XVI. La tension monte

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—Mais ça va pas la tête ?!

Moi aussi je suis fâchée, c’est pas une façon de traiter quelqu'un, que de le balancer ainsi dans une pièce !

Le fait de me voir répondre semble déclencher une réaction en chaîne chez lui, car il se jette limite sur moi, m’attrape à la gorge, et je viens buter sous le coup contre son bureau derrière moi.

—Putain, mais tu vas arrêter de me prendre la tête comme ça ?! J’en peux plus de toi ! Toujours à contester mon autorité, à la remettre en question !
Sa prise ne me fait pas trop mal, mais pour parler c’est plus dur…

—Je ne conteste pas, mais tu n’avais pas à me faire combattre comme ces autres connards !

—Je fais ce que je veux, je suis le chef !

Je lâche mes bras qui me retenaient en arrière pour que je ne tombe pas, et le repousse. Je m’empresse de passer par-dessus le bureau pour avoir un obstacle entre nous comme semblant de protection.

—Alors ça fait de toi un tyran ! Tu ne mérites même pas d’être chef si c’est pour nous mener à notre perte !

Il rougit de colère, et commence à faire le tour du bureau par la droite. Je m’empresse de bouger pour garder une certaine distance entre nous.

—Tu ne sais pas ce que j’ai fait pour obtenir ce poste de chef, je ne suis pas un monstre, je fais juste ce qui est le meilleur pour le clan, contrairement à toi qui est égoïste !

—Moi, égoïste ?! Tu te fous de ma gueule !

—Tu n'es venue ici que pour vivre !

—Et je fais en sorte de m’adapter ! Je n’ai rien fait qui justifie que tu me traites comme une traîtresse comme les autres !

—Si tu n’avais pas été là, tout ça n’aurait pas eu lieu, et je n’aurais pas besoin de douter de mes hommes !

On a fini par faire un complet demi-tour, autour du bureau, ce que je regrette immédiatement lorsque je le vois sortir un assortiment de dagues d’un des tiroirs. Je me décale sans attendre derrière un des fauteuils tout en gardant un œil sur lui.

—On en revient à la même question que tout-à-l’heure : pourquoi tu ne les as pas laissés me tuer ?!

Une dague dans chaque main, il passe par-dessus le bureau en un instant, et s’approche du fauteuil à pas lents, un sourire sadique sur les lèvres, mais je regarde triste.

Et c’est son regard qui me fait tiquer, plus que la phrase qui suit.

—Parce que ton talent m’est indispensable pour mes futurs plans !

Je me redresse et contourne le fauteuil pour venir le poster juste devant lui. Cependant je n’ose pas le regarder dans les yeux.

—Comment veux-tu que je t'obéisse au doigt et à l’œil si tu m’avoues une telle faiblesse ?

Ma voix se fait plus douce, parce qu’au fond de moi je sais qu'il ne me fera pas de mal. Il veut juste me terrifier, et s'il a réussi jusqu'ici, à partir de maintenant je ne le laisserai plus entrer ainsi dans ma tête.

Immédiatement une lame vient se poser contre ma joue, mais je sens qu'il s’agit du plat de la lame et non du tranchant. Encore une preuve de ma théorie.

—Je n’ai pas de faiblesse.

La lame descend pour venir se poser contre mes lèvres, ce qui ne m’empêche pas de lui répondre.

—La faiblesse est une incapacité à résister. Or tu ne peux pas résister au besoin de me garder vivante, quelles que soient les conséquences, même si tu essayes de te persuader du contraire. Donc j’ai raison, je suis ta faiblesse.

RefouléeWhere stories live. Discover now