Rien de sérieux.
C'est ce qu'ils se sont promis tous les deux le soir où tout a commencé entre eux. Ni Eanna, ni Erwan, ne pouvaient offrir plus qu'une simple nuit où leurs corps pourraient communier. Ils n'auraient peut-être pas dû, parce qu'il aur...
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Je ne perds pas une seconde et commence à marcher dans les rues de Londres, arrêtant le premier taxi qui vient dans ma direction. Je monte à l'intérieur du véhicule et lui donne l'adresse des parents d'Erwan. Il le note sur son GPS et me prévient qu'on en a pour une vingtaine de minutes avant d'arriver à destination. Je ne préfère pas avertir mon pilote de ma venue parce qu'il serait capable de tout faire pour que je change d'avis. Il a donc la surprise quand je me pointe devant chez ses parents avant de sonner à la porte une fois que le taxi a quitté les lieux. J'attends quelques instants dans le froid avant que la porte d'entrée ne s'ouvre et que l'effet de surprise semble avoir fonctionné.
— Néna ? Mais qu'est-ce que tu...
— J'allais quand même pas te laisser tout seul, le coupé-je en souriant.
— Et ta soirée ?
— Je préfère de loin être ici avec toi que d'être restée là-bas. Tu me laisses entrer ?
Il me sourit en retour avant de se pousser de la porte, me permettant de passer le pallier. Je retire ma veste que je dépose dans l'entrée et remarque rapidement son sourire quand il constate que je porte son sweat. Je me rappelle très bien de la première fois qu'il me l'a passé. Je venais de lui enfiler une des bretelles de mon soutien-gorge autour du poignet, alors qu'Erwan venait de me demander l'exclusivité pour notre relation. En retour, il m'a passé son sweat, son préféré. C'est d'ailleurs devenu le mien, bien qu'il ne porte plus son odeur ce qui m'attriste un peu.
Qui aurait cru que pour la dernière soirée de l'année, je finisse chez les beaux-parents de ma sœur et que je me retrouve seule avec leur petit dernier, en train de regarder la télévision confortablement installée sur son lit ? Je ne peux même pas dire quel est le titre du film qui passe à l'écran. Erwan avait lancé le film avant mon arrivée, et il m'a proposé d'en mettre un autre à la place. Je lui ai dit de continuer le sien et on verra après pour un autre film. J'ai horreur d'en commencer un et de devoir l'arrêter en cours de route, alors même si je ne comprends rien au film qui se déroule sous mes yeux. Au moins, je suis à ma place, allongée sur le lit de mon pilote, assez proche de lui en train de plonger ma main dans le saladier de pop-corn sans réellement envie de les dévorer, tout ça dans l'unique but de pouvoir avoir un contact avec lui quand nos mains se frôlent.
Une nouvelle collision entre nos mains vient de se produire. Je m'excuse poliment alors que c'était intentionnel avant de retirer ma main. Au même moment, Erwan vient me l'attraper et entrelace nos doigts, comme il l'a fait au mariage de ma sœur et de son frère. Je rêvais d'un rapprochement, mais je n'osais pas faire le premier pas, me contentant simplement de frôler ses doigts dans un saladier rempli de pop-corn. C'est Erwan qui a comblé la distance en liant nos mains, avant de venir me chuchoter à l'oreille de me rapprocher de lui. Je m'exécute sans poser plus de questions.
J'aime notre proximité. J'aime ce doux contact qui vient se créer naturellement entre nous, comme auparavant, bien que je ne sache pas réellement ce qu'il signifie. J'ai peur de découvrir sa signification, peur de me faire des illusions sur ce qui est en train de se passer entre Erwan et moi. Je ressens cette crainte au fond de moi, mais c'est plus fort que moi. J'ai ce besoin viscéral d'être auprès de lui, comme je l'ai toujours été depuis le début de notre relation. J'ai toujours répondu présente, même les fois où j'avais déjà des plans. Il suffisait qu'Erwan m'envoie un message, ou me fasse la surprise d'être de retour à Londres pour annuler tout le reste, rien que pour profiter de sa présence.
