18 - Perdue

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Aurora

- Je suis rentré ! Je hurle une fois la porte de l'entrée refermé derrière moi.

Comme à mon habitude, je tourne les clefs sur la porte afin de fermer la porte à clef puis enlève mes chaussures pour les ranger sur le côté du couloirs et dépose mon sac dans un coin pour me dirigeai vers la cuisine. Une fois à l'intérieur de celle-ci j'ouvre un tiroir à la recherche de quelque chose à me mettre sous la dent. N'ayant rien trouvé dans le premier tiroir, j'en ouvre un autre, puis un autre puis encore un autre, sans succès.

- Norma ! Il n'y a plus rien à manger !

J'attend cinq secondes, rien. Vingt secondes, toujours rien. Une minute, aucune réponse.

Elle doit être partie. Je me dis alors que je commence à faire la vaisselle qui traîne dans l'évier aussi sale que le reste de la cuisine à l'hygiène douteuse.

Une fois celle-ci fini, je pris un verre d'eau et me dirigeai vers le salon qui était à l'autre bout de l'appartement délabré. Bien que beaucoup de secrets et de mystères gravite autour de Norma comme un bouclier, je ne cesse de demander comment à telle réussi à payer un endroit aussi grand alors que le montant de ses dettes ne fait qu'augmenter.

Je sors donc de la cuisine, traverse le hall pour enfin arriver devant la porte fermé du salon, je m'arrête devant elle et pose ma main sur la clenche pour exercer une pression vers le bas afin l'abaisser délicatement. La poignée vers le bas, j'ouvre la porte, mes yeux remontants du sol au meubles pour enfin finir sur la table basse. Mon cœur rata un battement lorsque mes yeux atterrirent sur le corps inanimé de la rousse aux yeux noirs et à la carnation clair qui me torture depuis mes huit ans.
Je restai immobile, les muscles crispés, l'esprit sombrant dans un monde parallèle dans lequel ma vie était tout a fait ordinaire. Lorsque j'émerge à ma cruelle réalité, mon regard ne peut s'empêcher de se poser partout dans la pièce sauf sur le corps mort de ma mère d'adoption, c'est d'ailleurs là que je remarque une nouvelle chaise en bois. Elle avait l'air si confortable que je ne pus résisté à l'envie de m'y asseoir. Une fois assise je pris mon téléphone, le regard absent alors que je composait le numéro de téléphone d'urgences de Mike.

- Je t'ai déjà dis que ce numéro est pour les-

- Norma est morte, le coupais-je.

- J'arrive dans cinq minutes en attendant, sors de l'appart et assis toi sur le trottoir et, ne touche à rien avant de sortir. Il raccrocha et je suivis ses instructions à la lettre comme un robot sans âme ou dans le cas présent, comme un corps sans conscience.

Cinq minutes plus tard, Mike débarqua, sans crane chauve trempé de sueur. Lorsque je le vis, je ne pus m'empêcher de me jeter dans ses bras qu'il m'ouvris dès qu'il m'eu vue, c'est dans la seule étreinte que je n'ai jamais connu que je m'autorisa enfin à pleurer. Mike devait penser : "Pauvre petite, elle vient de perdre sa mère" ou quelque chose dans le genre mais une vérité bien plus triste et sordide se révélait dans mon esprit :

Je pleurais de Joie.

Quinze minutes s'étaient écoulées pendant lesquels je ne fis que pleurer louant le ciel en silence, toujours dans les bras de Mike qui, lui aussi pleurait Norma ce qui, sur le coup, me surpris car je ne pus m'arrêter de me demander comment quelqu'un pouvait réellement la pleurer. Quand je sentis son étreinte faiblir, je me détachai de lui pour le regarder dans le piteus état dans lequel il était. Au fond, je l'ai toujours soupçonné d'avoir des sentiments pour elle mais je m'en étais dissuadé devant l'absurdité de la chose.

Les gentils méchants n'attirent que les méchants gentils.

- Bon, commença t-il alors qu'il essuyait son visage trempé de larmes, tu va faire exactement ce que je te dis, me dit-il une fois qu'il eu repris le contrôle de ses émotions.

- Je t'écoute.

