon, peut-être pas aussi vite que le temps qu'il faut a ta mère pour se taper un nouveau coup... Ça va ?! Tu es tout rouge... Rigolais-je.

Tous les élèves ont peurs de Nicolat, c'est pour ça que la liste d'attente pour l'équipe de basket est longue car, être dans son équipe c'est être sous sa protection.
Aussi, un des avantages évident à être dans l'équipe de basket est bien sûr, les filles. Elles sont toutes obsédées par les joueurs.
Bien sûr, ils sont tous célibataires mais passent leurs journées à draguer et à inviter les membres de leur fan club à passer la nuit avec eux. Mais bon, ils ne sont pas tous pareils...
Alexandre lui, est une exception à cette organisation, il ne boit pas, ne fait pas la fête et - à ce que je sache - n'invite jamais de filles chez lui.

Il à déjà été en couple avec Séryne, mais personne ne les a jamais vu s'embrasser.

Les réactions vis-à-vis de ma petite tyrade sont très mitigées, colère, amusement, joie ou encore tristesse mais, celle qui m'intrigue le plus, est celle d'Alexandre.

Il ne laisse rien transparaître.
Il me regarde, de sa place à laquelle il s'est assise entre temps, avec une intensité déconcertante.
Il regarde, de ses yeux obscures, la scène. Nicolas est rouge de colère. Alors qu'il ouvre la bouche, le professeur fait son entrée dans la salle.
A ce moment, tous les élèves vont à leur place et détournent le regard.

Je vais à ma place habituelle et je suis certaine d'une chose, Nicolas ne va pas me laisser m'en sortir indemne.

¹Regarde ailleurs, connard !

𝐒𝐢𝐦𝐢𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 || 𝐓𝟏 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant