Cela fait deux semaines maintenant que je suis arrivée au village, et j’ai trouvé plus de raisons de vivre ici en quinze jours qu'en vingt ans derrière le Mur.
Je n’ai pas vu le temps passé ces derniers jours, je passe mon temps à m’entraîner et à suivre des formations de rattrapage pour pouvoir prétendre au rang de guerrière.Lorsque j’ai appris la date exacte de la cérémonie de passage des aspirants, le 31 janvier, soit dans exactement 14 jours, je me suis dit que l'écart entre moi et mes adversaires était encore grand, mais qu’avec des efforts je pourrais parvenir à m’assurer une place parmi les guerrières.
Je travaille d’arrache-pied malgré les moqueries de mon groupe, notamment mené par Elvin et Alfie. Ces deux-là je les déteste. J’essaye de rester cordial pendant les entraînements même si je prends un malin plaisir à chaque fois que je les bats à me vanter de la victoire.
Mais en même temps, ils font tout pour le rabaisser et se plaignent de moi auprès de Fenreld.Je le sais parce qu’il est venu me parler un jour alors que j'étais venue m’entraîner en plus le soir. Je crois bien qu’il ne les avait pas cru dès le départ, mais savoir qu’on m'accusait de saboter certains combats pour m’assurer la victoire et de blesser volontairement mes adversaires, c'était trop pour moi.
Mais maintenant j’essaye de faire abstraction de leurs remarques, surtout que je sais que Fenreld est de mon côté.
En revanche, si mes entraînements et la remise en fonction de bâtiments résidentiels dans le quartier six me prennent la plupart de mon temps, j’ai eu le plaisir de découvrir qu’on avait la plupart de nos soirées de libres. Au début je les passais avec Trydish dans la salle des cartes, après qu’il se soit excusé de m'avoir menti et de m’avoir coupée (même si je sais qu’il a juste obéi à des ordres donc je ne lui en veux pas).Mais quand les leçons se sont arrêtées, j’ai pu alterner entre entraînements avec les quelques aspirants déterminés à s’améliorer, et les soirées organisées par certains quartiers. La semaine dernière on a pu assister à un combat d'acrobaties et à une soirée échecs. J'étais nulle car je ne connaissais pas le jeu, mais j’ai assez bien compris les règles pour pouvoir comprendre que certains ont un niveau incroyable.
Et ce soir, c’est pour ma troisième soirée, cette fois-ci organisée dans le quartier 12, que je suis en route avec les filles. Il s’agit d’une soirée musique, et j’avoue que je suis un peu perplexe. Ça ne m’avait pas choqué au début, mais ici il n’y a jamais de musique ou de chanson, à part quelques chants guerriers récités pendant les combats. Donc je ne sais pas à quoi m’attendre, vu que je ne connais aucune chanson qui ne viennent pas de derrière le Mur, alors que les filles m’ont assuré que j’allais adorer.
Lorsqu’on arrive en vue de la place centrale du quartier, une des plus grandes de villages après celle de la maison du chef, je remarque des gens assis sur les ruines des bâtiments alentour. Comme des gradins d’une arène urbaine.
—On va essayer réussir à se trouver des bonnes places, même si on arrive un peu tard.
Dajeck nous mène ensuite à travers la foule jusqu'à une vieille maison branlante dont le toit semble être sur le point de craquer. Les filles montent dessus et je les imite, et une fois en hauteur je me retourne.
Et là je dois avouer que je suis surprise !
J’ai face à moi au milieu de la foule qui forme un large cercle, un orchestre qui me semble assez complet. Des chaises et des pupitres artisanaux sont posés en arc de cercle, avec pour chacun un instrument de musique posé à côté. Je reconnais les cordes et les cuivres, ainsi qu’une batterie derrière.Je souris. J’ai appris pendant des années à jouer du violoncelle comme tous les enfants de la ville, car cela représenterait un certain talent et patati et patata. Mais j’ai arrêté les cours après mes dix-huit ans pour me concentrer sur le sport, même si j’ai continué de jouer pour le plaisir de ma mère, et parce que mes professeurs m’avaient toujours dit que j'étais douée pour en jouer. J’adore la musique, surtout les pièces orchestrales qui ont été écrites avant la guerre nucléaire. Elles sont magnifiques et génèrent des émotions si fortes qu’il m’arrive souvent de pleurer lorsque je joue.
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Refoulée
FantascienzaChaque année la société rejette des jeunes qu'elle estime trop faibles pour mériter de rester en son sein. Ils sont condamnés à mourir ou a rejoindre un clan extérieur à la société. J'aurai 20 ans dans quelques semaines, et je fais partie de ces Ref...