Il faut savoir être réaliste. Ça ne tient pas à grand-chose le bonheur. Parfois, ça tient seulement à un fil qui peut se rompre à chaque instant. Tout va pour le mieux entre Erwan et moi. Certes, nous avons parfois quelques désaccords mais nous arrivons rapidement à trouver un terrain d'entente. La plupart du temps, ça finit d'ailleurs sous la couette ou dans tout autre endroit où il est possible de s'adonner au plaisir charnel. Je décide de profiter au maximum de cette seconde chance qui nous est offerte sans penser constamment qu'une épée de Damoclès repose au-dessus de ma tête. Je suis positive dans la vie donc l'idée qu'un nouvel élément vienne perturber ma vie reste peut-être dans un coin de ma tête mais ça ne m'empêche pas de vivre ma vie à fond.
J'aime par-dessus tout m'endormir dans ses bras et me réveiller le matin dans la même position. On pourrait se moquer de moi en m'identifiant comme un petit koala qui reste accroché à son tronc, mais c'est un peu le cas. Depuis que nous sommes redevenus intimes tous les deux, mais surtout depuis qu'il accepte de faire tomber ses barrières avec moi, Erwan me laisse me coller à lui dans le lit. Il n'a plus cette crainte d'être touché par inadvertance à la partie où il lui manque un bout. On retrouve petit à petit nos habitudes d'avant, et c'est tellement plaisant. Je crois même que nous sommes plus fusionnels car nous n'avons pas à retenir le débordement d'amour que nous éprouvons l'un envers l'autre. J'ai été dans la retenue trop longtemps, pendant des mois à espérer que mes sentiments soient réciproques. Je prenais tout ce qu'Erwan voulait bien me donner alors qu'il continuait de se persuader que ce n'était rien de sérieux entre nous. Ce temps est désormais révolu, pour mon plus grand plaisir.
Nous passons plusieurs nuits par semaine ensemble puisqu'il est désormais tous les soirs chez lui. Erwan m'a d'ailleurs laissé un double des clés de son appartement. Il arrive que parfois il rentre tard du centre de rééducation donc il m'autorise à l'attendre directement chez lui. Il me les a laissés une fois parce qu'il savait qu'il allait rentrer plus tard que moi et depuis, il m'a dit de les garder pour pouvoir venir quand bon me semble, même s'il n'est pas présent à l'appartement. Ce qui n'est pas de refus, puisque l'ambiance à la coloc' est devenue invivable ces derniers temps.
— Où est-ce que tu crois aller comme ça ? prononce-t-il en me retenant dans ses bras avec sa voix pas réveillée qui me fait tant craquer.
— Me préparer. On doit être chez tes parents dans une heure et demie.
— Justement, on a encore le temps avant de devoir partir.
— Je dois prendre une douche. J'ai l'impression de sentir le sexe à dix kilomètres à la ronde.
— J'aime bien quand tu portes cette odeur de sexe avec moi, dit-il en approchant dangereusement ses lèvres de mon cou.
— Idiot, lâché-je en tentant de m'échapper. Dis-moi, tu comptes me libérer un jour ?
— Jamais.
— Je n'ai pas envie d'être en retard chez tes parents Erwan. Alors laisse-moi aller prendre une douche.
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Croire en nous - Tome 2 : La Tempête
RomansaRien de sérieux. C'est ce qu'ils se sont promis tous les deux le soir où tout a commencé entre eux. Ni Eanna, ni Erwan, ne pouvaient offrir plus qu'une simple nuit où leurs corps pourraient communier. Ils n'auraient peut-être pas dû, parce qu'il aur...