Devil's Fire - Tome 2 - COOPER

Chapitre 2 - Cooper

5 longs mois que j'attends ce moment. Elle est enfin là, devant moi. Mon cœur tambourine comme un forcené à croire qu'il est plus impatient que moi de la serrer dans mes bras. Ni tenant plus, je lui fonce dessus. Son parfum floral réveille des sensations qu'elle seule sait faire naître en moi. Pourtant quelque chose a changé. Elle est bien plus mince que lors de notre visite à Londres et surtout, elle est totalement figée dans mes bras, les siens le long de son corps, subissant mon étreinte en silence. 

— Euh on se connaît? demande t elle l'air de rien pour détendre l'atmosphère.

Je la suis dans son jeu, de toute évidence elle ne veut pas inquiéter son amie.

— Evidemment, tu es la femme de ma vie. Tu ne te souviens pas? je me marre.

— Euh ... tu l'as trouvé où celui là? chuchote t elle sans discrétion à Cat.

Tout le monde éclate de rire. Parce que je suis le Don Juan de la bande, parce que je saute sur tout ce qui bouge, parce que je suis le rigolo, le blagueur. Sauf qu'en cet instant j'ai envie de tout sauf de rire. Qu'est ce qui a bien pu lui arriver en quelques mois pour la rendre si froide et distante?

Lorsque King a fait croire à Cat qu'il l'avait trompé, nous sommes partis à Londres, elle et moi, chez son amie Kris. Nous y avons passé 3 jours. Un voyage court et pourtant, je sais qu'il s'est passé quelque chose entre elle et moi. Pas physiquement parlant. Mais il y a eu une connexion, en tout cas moi je l'ai ressenti et à voir ses réactions à ce moment là, je pensais qu'elle aussi. 

Je la regarde s'éloigner, bras dessus, bras dessous avec Cat. King me donne un coup de coude, me sortant de ma torpeur alors qu'il tient ses deux enfants par la main.

— T'inquiète, un jour elle se rendra compte que tu étais l'homme idéal, pouffe t il en s'éloignant à son tour.

Je garde mon sourire de façade mais mon cerveau est en ébullition. Bon, on ne va pas se laisser abattre. Mission n°1 : la faire sourire aujourd'hui. On parle d'un vrai sourire, pas cette grimace de façade qu'elle nous sert depuis tout à l'heure. 

Je trottine jusqu'au groupe qui a décidé de me laisser sur la touche sans aucun remord. Mon bras passe habilement sous celui de Kris qui se crispe à nouveau.

— Alors, tu as prévu quoi pour notre premier date? je l'interroge curieux.

— Coop', me gronde Cat. Laisse la respirer et ce soir, vous gardez les enfants de toute façon!

— Hein? Mais c'est pas moi qui ai voulu les adopter! Tu vois King, fallait écouter le Prés., merde! 

— On a prévu une partie de Monopoly avec Billy, ça va être cool. Hein les enfants?, rigole King.

— Ouiiiiii!

Mon bras toujours crocheté au sien, elle ne se défait pas de mon étreinte même si elle ne semble pas l'apprécier. 

— Tu veux pas les laisser s'amuser avec leurs trucs baveux et bruyants pendant qu'on dîne en tête à tête? je lui demande en haussant les sourcils de façon suggestive. Je connais un bon japonais. 

Je me souviens qu'elle se chamaillait avec Cat qui, elle, déteste japonais contrairement à la jolie rousse qui adore ça. Ses lèvres s'incurvent légèrement et je saute de joie, littéralement. Oui, tout le monde me regarde mais je m'en fous.

— Qu'est ce qui te prends Coop', gronde King qui préfère passer inaperçu.

— Mission n°1 accomplie. Elle a sourit, je lui explique en fixant les yeux verts devenus vides que je jure de remplir à nouveau de milliers d'étoiles. 

Son visage s'illumine l'espace d'une seconde alors qu'elle se moque de moi et puis tout s'efface à nouveau. Ses joues sont creuses et des cernes se dessinent sous son maquillage. 

Les filles nous font faux bond et je me retrouve devant un plateau de Monopoly avec mon Président et mon Sergent d'Armes! Non mais qui l'eut cru! Tout MC qui se respecte passe ses soirées à boire, tuer, torturer, baiser, enfin un truc drôle quoi! Là ... je ne sais même pas quoi en penser. Le pire de tout, c'est que King semble s'amuser. Billy, mon Président, a au moins la décence d'avoir l'air un peu blasé. 

Pendant que King couche les enfants dans l'ancienne chambre de Cat, Billy s'éclipse pour rejoindre Gaby. Elle travaille pour le MC depuis quelques années déjà, elle s'occupe des cuisines et parfois du bar, c'est un peu notre deuxième Maman à tous, mais c'est surtout la maîtresse du Président. Je me demande si Cataleya l'a compris depuis le temps. Quand King revient, il s'effondre sur le canapé comme une loque.

— Putain j'en peux plus de ses gosses, ils sont increvables. Ils sont debout depuis 6h ce matin et ils arrivent encore à me demander 3 histoires parce qu'ils ne sont pas fatigués!, se plaint il.

— C'est parce que tu dis OUI à tout, je me moque.

— Ferme là. On verra comment tu t'en sortiras toi, rétorque t il en me pointant du doigt.

— Justement! Tu ne trouves pas qu'elle est ... bizarre?

— De qui tu parles?

— Suis un peu bordel! Il n'y a pas 50 femmes dans ma vie!

— Ah ... parce qu'il y en a une? 

Il se redresse et place ses bras sur ses genoux, me scrutant avec un air amusé.

— Je te l'ai dit quand je suis rentré de Londres. C'est la femme de ma vie, elle ne le sait pas encore, c'est tout!

— Donc tu parles de Kris...

— Evidemment! Tu es vraiment ramollo du ciboulo depuis que tu es devenu Papa!

Il se frotte le visage lascivement avant de soupirer.

— Ouais ... j'suis rincé! Bon, c'est quoi le truc avec Kris? Est ce qu'il y a un truc au moins? Enfin .... en dehors de ta tête, je vous dire!

— Ah ah, t'es un marrant Kingounet! Non il ne s'est rien passé mais elle était souriante, amusante, pleine de vie, plus ronde aussi et ses yeux brillaient et ...

— Wahou! Tu es vraiment accro alors, me coupe King en rigolant.

Je lève mon majeur avant de m'appuyer contre le dossier du fauteuil.

—  Ok, j'arrête de ta charrier. Mais la fille que tu me décris n'a rien à voir avec celle que j'ai rencontré à l'aéroport ... Bon, c'est peut être parce que j'ai un peu merdé avec sa meilleure amie ...

— Un peu?

— Ta gueule! Je ne la connais pas tu sais? C'est la première fois que je le vois et à chaque fois que je l'ai eue au téléphone c'était pour parler de l'état de santé de Queenie. Rien d'amusant! 

— Hmm ... 

Je reste tout de même persuadé que quelque chose ne va pas.