24. Le pouvoir des mots

72 21 129
                                    

J'avais fui.

Incapable de respirer en sa présence tant ma poitrine se déchirait à l'idée d'un avenir qui n'existait pas.

J'avais fui son odeur et sa chaleur qui me hanteraient jusqu'à la fin de mes jours comme s'ils étaient gravés dans ma peau.

Mon esprit se refusait à voir que j'aurais pu me laisser porter par mon désir pour lui, que j'aurais pu tendre la main et la poser sur sa joue.

Que peut-être, il se serait avancé vers moi.

J'étais sorti de la pièce et avais grimpé les escaliers pour me réfugier dans ma chambre.

L'édredon avait accueilli mes pleurs qui semblaient ne plus vouloir se tarir.

J'avais enfoncé mon poing dans la bouche tant l'envie de hurler était forte.

Je n'avais pas entendu les pas précipités qui me suivaient.

Je n'avais pas senti la main hésitante qui s'apprêtait à frapper avant de retomber dans un mouvement d'abandon.

Je n'avais pas vu son corps se laisser glisser au sol, le dos contre ma porte et ses mains sur son visage pour cacher sa peine.

Je n'avais pas compris qu'il aurait comblé la distance entre nous et se serait avancé vers moi.

Je m'endormis seul, le cœur en larmes.

Le lendemain matin, je me réveillai aux aurores et me rendis directement dans la pièce d'eau

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Le lendemain matin, je me réveillai aux aurores et me rendis directement dans la pièce d'eau. La maison dormait encore.

Je restai longtemps à frotter mon corps comme si je pouvais l'obliger à ne plus avoir mal, puis me laissai glisser dans les sources chaudes sous le regard inquisiteur de Gliocas.

Les vapeurs de soufre s'envolaient autour de moi et je m'imaginais un instant que j'étais en enfer.

Je finis par sortir, rasséréné.

La première personne que je croisai fut Jungkook. Il était dans la cuisine et réanimait le feu. Ses cheveux étaient en bataille et des cernes soulignaient ses yeux noirs.

Nos regards se croisèrent et je vis que le sien débordait d'hésitation, d'intention.

Notre gêne était palpable, nous étions des étrangers qui apprenaient à se connaitre, mais nos esprits et nos cœurs semblaient être l'un pour l'autre déjà plus que cela.

Je refusai pourtant de le voir, enfermé dans mes propres sentiments.

- J'ai nourri les poules et ramené les œufs, dit-il doucement, presque timidement.

J'inspirai un grand coup et me redressai.

- Je te remercie, Jungkook. Les autres se reposent encore ? demandais-je.

- Hoseok dort profondément avec sa petite cour.

Je ne pus m'empêcher de sourire à cette mention.

- Namjoon, reprit-il en rougissant légèrement, n'a pas dormi ici.

฿ɆⱤłɎ₳ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant