XIV. Provocation

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Je rougis et baisse les yeux pour analyser minutieusement le sol en béton et éviter son regard.

—Norri, ne me dis pas que tu n'as jamais vu de mec à poil ?

Des mecs oui, mais des hommes comme lui ? Non. Clairement il est à un niveau de sexyness bien au-dessus de ce que je n'ai jamais connu.

—Ce n'est pas une question de déjà vu, mais plutôt d'intimité.

J'entends un bruit sourd d'un objet léger tomber sur le sol.

Non... non !

Il aurait enlevé sa serviette ?!

Je garde mes yeux braqués sur le sol entre plus intensément. Il ne peut pas me dire pourquoi je suis venue ici au lieu d'agir comme ça ?!

—Avec tous les entraînements ça m'étonne que tu ne t'ai pas habituée à voir les hommes du clan à moitié à poil la plupart du temps.

—Il y a une différence entre à moitié à poil et complètement nu !

Punaise, ma curiosité est en train de me piquer les yeux. Je veux relever la tête... mais non ! Et puis pourquoi pas ? Il fait bien une première fois à toute chose, non ? Mais pas avec le chef, bon sang !

Je l'entends se déplacer dans la pièce, et rejoindre la première porte sur ma gauche. Il l'ouvre et entre, et je relève la tête, me demandant bien comment on a pu avoir une conversation aussi lunaire alors que de base je suis venue pour expliquer mon comportement de ce matin. Enfin, je crois.

Il ressort quelques secondes plus tard, vêtu seulement d'un caleçon, et je me concentre pour garder mes yeux sur son visage.

Bon, un peu son torse parce qu'il serait vraiment impoli de ne pas admirer de tels pectoraux et abdominaux.

—Tu vois, tu aimes ce que tu vois, il n'y a pas besoin d'être timide !

Immédiatement je me raidis et enlève mes yeux de son corps. Magnifique corps. Je pourrais encore y jeter un petit coup d'œil... Non.

—Pourquoi suis-je là ?

Il ne se départit pas de son air malicieux, mais il va se poster devant les vitres, les bras croisés derrière le dos, le regard rivé sur la place devant la maison.

—Tu dois t'en douter après ce qu'il s'est passé ce matin. Sais-tu ce que ces connards m'ont dit à propos de toi ?

Comment ça ces "connards" ? Il n'est pas censé être impartial ou un truc comme ça en tant que chef ?

—Non.

—Que tu étais à la solde du clan Pourpre. Qu'en fait tu n'es pas une Refoulée qui a été lâchée cette année mais l'année dernière, et qu'il ont mis la main sur toi et t'ont formée pour faire de toi une arme, une taupe.

—Hein ? Mais c'est totalement débile comme explication !

Il se retourne, et cette fois il est très sérieux, ses yeux perçants n'ont plus une once d'amusement en eux.

—Sauf que ça se tient. En soi, rien ne peut prouver l'inverse de ce qu'ils racontent.

Alors là, je tombe des nues.

—Et tu les crois ?

—Je dois m'assurer qu'ils ne disent pas la vérité.

Il ne répond pas à ma question. Il les a traités de connards, mais il n'exclut pas de les croire. Bien. Je vois qu'une fois de plus je vais devoir me battre pour trouver ma place là où j'ai déjà été acceptée.

RefouléeWhere stories live. Discover now