Mardi matin j'appelle Marielle pour faire un point sur les finances.
- Tu n'es pas dans le rouge mais c'est encore fragile. Les week-ends fonctionnent bien, si tu poursuis dans cette direction tu pourras atteindre le printemps avec plus de sérénité.
- Donc tu penses que recruter un extra est encore prématuré ?
- Cela dépendra des recettes que tu feras.
- Okay, merci pour tes conseils Marielle.
Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas assurer la salle et le bar seule et je refuse d'impliquer à nouveau mes amis. Je vais tenter ma chance avec Astrid en espérant qu'elle accepte de sacrifier ses soirées de week-end pour m'aider. Sinon je ferai appel à un autre contrat intérimaire.
Dès le midi je lui pose la question.
- Astrid, serais-tu intéressée par un extra le week-end pour m'aider soit en salle soit au bar ?
- Oui avec plaisir, j'ai vraiment besoin d'argent. Tu peux compter sur moi dès vendredi soir.
- Merci beaucoup, tu m'enlèves une sacrée épine du pied...
- Tu as viré Estelle ?
- Disons que je vais éviter de me faire remarquer à nouveau.
Astrid sourit et retourne en cuisine pour préparer le service du midi.
J'ai vaguement discuté avec Estelle par SMS dans la journée. Elle me propose un cinéma mercredi soir. Je tourne autour du pot et lui invente des prétextes les plus faux les uns que les autres. Gabriel ne se doute pas que je m'apprête à passer la soirée avec Samuel. Plus les heures passent et plus sa venue m'angoisse et m'excite à la fois.
Mercredi je suis tellement obnubilée par la soirée à venir que je suis très distraite tout au long de la journée.
A 18 heures la tension est à son comble. J'essaie toutes les tenues de ma garde-robe. C'est un rendez vous professionnel bon sang pourquoi je cherche absolument à vouloir être aussi présentable voire désirable !
J'enfile une combinaison noire très basique mais jolie, je lisse mes cheveux et pose un trait d'eye liner sur mes yeux.
Je descends et j'allume le clavier. Cela fait des mois qu'il n'a pas réellement servi. J'ai un véritable blocage depuis la mort d'Elisabeth et je ne parviens pas à le surmonter.
Il est 20 heures et je tourne en rond tel un lion en cage, je vais faire une syncope s'il ne passe pas la porte dans les prochaines minutes.
Pourvu que personne ne le voit entrer sinon je vais devoir éteindre un incendie de ragots et de rumeurs.
Il est là, il toque à la porte et je suis au bord de l'évanouissement.
J'ouvre la porte et l'invite à entrer. Il me sert la main de façon très conventionnel.
- Bonsoir Charline, comment allez-vous ?
- Stressée si je veux être complètement honnête.
- Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal, dit-il amusé. J'ai cuisiné une quiche et j'ai apporté des crudités pour l'accompagner.
- C'est parfait, je vous remercie.
J'ai préparé une table deux couverts pour l'occasion revêtue d'une petite nappe en coton orangée.
- Je vous sers un verre ?
- Décidément vous voulez m'enivrer à chaque rencontre.
- Oui c'est ma spécialité, je tiens un bar je vous rappelle.
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Les délices de Charline
DiversosCharline a passé toute sa vie à Marny, petit village provençal entourée de ses amis et de ses parents de cœur. A leurs décès elle hérite du commerce et va devoir affronter des difficultés importantes. Elle est à un tournant de sa vie et chaque décis...