Devil's Fire - Tome 2 - COOPER

Chapitre 23 - Kristen

Nous sommes à Londres depuis une semaine. J'ai l'impression de passer des vacances avec des amis tant l'ambiance est douce et agréable entre nous. Je leur ai fait visiter tous les coins touristiques de la ville. Cooper a fait la tête quelques heures parce qu'on a commencé par Big Ben, mais géographiquement parlant, c'était le plus porche de chez moi. Mes zygomatiques sont figés tant je rigole à leurs côtés. Cooper s'est acheté un chapeau à l'effigie des gardes royaux et ne le quitte plus alors que Tac se promène avec une montre gigantesque autour du cou. 

Nous avons passé le nouvel an dans un Pub typiquement anglais. J'ai eue du mal à ramener les deux Devil's, qui tenait à peine sur leurs jambes, après avoir mis aux défis tous les gars qu'ils croisaient de boire une pinte plus rapidement qu'eux. 

Tac est moins distant et passe ses soirées au téléphone avec Tic. Je crois que c'est la première fois qu'ils sont séparés aussi longtemps et je m'en veux un peu même s'il se veut rassurant et prétend adoré jouer les touristes pour moi. 

J'ai repris le travail il y a 4 jours. C'est Tac qui s'occupe de m'y amener, Cooper passe ses journées à faire des recherches sur je ne sais quoi. Nous n'avons pas reparlé une seule fois de Cameron depuis notre dispute le premier soir. Faire l'autruche n'est surement pas la meilleure des stratégies mais je suis assez intelligente pour savoir que je ne ferai jamais changer d'avis une tête de mule tel que Cooper. Je ne sais pas si Cameron est encore aux Etats Unis ou s'il est de retour à Londres mais ce qui est sur c'est que je ne l'ai pas vu une seule fois au centre. Mon chef de service n'a pas vraiment compris pourquoi j'ai refusé d'aller au commissariat avec lui mais il respecte ma décision et nous n'en n'avons plus parlé une seule fois. 

Je passe toutes mes nuits dans les bras de Cooper. Notre relation prend un tournant étrange, nous sommes ensemble sans vraiment l'être, c'est en tout cas comme ça que je le ressens. Quand je me lève, mon petit déjeuner est prêt et il me rejoint chaque midi pour déjeuner à la cafétéria du boulot. Pourtant nous ne nous sommes toujours pas embrassé. A vrai dire, il est un peu distant. Habituellement du genre rentre dedans, il ne me taquine plus autant qu'avant et me laisse tout l'espace dont j'ai besoin pour m'épanouir. Sauf que je n'y arrive pas sans ses bras étouffants, sans ses remarques déplacées, sans ses allusions exagérées. 

Je déteste Cameron pour m'avoir enfermé dans une cage pour m'asperger de sa haine et son ressentiment face à mon rejet. Je pensais détester Cooper d'agir maladroitement de la même façon, même si c'était pour me déverser tout l'amour et l'attention qu'il me porte. Maintenant qu'il a ouvert en grand les portes de sa prison, je me sens démunie et complétement perdue. 

Ce soir j'ai décidé de lui parler. La clé d'une relation réussie c'est la communication, non? Je ramène des pizzas et des bières au salon alors qu'ils regardent un match de football américain. Je m'installe entre eux deux sur le canapé et Tac dépose un baiser sur ma joue.

— T'es la meilleure.

— Je sais, je pouffe.

— Eh, pas touche morveux, râle Cooper en le repoussant.

Je rigole et m'installe contre Cooper. Ses doigts caressent mon flanc lascivement ce qui me provoque une nuée de papillon au creux du ventre. Je les laisse profiter de leur match en grignotant avec eux.

— Demain, je dois partir, m'annonce Cooper à la mi temps.

Je me redresse brusquement alors que mon rythme cardiaque s'emballe.

— Quoi?!

Tac s'éclipse pour nous laisser seul, donc il est déjà au courant et je n'aime pas ça du tout! 

— C'est juste pour une journée, je serai rentré le lendemain matin mon cœur.

— Oh ... alors ... tu restes à Londres?

— C'est ça qui t'inquiétais? 

— J'ai cru que ... tu rentrais à Lake Valley.

— Sans toi? Même pas en rêve mon cœur. 

Il dépose un baiser sur mon front avec tendresse. 

— Qu'est ce que tu vas faire alors?

— Tu n'as pas envie de le savoir, soupire t il en détournant la tête.

— Cooper ...

— Je n'ai pas envie de me disputer avec toi Kristen. 

— J'ai le droit de savoir, je couine.

— Il a pris un billet d'avion pour rentrer. Tac restera avec toi, tu ne seras pas seule et je ferai ce que j'ai à faire. 

— Ok ...

— Ok? Vraiment? Pas de sermon sur l'importance de la vie humaine? demande t il étonné.

— Je ne suis pas sûr de comprendre tes motivations mais je ne veux pas que ça nous éloigne pour autant. Tu es distant depuis qu'on est arrivé et je sais que c'est à cause de notre dispute. Je ne juge pas ce que tu fais, je ne le comprends pas c'est tout mais ça ne change rien à ...

Je ne finis pas ma phrase me rendant compte de ce que je suis en train de lui avouer. 

— Ca ne change rien à quoi Kris?

— Laisse tomber, je marmonne en m'écartant de lui. 

Sa main s'enroule autour de mon bras et il me ramène vers lui. Son autre main passe sous ma cuisse et me bascule sur ses jambes, à califourchon. 

— Je ne m'éloigne pas de toi mon cœur ...

 — Tu es différent, je le contredis.

— Parce que tu penses que je veux te contrôler et ça je ne le supporte pas. Tu as le droit de penser et d'agir comme bon te semble et je m'en veux de t'avoir fait penser le contraire. Alors je préfère te laisser un peu d'espace.

—  Mais je n'en veux pas de cet espace, pas si tu n'y es pas avec moi.

Son sourire illumine son visage. Ses mains sur mes joues, il s'approche dangereusement de moi. Mes bras dans son cou, j'agrippe ses cheveux et l'attire contre moi pour franchir les derniers centimètres qui me séparent de ses lèvres.