14 - Masque ou... Casque ?

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           Nicolas

Putain ! Sérieusement ?!

Je ne connais pas l'heure mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est clairement pas une heure pour se réveiller.
Alors que je sors petit à petit du sommeil, j'entend - de nouveau - là raison de mon réveil :

Aurora est entrain de faire un cauchemars.

Je suis presque au bord du canapé, dos à la petite peste qui tourmente mes journées quand je me redresse. Elle pousse de petits clapotements de peur, sa respiration s'accélère et ses sourcils se froncent.

Ses longs cheveux châtains clairs sont éparpillés sur son coté du canapé comme une toile d'araignée dont sa tête est le centre. Alors qu'elle se bat dans son rêve, je ne peux pas m'empêcher de me dire :

Elle est belle.

Alors que je la surplombe, mes cheveux châtains foncés retombent devants mes yeux. C'est additif, mes yeux sont comme aimantés à elle, ils ne peuvent pas vraiment s'en détourner. Ses lèvres pulpeuses ne cessent de bougées comme si elle parlait à quelqu'un.

Au bout d'un énième gémissement de peur, je me lève pour aller chercher une bouteille d'eau puis revient vers là où dors Aurora. Je m'assoie sur le bord du bout du canapé puis, essaie de la réveiller.

Je lui assène de petites tapes sur le bras. Au bout d'une dizaine de coups, elle se réveille enfin. Elle ne me regarde pas vraiment, juste vaguement. Au bout de quelques minutes sans qu'aucun de nous deux ne bougent, j'ose enfin parler.

- Ça va ?

- Merci.

Son merci était sincère, sans rancœur, sans colère et sans tristesse. Ce simple mot me ramenai quelques heures plus tôt quand Aurora m'avait dit exactement ce que je ne voulais pas entendre.

"Tu n'es qu'un putain de privilégié".

Non.

Je ne le suis pas. Mais ça, elle ne le saura jamais ou pas maintenant du moins.

Si elle savait, elle ne me pardonnerai jamais.

Je ricane.

- Pourquoi est-ce que tu rigoles ?

- Pour rien my light. Dors.

Je m'apprêtais à aller me coucher sur les couvertures déposé plus tôt quand Aurora me dis :

- E-est-ce q-que tu veux bien rester..? Elle  fuit mon regard comme si, si elle le croisait, elle se brulerarais instantanément.

- Ok, je répond, impassible comme à mon habitude.

Aurora se positionne comme elle était avant que je ne la réveille, sur le côté, face au dos du canapé et je me pose face à son dos.

- Ça te dérange si je place mon bras sous ton coussin..? Je demande mal à l'aise.

Elle semble troublé puis répond.

- Non, c'est bon.

Je place donc mon bras étendu sous son coussin qu'on a trouvé tous deux sur le canapé en arrivant. On reste dans cette position quelques minutes puis je m'entend demander :

- De quoi est-ce que tu as rêvé ?

Elle est étonné et je le rescent dans le petit sursaut que ma question a engendré et je ne peux pas lui en vouloir, je le suis moi même.

- Raconte moi du début si tu le veux, bien sur si tu ne veux pas me le raconter tu n'en ai pas obligé.

- T'es sûr ?

- Oui, vas y.

- Ok, elle prend une longue inspiration puis commence. J'étais seule. Au milieu d'un parc, mais pas n'imorte quel parc...
Le parc où ma mère m'emmenait quand j'étais enfant. Quand elle était encore vivante... L'air de jeux était déserte, il y avais du vent qui faisait bougé les balançoires mais je ne le sentais pas. L'ambiance était mortifiante, elle ajoute alors que je sens sa voix commencer à trembler. J'observe, je marche, touche les jeux puis, au bout d'un certain temps, une, elle fait une pause, femme apparaît. Mais elle n'est ni proche, ni loin de moi. J'arrêtais ce que J'étais entrain de faire pour reprendre une position basique, et me poser face à elle pour ensuite la regarder droit dans les yeux. Un sanglot lui échappe.

- Arrête toi, tu n'as pas besoin de continuer si tu ne le veux pas, je lui dis  pendant que mon anulaire commence à effectuer des allers retours sur son avant bras.

- Non, je te l'ai dis, c'est bon. Elle reprend. Au bout de quelques secondes a nous observer mutuellement, une autre femme apparaît, ma mère. Elle est à côté de la... femme, quand celle-ci prend une pierre au sol et ma mère, elle...
Un gros sanglot échappe à Aurora.

- Chut, ne t'inquiète pas. Ce n'est qu'un rêve. Tu devrais essayer de te rendormir. Je suis à côté de toi de toutes façon donc tu n'as pas à te faire de soucis. J'essaie de la rassurer.

- Ok.

- Bonne nuit my light.

- Bonne...Nuit... Nicolas.

Je ne vois pas son visage mais je sais à quoi elle pense.

Et si c'était réel ?!

Je me pose aussi cette question mais moi, je peux avoir la réponse.

Sa peau est douce.

Sans que je ne m'en rende compte, mon masque était, petit-à-petit, entrain de se fissurer, laissant Aurora s'apercevoir du visage que je m'efforce de cacher depuis des années. Puis je me fais une promesse.

Demain, quand la sonnerie retenrira, mon masque devra se remettre en place mais plus solide qu'avant. Il ne faut pas qu'elle se rende compte de quelque chose. Jamais.

Elle ne me le pardonnerai pas.

𝐒𝐢𝐦𝐢𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 || 𝐓𝟏 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant