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37. Le mal caché

Ils m'attendaient assis à l'ombre d'un arbre quand j'arrivai sur la plage.

Le temps se rafraichissait de plus en plus, pourtant les journées restaient belles et chaudes.

Je détournai les yeux de la silhouette du birinn qui flottait doucement au bord du rivage. Il était attaché à un piquet planté dans le sable par une corde.

Jungkook se leva et vint à ma rencontre de sa démarche féline, ses yeux brillaient comme la plus belle des gemmes.

Il m'attira contre lui et posa ses lèvres sur les miennes. J'eus l'impression de respirer à nouveau. Le panier tomba à mes pieds et je passai mes bras autour de son cou pour me laisser emporter.

- Tu m'as manqué, murmura-t-il contre ma bouche.

- Moins que moi, répondis-je en mordillant sa lèvre.

- Vous êtes très mignons tous les deux, mais j'ai faim, intervint Yoongi en se rapprochant de nous et en se baissant pour récupérer le panier abandonné sur le sable.

- Ne peux-tu donc faire preuve de retenue, homme de la lune ? Tu es un véritable butor parfois, dit Jimin qui s'était approché à son tour.

Hoseok, qui le suivait de près, eut un petit rire mélodieux auquel nous nous joignirent en assistant à la dispute naissante entre mon ami et Yoongi.

Jungkook prit ma main et nous cheminèrent vers l'arbre qui les avait abrités.

Light Geal sauta dans les bras de son maitre pour réclamer pitance alors que les trois autres familiers s'asseyaient bien sagement dans l'espoir d'obtenir une friandise.

Je fourrageai dans le panier et coupai un morceau de croute de pain que je tendis à chacun pour ensuite sortir ce qui constituerait notre déjeuner.

Nous nous assîmes au sol. Jungkook avait posé sa main sur ma cuisse et dévorait le sandwich que je lui avais confectionné de l'autre.

Sans vraiment se concerter, personne n'abordait jamais l'avancée des travaux du bateau.

La réalité s'affichait sous nos yeux, nous évitions pourtant de la verbaliser.

Jungkook avait dit que les mots avait un pouvoir, ceux-là avaient celui de nous faire souffrir.

La journée, nous réussissions à faire comme si tout allait bien, mais quand venait la nuit, l'angoisse ressurgissait. Il me serrait alors dans ses bras et honorait mon corps pour que nous nous perdions dans le plaisir.

J'aurais pu lui demander de rester, mais je ne pouvais le contraindre à aller contre ses convictions, tout comme je n'aurais pu abandonner la mission qui était la mienne, même pour l'amour de lui.

Le destin était une chose capricieuse, il réunissait les âmes, cependant il devait parfois les séparer pour laisser s'accomplir le chemin qui était tracé pour eux.

Nous avions fini de déjeuner et je rassemblais les reliefs de notre repas dans le panier. Les familiers s'étaient allongés au soleil près de Hoseok qui avait fermé les yeux. Ils étaient serrés les uns contre les autres, comme la famille qu'ils étaient.

Yoongi et Jimin discutaient à voix basse à quelques pas de nous.

Jungkook leva la main et dégagea la mèche qui ne cessait de tomber sur mon front.

- Qu'as-tu fait ce matin ? As-tu pu finir les tresses d'oignons ?

Je hochai la tête, captivé par le mouvement de ses lèvres.

- Oui, j'ai pu tout ranger dans la remise, je suis ensuite passé chez Cyan.

Son geste se suspendit, ses doigts enroulés autour d'une de mes boucles.