Chapitre 27.1 - Erwan

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Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe

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Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe.

Aucune idée de ce qu'il m'arrive.

Aucune idée du pourquoi du comment je me sens bloqué dans mon propre corps.

Je reconnaitrais entre mille cette voix qui me parle avec cette douceur qui la caractérise tant : maman. J'aimerais lui dire que je l'entends, que sa voix m'apaise alors que j'angoisse au plus profond de mon être d'être dans un état comme celui-ci, même si j'ignore dans quel état je suis finalement. Mais j'aimerais qu'elle sache que je l'entends et que j'ai besoin qu'elle continue de me parler. Je me concentre pour ouvrir mes yeux mais cela m'est impossible. J'ai l'impression d'être passé sous un bulldozer et mon crâne me fait atrocement mal. Alors j'essaye autrement et me concentre sur ma main qu'elle tient dans les siennes. Je donne tout ce que j'ai pour qu'infime soit-il, elle ressent mon geste.

— Oh mon Dieu, mon bébé, tu as bougé les doigts.

La chaleur de sa main me quitte à mon plus grand regret.

Maman... maman... reviens-moi s'il te plait.

J'entends d'autres voix remplir la pièce où l'on se trouve. Une voix féminine que je ne connais pas. Ma mère replace sa main dans la mienne mais je n'y arrive pas. C'est trop d'effort que je n'arrive plus à fournir. J'entends les suppliques de ma mère et j'aimerais tellement lui faire plaisir alors que je ne sais même pas ce qu'il se passe mais c'est trop dur. Je me concentre une dernière fois et il semblerait que mes efforts finissent par payer. Je ne sais pas si j'ai bougé les doigts comme elle a pu le dire tout à l'heure mais il semblerait qu'elle pleure de bonheur. Je ne comprends pas. Tout m'échappe et mon corps est trop lourd pour que je puisse faire quoi que ce soit. J'entends des voix mais je ne discerne pas ce qu'elles peuvent bien dire. Je n'ai aucune notion du temps puis j'entends cette voix. SA voix. Celle que j'ai souvenir d'avoir entendu je ne sais quand, je ne sais où mais ce qui est sûr c'est qu'elle ne m'a jamais quitté.

Néna...

J'aimerais tellement lui dire que je l'entends, que je suis là mais je ne peux pas. Mon corps m'en empêche. Le bulldozer a dû me rouler dessus bien fort. J'ai mal partout, de la tête aux pieds, sans exception.

Un violent flash me percute la rétine. Je suis aveuglé de cette lumière émanant de je ne sais quoi. Je n'ai même pas le temps de réagir que la même chose se produit avec mon autre œil puis c'est au tour de mon bras d'être tiré par une main puissante. J'ai envie de me débattre mais je n'y arrive pas. Mon bras retombe le long de mon corps, j'ai l'impression que le choc est violent. J'ai envie d'insulter, lui, ou elle, et toute sa descendance pour la violence de son geste.

— Il vient de le faire de nouveau.

C'est un homme. C'est toute la descendance de cet homme que je maudis maintenant.

J'entends la voix de ma mère qui se réjouit mais aussi qui est pleine d'inquiétude. Puis celle de Néna... ça me fait toujours un drôle d'effet au cœur de l'entendre.

Croire en nous - Tome 2 : La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant