Nous attendons sur la plage le temps que les derniers aspirants arrivent, puis, exactement une heure après le lever du soleil, Fenreld nous coupe dans nos témoignages sur la façon dont nous avons vécu l'épreuve, pour nous dire que nous rentrons au village.
Je me lève avec les autres, un peu réchauffée depuis les vingt dernières minutes, mais le passage dans l’eau glacée de la rivière m’a quand même bien refroidie pour la journée, et j’espère que nous pourrons aller nous coucher tôt ce soir.
Sur le chemin je ralentis le pas pour le retrouver au niveau de Cheldan qui ferme la marche. Il me sourit en me voyant marcher à côté de lui.
—T’as pas eu trop de problèmes pour t’en sortir ?
—Non, ça s’est bien passé, et toi, t’as pu profiter de ta grâce matinée ?
—Oui, mais je pense que le réveil aurait été meilleur avec toi à mes côtés…
Il me fait un clin d’œil et je lève les yeux au ciel en souriant. Les hommes ne changeront jamais !
Lorsqu’un arrivé au camp, un groupe de six aspirants est déjà là, parmi lesquels Kron. Je me doute qu’il s’agit de ceux qui ont été éliminés ce matin. Je regarde autour de moi pour nous compter, nous ne sommes plus que dix-sept encore dans la course. Notre promotion s’est réduite d’un tiers depuis le début de la Cérémonie de Passage.
Fenreld nous mène jusqu'à l’arène, où il nous annonce les informations quant à l’épreuve suivante.
—Vous avez jusqu’au milieu d’après-midi pour vous reposer. À ce moment-là, vous aurez rendez-vous à la porte deux pour la quatrième épreuve. Nous vous le ferons savoir clairement donc ne poireautez pas dès le déjeuner.
Je soupire de soulagement. Je vais pouvoir aller faire une sieste matinale !
Je laisse les autres aspirants qui se dirigent pour la plupart vers les dortoirs ou vers la cantine. J’ai la chance d’avoir un énorme lit double bien moelleux qui m’attend sagement à l’étage de la villa, et pour une fois je plains les autres aspirants originels, parce que j’ai bien conscience d’être une privilégiée, même si ça ne m’a pas toujours aidé jusqu’ici.
En arrivant, je décide de profiter de la salle de bain privée dans laquelle je ne suis pas encore vraiment entrée depuis que j’habite ici, et je me fais couler un bain d’eau chaude dans le bassin de pierre placé dans l’angle de la pièce. Je me réchauffe enfin après le passage dans l’eau glacée de la rivière, puis je me dépêche de me rhabiller et de me précipiter sous les couvertures de fourrures sur le lit.
Je suis réveillée par un coup de feu, et je me redresse immédiatement dans le lit. Un rassemblement ! Mais pourquoi ?
Je descends au rez-de-chaussée en vitesse, et retrouve Debba qui sort de son bureau en rouspétant.
—Non mais ce gamin veut ma peau, qu’est-ce que c'est que ces manières, avec son coup de feu, il a failli me donner une attaque ! Un peu plus et tous les dossiers tombaient sur moi, non mais… Heureusement que je ne suis pas tombée sur les étagères, elles me seraient tombées dessus, et m’auraient rompu le cou ! Si ça se trouve, c'est ce qu’il veut, le gamin… non mais…
Je décide de la couper pour m’éviter un énième “non mais” dont elle semble raffoler (et car nous sommes maintenant au milieu de la foule, et que qualifier le chef de gamin ne sera peut-être pas bien vu par certains).
—Tu sais pourquoi il a demandé un rassemblement ?
—Je m’en doute, mais je n’ai pas le droit de te le dire.
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Refoulée
Science FictionChaque année la société rejette des jeunes qu'elle estime trop faibles pour mériter de rester en son sein. Ils sont condamnés à mourir ou a rejoindre un clan extérieur à la société. J'aurai 20 ans dans quelques semaines, et je fais partie de ces Ref...