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27. L'appel de l'île

Les jours qui suivirent baignèrent dans une atmosphère étrange entre lui et moi. J'avais l'impression d'avoir suspendu ma respiration.

Son contact m'électrisait et mon corps réagissait comme si je ne contrôlais plus rien.

J'avais déposé mon cœur entre ses mains, je ne savais pas s'il me le rendrait ou s'il le garderait précieusement et le chérirait dans le peu de temps qui nous était imparti.

Nos regards se cherchaient, nos mains parfois se frôlaient et chaque fois, je sentais en lui une réticence. J'attendais qu'il fasse un pas vers moi, oscillant entre l'espoir qu'il m'aime vraiment et la tristesse.

Je voulais son amour avec toutes les conséquences que cela impliquerait pour moi.

Un matin alors que j'étais dans l'infirmerie avec Beathan en train de préparer une crème pour apaiser les morsures du soleil que nous subissions tous en cette période estivale, je vis Jungkook passer dans la cour.

Il courrait après Hoseok qui semblait lui avoir dérobé quelque chose qu'il cachait dans sa chemise.

Leurs rires résonnaient à travers la fenêtre qui était restée ouverte.

Je me perdis dans sa contemplation. Les travaux extérieurs avaient donné à sa peau une douce couleur de miel. Sa chemise légèrement ouverte sur son torse laissait entrevoir sa musculature finement ciselée.

Sous le charme, je gravai en moi cette image pour la chérir à jamais.

- Je pense que ça va finir par brûler, dit Beathan qui travaillait à mes côtés.

Je baissai les yeux et retirai du brasero la cire que j'avais mise à chauffer pour l'incorporer à l'huile d'amande douce que j'avais précédemment filtré.

- Désolé, murmurai-je avec un sourire à son intention. J'étais perdu dans mes pensées.

Elle arrêta d'écraser les fleurs de camomille dans son mortier et se retourna vers moi.

- Tes pensées ne se prénommeraient-elles pas Jungkook par hasard ?

Voyant que je ne répondais pas, elle continua :

- Tu n'as pas à le cacher Taehyung, d'ailleurs même si tu le souhaitais, tu n'y parviendrais pas tant ton regard étincelle quand tu le poses sur lui. Tu peux m'en parler si tu le souhaites. Je serais mal placée pour te juger, dit-elle en posant un regard entendu sur Namjoon qui lisait tranquillement au pied du sorbier, ses béquilles posées à côté de lui contre le banc.

Beathan et lui vivaient leur amour aux yeux de tous, d'ailleurs le jeune homme s'absentait souvent en sa compagnie et quand ils revenaient, chacun ne pouvait que constater leurs joues rosies et leurs yeux brillants.

- Disons que c'est compliqué.

- Aimer est compliqué, mais l'amour en soi ne l'est pas. Il suffit de se laisser porter.

- Pas quand il se terminera avant même de commencer pleinement.

Je me mordis les lèvres.

- Excuse-moi Beathan, je n'aurais pas dû dire cela.

Elle posa le pilon qu'elle tenait dans les mains pour prendre appui sur la paillasse, ses hanches généreuses collées contre le bois blond.

- Tu n'as fait qu'énoncer une vérité. Namjoon et moi savons qu'il devra repartir, pourtant nous avons fait le choix de laisser vivre nos sentiments. Je sais que je souffrirai de son absence, cependant je ne veux pas y penser pour l'instant. Je veux juste prendre ce que l'on m'offre.