Chapitre 5 - Kristen

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Arrivée il y a 3 jours, je suis sur le point d'étrangler Cooper. Il passe son temps à me provoquer et à me pousser à bout. Je sais très bien pourquoi il fait ça, parce que je ne parle pas, parce que je ne me confie pas. Je pensais réussir à parler à ma meilleure amie, mais je me sens tellement honteuse que je n'ai toujours pas pu lui ouvrir mon cœur. Et Cooper, argh.... 

Nous arrivons devant un bar, les enfants sont surexcités tout comme Cat et Ty d'ailleurs. Une enseigne lumineuse annonce "Demonic" au dessus de la porte d'entrée. Si j'ai bien compris c'est le bar et QG des Devil's Fire, le MC dont Tyler, Cooper et le père de Cat font partis. Des dizaines de motos sont garés sur le parking et quelques hommes au blouson de cuir fument dehors. 

Pour mon plus grand malheur, Cooper sort du bar lorsqu'on arrive. Son sourire illumine la nuit, comme toujours. Je ne crois pas l'avoir déjà vu sans! Des jumeaux blonds trottinent derrière lui. Les bikers se donnent une accolade virile avant de saluer Cat et les enfants, puis vient mon tour, au secours...

Cooper vient poser son bras sur mon épaule. Si ce geste anodin me faisait rigoler avant, aujourd'hui il me tend. Parce que j'ai l'impression qu'il marque son territoire, parce que je me sens prisonnière d'une relation que je ne veux pas, parce que je me sens totalement impuissante. Et tout ça je le connais déjà depuis des mois et je ne veux pas le re vivre, pas avec lui.

— Voilà Kris, la femme de ma vie, chantonne t il. Je te présente Tic et Tac.

— Hein?! Mais ...

— Cherche pas, me souffle t il. Personne ne les différencie toute façon. Alors si tu appelles l'un des écureuils, le deuxième rapplique et ça évite les confusions. Une merveille, se marre t il.

Je lève les yeux au ciel avant de saluer les jumeaux. Ils semblent plus jeunes que Cooper et Tyler, la vingtaine je dirais. Un patch "Prospect" est attaché à leur cuir, Cat m'a expliqué que se sont les "futurs" membres du club s'ils passent toutes les épreuves qu'on leur soumet avec brio, des genres d'apprentis quoi. 

On se dirige à l'intérieur, Billy, le père de Cat nous salue avant de prendre les enfants pour jouer avec eux un peu plus loin, où une table leur a été réservé, couverte de jouets en tout genre. Des femmes, couvertes comme si la canicule nous étouffait alors qu'il ne fait que 5°C dehors, déambule à travers les tables et se trémoussent devant certains bikers dans l'espoir d'attirer leur regard. 

— Tu aimes mon cœur?

— Tu me gonfles Coop', je gronde.

— Je sais bien, pouffe t il en replaçant son bras sur mon épaule.

Son attitude m'étouffe, ma gorge se noue. On s'installe à une table où l'on nous apporte à boire. 

— Alors mon cœur, quand est ce qu'on part en date tous les deux? 

— Plutôt mourir.

— J'adore quand tu sors les griffes.

 Mon rythme cardiaque est infernal et j'explose. Je me lève brusquement et envoie valser ma chaise avant de sortir en trombe sans répondre à mon amie qui s'inquiète. Dehors, je shoote dans des pierres mais cela ne suffit pas à m'apaiser. Je tourne en rond à deux doigts de la crise de nerf. Mon portable vibre, je fronce les sourcils avant d'ouvrir l'un de ses messages.

Rentre vite, ta langue me manque. 

Mon estomac se serre et je sursaute quand une main vient se poser dans mon dos. Je me tourne pour faire face à Cooper et je laisse toute ma rage exploser. Tout ce que je retiens depuis des mois à cause de l'autre, tout ce que j'aurais dû lui dire à lui, je le dis à Cooper. Il prend pour ce salaud mais ça doit sortir.

— Ne me touche pas sale porc! Tu n'es qu'un putain de misogyne et pervers narcissique. Tu n'as aucun droit sur moi ou mon corps. Je t'interdis de me toucher, de m'approcher ou même de me regarder. Tu me dégoutes, je préférerais sauter d'un pont plutôt que sortir avec toi.

Je hurle, me donnant en spectacle devant les bikers qui sont sur le parking mais tant pis. Cooper ne se démonte pas, son sourire s'agrandit même, ce qui me donne envie de le frapper.

— Eh bien ... je ne pensais pas avoir autant de chance de te mettre dans mon lit. 

Cette fois s'en est trop, je le frappe, de toutes mes forces. Mon poing serré vient percuter son torse, mais il ne cille pas, ne bouge pas d'un millimètre. Des gouttes commencent à se faire sentir sur mon visage, le ciel prend la teinte de mon humeur et je le frappe encore mais il ne dit rien. Ses yeux sont rivés aux miens ce qui ne fait qu'accroître ma rage. Je le déteste, je les déteste tous. Je veux retrouver ma vie. Alors je frappe de plus en plus alors que mon visage se retrouve vite inondé par la pluie qui s'abat sur nous aussi vite que mes poings percutent le biker qui ne réagit pas. Son manque de réaction me fait me sentir encore plus faible et insignifiante.

— Je te déteste, je veux que tu me laisses tranquille. Oublie moi ou prend toi une balle entre les deux yeux, mais laisse moi.

Mes larmes se mêlent à la pluie et Cooper me surprend en pinçant les lèvres et attrapant mes mains dans les siennes. Il les serre assez fort pour que j'arrête de le frapper mais pas assez pour m'emprisonner ou me faire mal. Ses mâchoires se crispent alors qu'il m'attire contre lui. Toutes mes barrières s'effondrent à la seconde où ma joue rencontre son cuir trempé. Mon corps est secoué de sanglots et je reste là, blottie contre lui à répéter que je le déteste, que je veux qu'il me laisse tranquille et qu'il meurt. 

Devil's Fire - Tome 2 - COOPEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant