5 mois que je n'ai pas vu Cat. Elle me manque tellement, surtout ces derniers temps. Je suis en train de boucler ma valise avant de prendre la route pour mon dernier jour de travail au centre psychologique de Londres, avant 2 semaines de congés. Quand je me gare sur le parking des employés mon cœur s'emballe automatiquement. Mes mains tremblent et je tente un retour au calme plutôt chaotique avant de rejoindre les vestiaires.
Mon t-shirt plié dans mon casier, je boutonne ma blouse sur mon soutien gorge quand la porte s'ouvre dans mon dos. Je n'y prête pas attention. L'équipe de jour va prendre le relai dans moins d'un quart d'heure, les allers et venus sont donc nombreuses à cette heure.
— Ne prends pas la peine de la fermer.
Sa voix ... la bile qui remonte de mon estomac me brûle l'œsophage. Ses mains viennent se placer sur mes hanches comme si elles y avaient toujours eue leur place. Son souffle balaie ma joue et je serre les dents pour retenir un sanglot.
— Retrouve moi dans mon bureau, j'ai hâte de te voir sans, susurre t il en tirant sur ma blouse.
— Arrête, je murmure tremblante.
— Ce n'est pas ce que tu disais la dernière fois, se gausse t il avant de s'écarter.
Il recule et finit par sortir, mes larmes en fond de même. Vivement ce soir, que je puisse respirer loin de ce cauchemar, loin de ma vie, loin de mes problèmes.
Après avoir fait la passation avec mes collègues de nuit, j'entame mes visites aux patients. Je prends le temps de discuter avec chacun d'entre eux, pour la plupart des adolescents pour qui la vie n'a été qu'une succession de drames.
— Comment tu te sens Cléa aujourd'hui?
La jeune fille hausse les épaules.
— J'ai pas fait de cauchemar cette nuit, j'imagine que ça veut dire que ça va?
— C'est une bonne chose, mais tu as le droit de ne pas te sentir bien malgré ça.
J'enchaîne les consultations avant le débrief avec mon chef de service en fin de matinée. Nous passons près d'une heure à revoir chaque cas un par un, il prend mes remarques en considération et m'aide à trouver la solution adaptée pour chacun. Cette expérience est très enrichissante.
A l'heure du déjeuner, il me rejoint à la cafétéria. Assis face à moi je tente de l'ignorer, jusqu'à ce que son pied vienne se frotter à mon mollet.
— Tu es bien silencieuse aujourd'hui, me fait il remarquer. Je t'attendais dans mon bureau, tu me déçois beaucoup.
— Je t'ai dit d'arrêter, je rétorque d'une voix bien plus aigue que je ne le voudrais.
— On sait tous les deux que tu n'en penses pas un mot. Tu aimes ça.
Je recule ma chaise et tente de fuir, loin de lui mais il me retiens par le poignet avec force. Il me fait mal. Personne ne nous prête attention et je ne veux pas faire de scandale, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'acharne ainsi sur moi, j'en suis certaine.
— Je te veux dans mon bureau avant ce soir ou tu le regretteras, me menace t il.
Sa main me relâche enfin, mais son empreinte sur moi reste, indélébile, elle me maintient à sa merci.
Epuisée par le vol, je débarque enfin et cherche ma meilleure amie. Ses boucles brunes sautent en même temps qu'elle lorsqu'elle m'aperçoit. Elle court et me saute dans les bras. Je la sers fort contre mon cœur pendant une éternité parce que je n'en n'ai jamais eue autant besoin. Au loin, je le vois. Pourquoi est il là? Je tente de l'éviter même si ce n'est pas le genre à rester dans l'ombre. Cataleya me présente officiellement son amoureux, Tyler. Jusqu'à présent nous ne nous connaissons que via téléphones interposés. J'ai passé des heures à parler avec lui lorsque Cat était dans le coma. Je le toise, il est impressionnant mais les démons n'ont pas forcément l'enveloppe la plus immense. Il grimace alors que je le jauge puis je finis par lui sourire et le serrer dans mes bras à son tour.
— Tu lui fais encore du mal et je te brise les jambes, je lui murmure tout de même pour la forme.
— Je n'en n'attendais pas moins de toi. Ravi de te rencontrer, rigole t il.
Viens le tour de deux petites têtes blondes. Elles se cachent derrière les jambes de leurs parents adoptifs mais j'ai un super pouvoir.
— J'adore les lapins, je chantonne l'air de rien.
La petite Lola écarquille les yeux et s'approche de moi pour me confier toute sa vie en un temps record.
— Mon Papa il a un lapin qui s'appelle PanPan, mais c'est moi sa préféré. Comme j'ai bien travaillé Papa a dit d'accord pour acheter un copain à PanPan. Même que Maman a râlé parce qu'il dit toujours oui. Et puis Pedro en faite c'était pas un garçon parce qu'il a fait des bébés avec PanPan alors maintenant on l'appelle Miss Bunny comme dans Bambi, c'est trop chouette, hein? Tu voudras un bébé? Maman dit qu'on ne peut pas les garder mais Papa a dit que la forêt était pas loin, qu'ils pouvaient vivre dans le jardin.
— Tu ne m'avais pas dit qu'elle ne parlait pas? je demande à Cat interdite.
Mon amie éclate de rire alors que la petite Lola continue d'essayer de me confier l'un de ses lapereaux. Théo se détend un peu en voyant sa petite sœur si à l'aise avec moi.
— Et toi bonhomme? Tu en as un de lapin?
— Non. Moi, je préfère faire de la boxe.
— Wahou. Tu m'impressionnes, tu me montreras? J'en ai jamais fait, je lui confie.
Il hoche la tête et m'offre un sourire timide. Je me redresse et croise les yeux bleus de Cooper. Il sourit comme si c'était le plus beau jour de sa vie. Sa carrure imposante, n'a rien a envié au compagnon de mon amie. Pourtant, je frémis rien qu'à l'idée qu'il m'approche. Parce qu'il va le faire j'en suis certaine. Seulement, je ne suis plus aussi forte, je ne suis plus celle qu'il a connu il y a quelques mois et je redoute plus que tout son contact.
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Devil's Fire - Tome 2 - COOPER
RomanceIl est persuadé que son cœur ne bat que pour elle. Lorsqu'il la retrouve des mois après leur première rencontre, elle est complétement différente de la femme qu'il pensait connaître. Mais Cooper n'est pas du genre à laisser tomber ... Deux semaines...