- Nous avons prévenu les services sociaux, ils devraient arrivé d'ici quelques minutes, me confia un officier de la police que Mike avait appelé une fois que nous avions rangé toutes les armes, la drogues et toutes les potentielles preuves qui aurait pu l'incriminer d'une quelque conque façon. Cela faisait presque dix minutes que Norma avaient été emmenait dans le brancard chargé d'emmener son corps à la morgue. J'étais assise sur le bord du trottoir, une couverture de survie sur les épaules et mon esprit torturé qui refaisait des sienne.

Tu l'as tué.

Non, elle a fait une overdose, c'est elle qui s'est tué.

Tu connais la vérité... Tu sais que c'est parce que tu étais son fardeau qu'elle a voulu se libéré.

C'est faux !

Si, c'est vrai.

Oui, c'est vrai.

Même si la mort de Norma me soulageait plus qu'autre chose, la culpabilité restait encré en moi telle un cancer dont on arrive pas à se débarrasser, qui te détruit de l'intérieur jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de remèdes. Les nombreux traumatismes que Norma avait oublié en moi avant de disparaitre me rongeaient le cerveau depuis mais, heureusement, peu de gens avaient déjà eu a faire face à ces souvenirs empoisonné qui ne sortaient que très rarement de ma tête. Le peu de gens encore vivant ayant vues ces moment intenses où mes traumatismes refaisaient surface s'en souvenaient tous malheureusement encore grâce à des cicatrices voir, des membres en moins dont ils se rappelaient dans leurs cauchemars.

- Bonsoir Aurora, ça fait longtemps, me murmura une femme que j'eu peine à reconnaitre, un sourire triste collé au visage.

- En effet, ça faisait longtemps que personne n'était mort, je lui fis remarquer alors que je sortais à peine de mes pensées sombres.

- Je vous ai attendu, repris-je, le regard dans le vide. J'ai passé ces huit dernières années à vous attendre, espérant qu'un jour proche, vous vous rappelleriez de moi et décideriez a venir me voir puis ça aurait été à ce moment là que vous auriez vue ou vous m'aviez mise et où vous m'auriez sauvé. Mais ce jour n'est jamais arrivé ou plutôt, il aura fallut qu'elle meure pour que ce jour arrive enfin.

Sa pommette retomba et sa focette disparue lorsqu'elle pris un regard plein de pitié qu'elle faisait passer pour désolé.

- Je suis désolée, je-

- Je n'en ai rien à faire de vos excuses, la coupais-je, c'est trop tard pour avoir des remords. Trop de temps est passé pour qu'elles comptent. La seule seule chose dont j'ai envie de converser avec vous est : Je vais où maintenant ?

Elle hésita puis me répondit enfin :

- Tu vas être mise en famille d'accueil jusqu'à ce que tes dix huit ans qui arrivent en Juin.

- Vous m'excuserez mais j'ai deux réflexions à vous faire, de une : Oui je sais quand est mon anniversaire et je me doutais, étant donné que nous sommes dans l'état du Massachussetts, que je serais libre à mes dix huit ans, je déballais avec un ton plein de sarcasme. Et de deux, je continue, j'avais bien compris qu'une famille blanche, pleine de bonne convictions et qui pris le seigneur matin, midi et soir m'attendait dans un futur proche mais ma question était en faite : Je vais où, maintenant. Genre, ? Dans une autre ville ? Dans un autre état ? A New-York ? À Chicago ?

- Aucune de ses propositions, ma belle.

Non.

- Je crois que ton nouveau frère est dans ton lycée, tu devrais le connaitre, au moins tu ne sera pas trop perdue. Ah, les voilà qui arrivent

Lorsque j'aperçu la Mercedes au vitre teinté, mon cœur lâcha pour de bon cette fois-ci enfin, c'est ce que je crus quand je vis Nicolas et sa mère sortir de l'habitacle noir profond et que mon diable me fis de grand geste de la main, un sourire sadique greffé à son visage, tout en me criant :

- Bonjour my light.

C'est un cauchemar...

Ma vie est un cauchemar.

Un putain de cauchemar à la con.

Un cauchemar dont on ne réveille pas.


𝐒𝐢𝐦𝐢𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 || 𝐓𝟏 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant